L'Algérie veut se doter d'une cyberpolice pour traquer la criminalité «virtuelle», qui agit à partir de l'Internet en particulier, et des NTIC en général. C'est ce qu'a souligné hier un séminaire organisé à Alger, sur la lutte et la prévention de la cybercriminalité, autant en Algérie que dans le monde. Un parterre d'experts présents à cette rencontre a mis en évidence le caractère urgent d'une lutte contre cette nouvelle forme de banditisme, qui utilise les rets de l'Internet pour ses méfaits.
En Algérie, la lutte contre la cybercriminalité a pris, depuis quelques années, une forme concrète à travers la traque des groupes terroristes, qui utilisent la Toile pour propager leur idéologie. Bien plus, une police de l'Internet, auquel l'Algérie n'est pas contre, est en mesure de lutter plus efficacement autant contre le terrorisme, le crime organisé que le trafic en tout genre. Mais, comme toute lutte, celle contre la cybercriminalité «doit être régie par une législation nationale et une coopération internationale efficaces», selon les experts présents à ce séminaire. Elle doit être combattue «à partir d'un système législatif adapté et une coopération internationale efficace», précisent-ils. Attaques virales contre des systèmes bancaires, de gestion de fichiers sensibles d'administrations, ou de virements bancaires, ainsi que la pénétration, le contrôle et la détérioration de systèmes informatiques hyperprotégés, de falsification de documents administratifs ou de données sensibles, sont autant de délits répertoriés comme crimes «virtuels» commis à travers l'Internet ou les NTIC. Encaisser d'importantes sommes d'argent en déroutant le système de défense d'une banque, ou obtenir des informations importantes sur des brevets d'invention ou des informations classées secret défense sont également un des sports favoris des cybercriminels. Falsifier une carte à puce pour dévaliser une banque ou entrer «gratis» dans un concert de musique ne sont pas le moindre des crimes de ce genre de banditisme.
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Car le terrorisme a pris des proportions importantes sur le Net, obligeant les polices du monde entier à investir cette dimension virtuelle pour les traquer et prévenir leurs crimes. L'Algérie est, quant à elle, obligée de s'adapter à ce type de lutte et d'adapter, surtout, sa législation à ce genre de crime. Selon M. Hocine Mabrouk, directeur de l'Ecole supérieure de la Magistrature, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Corée et l'Afrique du Sud, ont adhéré à la convention du Conseil de l'Europe dont ils se sont inspirés pour leur législation interne. L'Algérie, de son côté, va se doter d'une législation en la matière à travers le projet de loi, qui a été examiné dernièrement par le Conseil des ministres.
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Ce projet va être présenté au Parlement. Mais, pour M. Mabrouk, les affaires liées à la cybercriminalité sont «minimes» en Algérie, mais il n'a pas écarté leur prolifération dans le futur, du fait de la métamorphose du banditisme dans le monde, qui utilise de plus en plus les nouvelles technologies de l'information pour planifier ses crimes, communiquer et surveiller ses cibles potentielles. En clair, l'Algérie n'est plus à l'abri des cybercrimes, notamment le piratage informatique, les attaques virales, ou le cyberterrorisme. Mettre en place une cyberpolice algérienne n'est pas, dans cette configuration, une hérésie, ni un caprice judiciaire. Bien au contraire.
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Source: Le Quotidien d'Oran