DOSSIER : LA VOIX SUR IP

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Téléphoner autrement avec la VoIP. La transformation du marché mondial de la téléphonie est radicale. En effet, l’arrivée de nouvelles offres telles que la VoIP bouscule les opérateurs historiques et, par extension, un modèle économique qui doit s’adapter à l’ère numérique. Votre mensuel N’TIC Magazine ouvre le dossier de la VoIP et de ses perspectives d’évolution car il s’agit d’un service qui mérite d’être connu. Et qui sait, après avoir lu ce dossier, abandonneriez-vous le filaire pour la VoIP ?!

Qu’est-ce que la voix sur IP ?

Pour établir une communication téléphonique entre deux abonnés, la solution classiquement utilisée est le fixe, via le réseau téléphonique commuté ou « RTC ». Le portable permet également de joindre ses correspondants, cette fois-ci via les réseaux GSM, GPRS et UMTS. La voix sur IP ou VoIP (Voice over Internet Protocol) constitue une troisième solution.
Dans ce cas, deux abonnés à un même réseau établissent une connexion durant laquelle les échanges de données seront dits « par paquets ». Ceci passe par une numérisation des voix, puis une segmentation des données en paquets, et enfin un adressage de ceux-ci à l’aide de l’ « Internet Protocol » (IP), et plus spécifiquement des protocoles actuellement en vigueur tels que SIP ou H.323. Ceci ne signifie pas nécessairement que cet échange transitera à travers le réseau Internet, mais simplement qu’il utilisera le même protocole sur un réseau numérique (par exemple un réseau spécialisé de type VPN). Lorsque la VoIP s’accompagne de services de téléphonie classique tels que le renvoi d’appel ou la gestion d’un annuaire, on parle plus de « téléphonie sur IP » (ou TOIP pour Telephony Over Internet Protocol). De même que la VoIP permet de rajouter de la vidéo dans ce genre de communication.


Qui proposent ce genre de services ?

Il existe actuellement trois grands types de sociétés proposant ce genre de services :
-les opérateurs traditionnels et leurs fournisseurs,tels que Algérie Télécom, qui se diversifient et proposent des offres de téléphonie sur IP.
-les FAI (fournisseurs d’accès Internet) qui complètent leurs offres en proposant un service voix en plus de celui des données.
-les opérateurs virtuels qui profitent des infrastructures IP et des accès offerts aux clients par des sociétés tierces pour proposer des systèmes de voix sur IP via Internet après téléchargement d’un logiciel.


Avantages de la VoIP

La technologie de la VoIP présente de nombreux avantages parmi lesquels : la réduction des coûts des appels, une gestion facile via l’interface web de configuration, un meilleur service de productivité et un meilleur contrôle via un meilleur reporting. De manière générale, la VoIP permet de réduire les coûts d’administration et de maintenance en éliminant la nécessité d’entretenir deux infrastructures séparées, l’une pour la voix, l’autre pour les données. L’utilisation dans un contexte d’entreprise des technologies VoIP n’est cependant pas exempte de pièges et de risques.


Inconvénients

En transitant par Internet, les communications vocales sont exposées aux menaces de sécurité qui affectent déjà les transferts de données. Les directions informatiques doivent désormais se préoccuper de sécuriser les communications VoIP. Ainsi, en migrant de la téléphonie analogique à une solution de ToIP, de nouvelles failles de sécurité s’ouvrent.     « Comme toute application susceptible de comporter des vulnérabilités, la ToIP pose nativement des problèmes à plusieurs niveaux. Toutefois, la problématique pour les entreprises est la même que lors du déploiement d’une nouvelle application. Les démarches vont donc consister à étendre la politique de sécurité, et non faire table rase de l’existant », explique Réda Mouhoub, responsable des offres sécurité d’une entreprise chinoise établie à Alger. « Toutefois, le risque zéro n’existe pas et les solutions de sécurité applicables à la VoIP peuvent s’avérer à la fois complexes et coûteuses à mettre en oeuvre. La problématique de la sécurité n’a en tout cas jamais été un frein à l’adoption de la VoIP », conclut notre interlocuteur. M. Mouhoub préconise quelques recommandations pour une sécurité optimum : monitorer le trafic, sécuriser les flux d’administration, chiffrer de bout en bout et sécuriser les bases de données.


