N'TIC Magazine 15 - novembre 2007 L’Algérie peut-elle combler le retard ?
Le dossier de ce mois est consacré à l’illettrisme numérique, un thème largement traité lors du dernier
salon Hi-Tech’07.
Aujourd’hui, d’aucuns estiment que la lutte contre l’analphabétisme numérique nécessite une infrastructure
des télécommunications capable de répondre aux besoins en développement incessant.
Quelle est la position de l’Algérie dans le monde et en Afrique ?
Quelles sont les raisons de la fracture numérique ? Et quelles solutions y apporter ?
Ouvrons le dossier.
« La place de l’Internet sur le continent africain reste mineure », selon Mustapha Khiati, président de le FOREM (Fondation nationale pour la recherche médicale) ; en effet, on compterait en Afrique 1% d’internautes pour une population représentant 10% de la population mondiale.
L’Algérie est classée à la dixième positiond’après l’Indice d’accès numérique (DAI) publié dans le rapport (les indicateurs africains des télécommunications), elle est derrière la
Tunisie et le Maroc.
Toujours selon M. Khiati, avec un taux de pénétration de 12%, l’Algérie est peu informatisée.
Les PME ne mesurent pas, quant à elles, le profit qu’elles peuvent tirer des TIC (seules 0.1% d’entre elles sont informatisées), de plus, 70% du matériel informatique est obsolète.
Aussi, le niveau d’informatisation de l’administration est-il faible et non adapté pour intégrer des applications récentes.
Evolution de la téléphonie en Algérie :
En Algérie, 13,85% de la population possèdent un téléphone fixe, on dénombre 6 lignes pour 100 habitants (les pays développés en sont à 90) ; toutefois, la facture du fixe tout comme les prix des PC et les tarifs de connexion restent encore couteux.
Ainsi, Internet est presque un luxe pour les foyers algériens.
Parmi les facteurs favorisant l’illettrisme numérique, citons le faible niveau d’instruction de la population.
En effet, sur les 17,5 millions de personnes ayant un niveau d’instruction, plus de 13 millions (soit 74,4%) ne dépassent pas le niveau moyen (IN Rapport du CNES).
Younes Grar, président de l’AAFSI (Association Algérienne des fournisseurs d’accès), estime quant à lui que l’Algérie demeure encore en retard dans le développement des TIC - en dépit des discours rassurants de Boudjmâa Haïchour, ministre de PTIC- comparativement aux pays de la région.
Et pour cause :
la pluparts des projets lancés dans le secteur des TIC, tels que le réseau intranet gouvernemental,
l’opération OUSRATIC et le développement de l’ADSL, n’ont pas été concrétisés dans les délais (200 000 abonnés à l’ADSL alors que le gouvernement prévoyait 3 millions d’ici à la fin 2008).
« Cette situation est liée principalement à l’absence d’une stratégie nationale claire en termes de développement des TIC avec des objectifs bien précis et à l’inexistence d’une industrie de contenu.
Le nombre de sites web oscille entre 7000 et 8000 dont la plupart ne sont pas actualisés »
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DOSSIER : l’illettrisme numérique
- nabil
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