Entretien avec M. Tarik Benounna, Directeur Marketing Afrique du Nord et de l’Ouest de Nokia. “ La concurrence sur le marché algérien est très saine et dynamique ”

Les derniers chiffres confirment la prédominance de Nokia dans la région du Maghreb. Quel est votre secret?
Le succès de Nokia n’est pas uniquement régional, il est global avec plus de 40% de parts de marché. Pour la région du Maghreb, notre politique est d’arriver avec des produits qui répondent aux attentes en se basant sur la segmentation et la connaissance du marché.

Nokia a introduit depuis quelques mois sur le marché algérien, plusieurs modèles de moyenne et haut de gamme. Quel est le bilan de cette nouvelle stratégie?
La forte demande a poussé une certaine catégorie de produits et il s’est avéré qu’il s’agissait de produits que l’on qualifie de « Entry ». Face au développement du marché, la largeur de gamme a été améliorée avec plus de produits. Le comportement du consommateur a aussi évolué. Nokia revient en force avec des offres qui répondent aux besoins. Nous nous sommes inscrits dans la dynamique du marché algérien en proposant au consommateur ce qu’il demande et ce qu’il attend.

Il y aura toujours pour l’instant dans notre région une forte demande pour les mobiles «entrée de gamme», et ce pour permettre à certaines personnes d’avoir accès à la mobilité tout simplement. Ceci dit, de plus en plus de personnes espèrent, attendent et demandent des mobiles de plus en plus sophistiqués. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes expriment le besoin d’avoir des téléphones avec plus de fonctionnalités, plus de design et donc pas uniquement que de l’entrée de gamme.

Dans le domaine de la distribution Nokia a choisi de confier sa distribution à plusieurs distributeurs. Comment justifiez-vous cette stratégie ?
Ces distributeurs font actuellement du bon travail. Cela prouve bien que notre choix a été le bon. Chacun a sa propre zone de distribution, ses principaux atouts en terme de distribution. Avec un tel panel de distributeurs, on arrive donc à avoir une distribution optimisée.

La différence entre les distributeurs se situe au niveau de la politique commerciale mais aussi les zones géographiques qu’ils couvrent. Ce qui permet à Nokia d’avoir une distribution la plus large possible.

Vous êtes à la tête de la structure Marketing de la région du Maghreb. Quelles différences faites-vous entre les consommateurs maghrébins ?


Nous avons un avantage qui est que le comportement du consommateur maghrébin est assez similaire culturellement, en terme de langue et d’histoire.
Néanmoins, certaines différences peuvent exister, au niveau du développement du marché, du nombre de la population, en terme d’attentes et de niveau de pénétration de la téléphonie.
Ces différences-là nous permettent de prendre des stratégies générales et de les adapter par pays.
Les attentes de ces marchés ne sont pas les mêmes et elles méritent d’être travaillées localement.

Quels sont les modèles que vous comptez lancer cette année?
Nous allons essayer de promouvoir le plus de modèles possibles pour proposer aux consommateurs un éventail le plus large possible.
On a commencé cette année par le 5310, le 5610, le N82,…Nous allons donc continuer sur cette lancée en proposant un large panel toutes gammes confondues.

Il y a actuellement un grand débat sur l’introduction de la 3G en Algérie. Pensez-vous que le consommateur algérien est fin prêt? Si oui, à quel niveau ?
La 3G est une évolution normale dans le business de la téléphonie mobile. Elle ouvre la porte à de nouveaux services et de nouvelles opportunités. Elle développe le marché et permet au consommateur de découvrir d’autres services: de la visioconférence, des downloads, surfer sur Internet. C’est donc une évolution normale de la société et qui prend plus ou moins de temps en fonction des pays. Mais à terme, elle devrait arriver.

Que pensez-vous de l’état de la concurrence sur le marché algérien ?
C’est une concurrence qui est très saine, dynamique et qui permet à tous les acteurs de rester éveillés et d’essayer de travailler davantage et différemment pour avoir plus d’impact. Je pense personnellement que le marketing n’est pas une histoire de grands budgets mais qu’il s’agit plus d’une histoire de créativité et d’impact.

Que faites-vous concrètement pour faire face au marché parallèle et au nouveau phénomène de la contrefaçon ?
Le marché parallèle comme son nom l’indique ne peut être régulé directement. On essaye d’insister activement dans toutes nos campagnes sur le logo de garantie. Il permet d’avoir une certaine tranquillité d’esprit dans la mesure où cette garantie de 12 mois permet au consommateur, en cas de panne de son appareil, de se rendre sur un point de vente et de faire réparer son téléphone. C’est notre moyen à nous de lutter contre le marché parallèle.

La contrefaçon aujourd’hui est là et elle le sera toujours, mais le fait de lutter contre le marché parallèle luttera aussi inévitablement contre la contrefaçon. Les personnes qui achètent des mobiles contrefaits en achèteront une fois mais pas une deuxième fois dans la mesure où certaines fonctionnalités censées être incluses dans le téléphone ne le sont pas.

Un dernier mot?
Je dirais que l’Algérie est un marché très porteur. Le consommateur algérien est exigeant, il sait ce qu’il veut, il se renseigne avant d’acheter ce qui est très intéressant pour les constructeurs et spécialement Nokia. Cela nous permet de leur proposer les dernières offres, les dernières nouveautés et de les présenter de la meilleure façon qui soit. Il est très agréable de travailler pour eux et avec eux.

Source : N'TIC N20