Alors que la perturbation dans l’accès à l’Internet de la semaine dernière en Algérie a été un rappel des défis auxquels doit faire face le secteur des services de l’Internet du pays, elle souligne également l’importance de la poursuite des efforts du Gouvernement à élaborer un cadre de politique de l’Internet complet et mettre en évidence le potentiel pour l’octroi de licence de la technologie WiMax et le développement de lignes d’abonné numérique asymétrique (ADSL).
Tel est le constat d’une récente étude du cabinet britannique de consulting, Oxford Business Groupe (OBG), qui revient sur le black-out vécu, à la fin du mois de mars dernier, et que le gouvernement veut désormais en prévenir la réédition. Ainsi, l’étude d’OBG rappelle qu’Algérie Télécom avait attribué la connectivité limitée au niveau national à une rupture de l’un des deux câbles de fibres optiques sous-marins, qui fournit à l’Algérie son réseau de données à large bande. «Le câble rompu est mis à jour par France Télécom Marine, et s’étend de
Marseille à Singapour avec une escale à Annaba, à l’est d’Alger. Toutes les données d’activité ont été transférées vers un système de câble déjà saturé, qui relie l’île de Majorque à la capitale». Le résultat, on l’a subi, a été une connexion lente à inexistante pour les abonnés en ADSL en Algérie, explique encore OBG.
Cependant, avec du recul, il semble que l’impact de la perturbation sur les entreprises locales a été limité, «en partie à cause du faible niveau d’interconnectivité». OBG révèle que «l’Algérie a peu d’entreprises qui utilisent Internet, bien que le pays soit devenu, au cours des dernières années, une destination de plus en plus prisée pour les centres d’appel». Prônant des solutions audacieuses pour que la rupture nationale d’Internet en Algérie ne se répète plus jamais, l’étude OBG préconise d’aller vers un nouveau palier technologique. «Jusqu’à présent, à l’échelle nationale, l’investissement dans la technologie WiMax a été limité par l’absence d’un opérateur autorisé. Toutefois, cela est maintenant en train de changer lentement». Le Gouvernement a commencé à distribuer les autorisations d’exploitation; à ce jour, le nombre d’entreprises est de sept, ce qui leur permet d’exploiter des services WiMax, dont trois seulement sont entrés en exploitation.
Et, malgré cette petite avancée, il se trouve, nous dit l’étude, que «certains de ces opérateurs n’ont pas de ressources suffisantes, et la consolidation de l’industrie est retardée en raison de l’incertitude concernant leur statut, si un certificat est délivré». En outre, les entreprises ne sont pas autorisées à céder leurs autorisations ni à l’acquérir sans l’approbation de l’ARPT. C’est dire l’urgence de solutionner cette question des licences. En attendant, les petits utilisateurs et les petites et moyennes entreprises s’appuient sur le réseau ADSL sursaturé du pays. Dans un entretien à OBG, Ali Kahlane, président actuel de l’Association algérienne des fournisseurs de services Internet, a déclaré que cette dépendance souligne la nécessité d’une mise à jour du réseau ADSL. Selon Kahlane, «Algérie Telecom a fortement promu les services ADSL, en réduisant les prix mais sans augmenter la bande passante». Le résultat est un réseau sursaturé. Il y a eu une ruée vers les abonnements dans des zones urbaines de haute densité, ce qui a fortement saturé le réseau.
Source: La Voix de l'Oranie