“L’ouverture du capital d’Algérie Télécom est inéluctable”
Imperturbable lors de son passage samedi au Forum de l’ENTV, Boudjemâa Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, a jonglé avec les questions des journalistes présents, mais non sans être évasif parfois sur certains sujets.
La question sur l’opération Ousratic (un PC par foyer), qui fait l’objet de moult critiques de part et d’autre, n’a pas manqué de susciter la réaction du ministre qui a buté sur les chiffres concernant la contradiction qui entoure le nombre de micro-ordinateurs vendus émanant du ministère et autres sources. “Je ne suis ni le ministre de l’Industrie ni le responsable des douanes pour avancer avec précision le nombre de machine vendues”, dira-t-il pour s’en défendre. “Comment peut-on condamner une opération et lui attribuer l’échec, alors qu’elle n’est qu’à moitié de son parcours et affichant de mieux en mieux une réelle avancée ?” a insisté le ministre en faisant allusion à la baisse du taux d’intérêt et les taxes douanières sensiblement réduites pour permettre une meilleure accessibilité de l’outil informatique au citoyen.
Le ministre a été également interpellé à plusieurs reprises sur les derniers changements opérés au niveau, notamment de AT Mobilis et Algérie Télécom. L’argument de vouloir passer du technique au management ne semble pas tellement satisfaire les journalistes convaincus de l’existence de raisons obscures et inexplicables. “Il n’en est rien”, martèlera le ministre abasourdi de vouloir à tout prix trouver une autre raison à ce changement que celle invoquée par son département. Cela amène d’ailleurs à s’interroger aussi sur l’idée même de l’ouverture du capital d’Algérie Télécom qui suscite, quant à elle, beaucoup d’interrogations, notamment sur le retard cumulé depuis l’annonce jusqu’à avancer la possibilité d’un différend qui existerait entre les membres du gouvernement. Là aussi, Haïchour est catégorique : “Rien de cela n’existe”. L’ouverture du capital d’AT est inéluctable, selon le ministre, même si le groupe affiche une santé financière. “Que cela soit bien clair, la plupart des actions seront toujours détenues par l’Algérie, mais le groupe fait face, et de plus en plus dans le futur, à de la concurrence et devra se développer et pourquoi pas s’étendre. Pour cela, il a besoin d’un partenaire puissant au point technique”, a-t-il expliqué en indiquant qu’il reste juste à trancher l’opportunité du timing. Idem pour la 3G concernant le téléphone mobile et dont un second rapport du bureau d’expertise devrait parvenir incessamment. Lors de cette rencontre, toutes les activités menées par ce secteur ont été en somme passées au peigne fin. La poste, les chèques postaux, la monétique les détournements enregistrés dans certains bureaux de poste, le problème de la liquidité qui se pose avec acuité sans omettre d’aborder Internet et le haut débit. À ce propos, le ministre a annoncé la disponibilité de la connexion de la totalité des communes, et ce, en 2008. Un effort non négligeable, en effet, qui mériterait en agrément la révision des tarifs de connexion qui connaîtront, selon le ministre, une baisse à l’avenir. Il a été question, par ailleurs, de e-gouvernement avec le portail gouvernemental, de Wimax et Wifi, de fibre optique mais surtout de téléphonie mobile et précisément sur le nombre d’abonnés estimé plutôt exagéré.
“Le nombre d’abonnés est passé de 54 000 en 1999 à 27 millions à la fin 2007. Le boom est certes impressionnant, mais il reflète les efforts consentis par toutes les parties, notamment par les pouvoirs publics”, commentera le ministre expliquant qu’il existe l’Autorité de régulation qui veille au bon grain et de confirmer ces chiffres, ajoutant que l’Algérie se retrouve en pole position par rapport à ses voisins en termes de télédensité qui a atteint les 81,5%.
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<b>Source: Liberté</b>