Le marché de la VoIP dans le monde

On estime à plus de 25 millions le nombre de lignes VoIP déployées à travers le monde. Ce chiffre pourrait atteindre les 250 millions en 2011. A lui seul, le Japon comptait en 2006 plus de 12 millions de lignes. Il faut dire que le marché japonais de la VoIP a bénéficié de la concurrence acharnée entre l’opérateur NTT et le conglomérat Internet Softbank (partenaire de Yahoo ! Japan et acquéreur de Vodafone Japan). Aux Etats-Unis, bien que le nombre de lignes ait triplé pour atteindre 6 millions l’an dernier, le marché américain de la VoIP n’est pas le plus dynamique. Il est principalement l’oeuvre de l’opérateur spécialisé Vonage et des câbloopérateurs. La France, de son côté, tire profit de l’engouement pour l’ADSL, le dégroupage et la « Five Play ». Résultat : le pays comptait près de 6 millions de lignes « VoIP » à fin 2007, un chiffre supérieur à ceux enregistrés en Corée du Sud, au Royaume- Uni, en Suède et aux Pays-Bas.


La VoIP en Algérie

A la différence du Maroc où elle est interdite, la VoIP a été introduite la première fois en 2002 quand l’ARPT (Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications) a accordé à titre expérimental des autorisations à quatre fournisseurs d’accès à Internet. Aujourd’hui, ce sont onze opérateurs qui sont autorisés à exploiter ce genre de services à savoir: Eepad, SLC, WebCom, Last Net Algeria, Icosnet, Anwarnet, WTA, Satellis, Ecomsium, Webphone Network et VocalOne. Il s’agit d’un créneau très porteur qui intéresse
plusieurs opérateurs, preuve en est, les recettes du marché de la VoIP en Algérie sont estimées à 2 millions de dollars US/mois.


L’Eepad lance la « Five Play »

 Le FAI Eepad présente en Algérie un pionnier du marché de la VoIP. En effet, cet opérateur a annoncé il y a 2 mois la commercialisation de la première offre « Five Play » en Algérie sous le label Assilabox II. Une offre, comme son nom l’indique, qui permet de bénéficier de 5 services à la fois. Ainsi, outre la ToIP et l’ADSL, les clients pourront également avoir
accès aux services de e-learning, télévisions et jeux en réseaux. Assilabox se décline en 3 offres : le bouquet Découverte (ADSL+téléphonie+18 chaînes TV) à 2 499 DA/mois ; le bouquet Evasion (ADSL+téléphonie+40 chaînes TV) à 2 700 DA/mois ; le bouquet Premium (ADSL+téléphonie+50 chaînes TV) à 3 600 DA/mois. Aussi, les abonnés pourront bénéficier de la vidéo à la demande en achetant une émission de sport, un documentaire ou un film à 50 DA l’unité.Parmi les autres opérateurs dynamiques dans le domaine de la VoIP, on peut citer ATS (Algérie Télécom Satellite), filiale d’AT, SLC et WTA. Ces derniers comptent d’ailleurs proposer des offres de VoIP avant la fin de l’année. Toutefois, la problématique pour les entreprises est la même que lors du déploiement d’une nouvelle application. Les démarches vont donc consister à étendre la politique de sécurité, et non faire table rase de l’existant », explique Réda Mouhoub, responsable des offres sécurité d’une entreprise chinoise établie à Alger. « Toutefois, le risque zéro n’existe pas et les solutions de sécurité applicables à la VoIP peuvent s’avérer à la fois complexes et coûteuses à mettre en oeuvre. La problématique de la sécurité n’a en tout cas jamais été un frein à l’adoption de la VoIP », conclut notre interlocuteur. M. Mouhoub préconise quelques recommandations pour une sécurité optimum : monitorer le trafic, sécuriser les flux d’administration, chiffrer de bout en bout et sécuriser les bases de données.

Il est évident que la VoIP va continuer de se développer en Algérie dans les prochaines années car le marché est très jeune mais se développe au niveau mondial à une vitesse fulgurante. C’est aujourd’hui que les entreprises algériennes doivent investir dans la VoIP si elles veulent y jouer un rôle majeur. Le développement de cette nouvelle technologie représente-t-il un risque ou une opportunité pour les opérateurs traditionnels? La réponse n’est pas tranchée. D’un côté, une stagnation des communications classiques ; d’un autre côté, l’utilisation massive d’Internet va augmenter le trafic et développer de nouveaux services. Bientôt, nous téléphonerons tous sur IP… On peut ainsi vraisemblablement penser que le protocole IP deviendra un jour un standard unique permettant l’interopérabilité des réseaux mondialisés. C’est pourquoi l’intégration de la VoIP n’est qu’une étape vers
EoIP (Everything Over IP, «Tout sur IP»).
Et ce n’est pas tout…

 

Source: N'TIC24