M. SIMON BROWN - Vice Président, en charge de la section Développement et Plates-formes de Microsoft Corporation

« Favoriser les compétences algériennes »

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Le vice-président de Microsoft revient dans cet entretien sur la stratégie du groupe en Algérie et sur les moyens de développer les partenariats avec les universités et les développeurs dans le but de créer la société de l’information. Un seul mot d’ordre revient : « Favoriser les compétences ».

Depuis le début de votre séjour en Algérie, vous êtes sollicité par beaucoup de monde. Qui avez-vous rencontré ?

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    Simon Brown : 
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    C’est vrai, j’ai eu le privilège de discuter avec M. Boudjemaâ Haïchour, ministre des PTIC.
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    Aussi, j’ai pu me rendre à l’Université de Bab Ezzouar où j’ai rencontré le recteur, des enseignants universitaires et un groupe d’étudiants en Informatique.
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    J’ai eu également des discussions avec des dirigeants de sociétés activant dans la conception de logiciels. 
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    Enfin, j’ai pu marcher dans les ruelles de la Casbah durant 15 minutes seulement (Rire).
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    <b>Microsoft accorde un grand intérêt à la région MENA, qu’est-ce qui justifie cela ?</b>
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    Simon Brown : 
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    Il est clair que le marché algérien recèle d’énormes opportunités, je suis impressionné par le nombre de jeunes dans ce pays. 
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    Je sais qu’il y a près de 5000 diplômés dans le domaine des TIC par an. 
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    Malheureusement, beaucoup de jeunes développeurs algériens partent au Canada. 
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    Par ailleurs, les besoins de l’économie locale est telle qu’elle absorbera de plus en plus de diplômés dans la filière des TIC.
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    Si vous arriviez à retenir des gens bien formés, ça ne pourrait qu’être bénéfique pour l’économie locale.
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    En fait, toutes les initiatives prises par notre société visent à nouer des relations durables avec les universités locales afin de favoriser les compétences.
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    <b>Avez-vous des programmes spécifiques pour aider les informaticiens algériens à créer des logiciels ?</b>
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    Simon Brown : 
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    La division que je préside « Développement et Plates-formes », a justement pour mission de travailler avec les étudiants et les développeurs de logiciels. 
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    En fait, l’objectif est de les aider à créer des logiciels basés sur nos plateformes.
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    Nous avons d’ailleurs un programme qui consiste à mettre à la disposition des développeurs nos propres produits afin de les tester avant même qu’ils soient mis sur le marché. 
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    L’objectif  est qu’ils soient prêts au moment de la sortie de ces produits afin qu’ils puissent développer leurs applications.
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    Par ailleurs, lors de ma rencontre avec les développeurs algériens, je leur ai demandé s’ils avaient un vœu.
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    Ils étaient unanimes à répondre qu’ils voulaient nouer des partenariats avec des universités étrangères, qui travaillent avec Microsoft, pour mettre à la disposition de leurs universités des outils qui leur permettent d’approfondir leurs recherches dans le domaine du développement.
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    <b>Ne pensez-vous pas que l’Open Source reste pour les Algériens une technologie abordable, comment comptez-vous faire pour que ces entreprises adhèrent à votre technologie ?</b>
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    Simon Brown : 
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    Nous avons justement un programme intitulé « MPower », destiné aux sociétés de développement de logiciels. 
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    C’est un programme qui est très populaire dans les pays émergents, notamment au Pakistan. 
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    D’ailleurs, il existe en Algérie bien qu’il soit un peu connu du public.
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    Les sociétés d’Open Source commencent généralement avec très peu de moyens. 
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    J’ai pu constater par ailleurs, que les produits qui réalisent le plus de croissance sont ceux qui sont basés sur « SharePoint ».
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    Aussi, il ya en Algérie une réelle volonté pour développer le réseau de « e-gouvernement » ainsi que tout le Business Process des productivités et c’est le meilleur moyen de créer la société de l’information. 
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    <b>Microsoft est partenaire de nombreuses sociétés. Sur quels critères sont-elles choisies ?</b>
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    Simon Brown : 
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    En premier lieu, elles doivent savoir exactement ce qu’elles veulent construire avec Microsoft.
