Les Algériens, des illettrés numériques L’accès des Algériens aux nouvelles technologies de la communication reste très faible.
En dépit d’une accélération de la vitesse de pénétration des TIC en Algérie — notre pays est classé 10e en Afrique, selon l’indice d’accès numérique —, le taux de l’illettrisme numérique dans la société demeure élevé. C’est en tout cas la tendance qui ressort des chiffres rendus publics hier par la Forem, lors d’une journée d’étude sur l’« analphabétisme » numérique, tenue aux Pins maritimes, à Alger. La Forem fait état d’un taux de pénétration dans les réseaux informatiques de 12%. Seul 0,1% des PME sont informatisées alors que 70% du matériel informatique est obsolète et le niveau d’informatisation de l’administration est faible et non adapté pour intégrer les applications récentes, selon cette ONG. L’Algérie est donc peu informatisée comparativement à nos voisins, le Maroc et la Tunisie, où même le commerce électronique est en plein développement. En termes d’évolution de la téléphonie en Algérie, selon cette ONG, seuls 13,85% de la population possèdent le téléphone fixe, soit 6 lignes pour 100 habitants, alors que les pays développés en sont à 90. Internet reste aussi très faible en Algérie, il est presque un luxe pour les foyers algériens. La population internaute est évaluée à 2,25% alors que le nombre d’abonnés est estimé à 35 000. Parmi les facteurs limitant cet accès, l’organisation du professeur Khiati cite le prix de la connexion, la facture téléphonique et le prix d’un ordinateur qui restent encore coûteux. Du coup, il y a une grande fréquentation des internautes des cybercafés, estimés à 5000 cyberspaces, en raison du faible prix de connexion. Autre facteur qui est non moins important, le faible niveau d’instruction de la population. Selon un rapport du CNES sur lequel s’appuie cette ONG pour établir son enquête, sur 17,5 millions de personnes ayant un niveau d’instruction, 74,4% ne dépassent pas le niveau moyen. Ces chiffres démontrent à eux seuls que l’analphabétisme numérique est sans conteste dramatique. Sachant que l’accès aux nouvelles technologies est un facteur du développement de la société, les pouvoirs publics doivent, souligne-t-on, doubler d’initiatives afin d’éradiquer l’analphabétisme. C’est l’engagement qu’a fait hier à l’inauguration de ce salon le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, en soulignant le rôle des nouvelles technologies dans cette lutte. M. Haïchour a certes cité dans ce contexte les nombreuses initiatives prises par l’Etat pour arrimer l’Algérie à la société de l’information (la mise en place, entre autres, d’un réseau d’académies régionales offrant des formations en ligne, l’ouverture du marché des TIC et l’instauration du service et de l’accès universels). Mais encore faut-il que ces engagements soient tenus.
Par: Rabah Beldjenna - El Watan
Accès aux nouvelles technologies de la communication
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