La politique adoptée jusqu’à maintenant ne favorise pas le développement rapide et efficace du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), ont estimé hier les différents participants à la journée d’étude sur le haut débit, organisée au siège du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.
Lyès Menacer – Alger (Le Soir) – Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M. Hamid Besaleh, a déclaré hier que son département va engager une profonde réforme dans un secteur qui prend de plus en plus d’importance en Algérie. Cette nouvelle réforme aura pour principe l’ouverture sur les autres partenaires opérant dans le domaine des TIC, a-t- il dit. M. Besaleh dira à ce propos que son ministère «est ouvert à tous les débats», afin de faire avancer les choses. L’arsenal juridique sera aussi revu et adapté aux besoins de la nouvelle réforme. Une mise à niveau sur le plan de la formation de la ressource humaine, l’acquisition et l’installation de nouveaux équipements de dernière technologie est incluse dans le plan de développement de la société de l’information en Algérie, a précisé encore le ministre. La journée d’étude qui a été organisée hier, autour du thème du haut débit, s’inscrit dans le cadre des objectifs tracés par le ministère de la PTIC, a expliqué M. Besaleh. Les opérateurs des communications avaient profité de cette occasion pour poser les problèmes qui freinent leurs entreprises. Les différents intervenants ont évoqué le problème de la vétusté des réseaux filaires d’Algérie Télécom (AT), la gestion anarchique des fréquences, la bureaucratie et la résistance au changement, la diabolisation du privé et la tarification qu’ils jugent inadaptée. L’absence d’une véritable concurrence, sur un marché qui relève pratiquement du monopole de l’Etat, a accentué davantage le retard enregistré par l’Algérie par rapport aux autres pays voisins. La création d’un observatoire national pour la régulation du marché des TIC, d’une agence pour la société de l’information, figure parmi les propositions fournies par l’ensemble des participants à cette journée. Certains ont même proposé l’installation d’une commission nationale des libertés et d’une agence pour la sécurité informatique et la lutte contre la cybercriminalité. Des mesures de bonne gouvernance devraient être également prises par l’Etat, ont suggéré d’autres experts qui placent le citoyen au centre des préoccupations et du développement des TIC. Ces dernières permettraient à l’Algérie, selon un expert, d’augmenter son produit intérieur brut de 10 % annuellement. Mais le développement des TIC est conditionné par l’existence d’une véritable volonté politique de la part des institutions concernées de l’Etat, ont conclu les experts, qui se sont montrés prêts à apporter leur savoir-faire et leur expérience en la matière.
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Source: Le Soir d`Algérie