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    Par exemple, beaucoup d’entre elles qui proposent des solutions « PHP », n’ont qu’une simple interface web et veulent intégrer Microsoft office.
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    Nous avons un programme intitulé « Open Next Month » auquel n’importe quel développeur peut intégrer.
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    D’ailleurs, je l’ai présenté à un groupe d’utilisateurs de « PHP » en Algérie et ils étaient séduits.
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    Les dernières années, Microsoft a réellement percé en Algérie à travers les programmes « Imagine Cup » et la « Microsoft Partner 
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    Academy ». 
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    Pouvons-nous avoir plus de détails ?</b>
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    Simon Brown : 
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    « Imagine Cup » fait partie de ma division, nous l’avons lancé en Algérie il y a 6 ans. 
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    Le nombre d’étudiants, ayant bénéficié de ce programme, a augmenté de manière exponentielle dans beaucoup de pays à un point où ça devrait être un phénomène mondial. 
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    Nous avons donc toutes les raisons pour continuer ce programme. 
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    Quant à la « Microsoft Partner Academy », nous continuerons à la soutenir parce que nous voulons participer à la construction d’une économie locale numérique en aidant les sociétés algériennes à augmenter leurs performances en ressources humaines afin qu’elles puissent répondre à la demande du marché. 
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    <b>Vous êtes l’initiateur de l’opération « Diversity Microsoft » qui vise à l’amélioration de l’intégration de la gente féminine dans le secteur des TIC, y a-t-il un programme spécifique pour l’Algérie ?</b>
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    Simon Brown : 
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    On m’a dit durant mon séjour en Algérie qu’il y avait plus de femmes que d’hommes dans le secteur des TIC. 
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    Au niveau mondial, il y aurait seulement 10 à 20% de femmes travaillant dans le TIC ce qui me désole. 
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    Nous avons donc conçu une initiative à long terme afin de « rééquilibrer » ce taux. 
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    En tous cas, sur ce point, l’Algérie est en avance sur beaucoup de pays au monde.
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    <b>Quelle stratégie adoptez-vous pour l’exécution de vos programmes en Algérie ?</b>
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    Simon Brown : 
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    De manière générale, les programmes tracés en Algérie sont scindés en deux volets : 
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    les universités et nos partenaires.
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    Pour cela, nous avons mobilisé des ressources financières pour réaliser nos différents programmes dans le cadre d’une stratégie bien définie. 
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    Tout sera mis durant l’année prochaine. 
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    <b>Le piratage est un fléau qui prend de plus en plus d’ampleur en Algérie. 
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    De quelle manière Microsoft peut-elle lutter contre ce phénomène ?</b>
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    Simon Brown : 
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    C’est une question très pertinente. Le plus important c’est de commencer à travailler avec le gouvernement dans le domaine de la propriété intellectuelle. 
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    Nous pouvons, par exemple, rendre difficile le piratage de Windows.
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    Toutefois, plus le pilotage sera difficile, plus l’utilisation de la copie légale le sera. 
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    Ainsi, nous travaillons dur pour faire en sorte que ceux qui ont une copie légale puissent travailler aisément avec nos produits et en même temps, essayer d’empêcher les copies, c’est assez complexe car il faut trouver la « balance » entre les deux.
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    De manière générale, pour le développement d’une industrie algérienne de logiciels, il est important que la propriété intellectuelle soit respectée.
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    <b>Avez-vous l’intention de créer un centre de recherche et développement en Algérie ?</b>
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    Simon Brown : 
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    Tout est possible. 
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    Vos savez, il faut faire les choses pas à pas. 
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    Nous n’en sommes qu’à la première étape. 
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    Une chose est sûre, nous accordons beaucoup d’importance aux compétences locales pour construire une économie du savoir.
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    <b>Quel serait votre conseil pour réduire la fracture numérique ?</b>
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    Simon Brown : 
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    Il faut parier sur les compétences !
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    Source : N'TIC N16