CONFLIT ALGÉRIE TÉLÉCOM-EEPAD: L’ARPT aux abonnés absents

La clientèle de l’Etablissement d’enseignement professionnel à distance (Eepad) attend toujours un règlement définitif du conflit qui oppose cette entreprise à Algérie Télécom. De son côté, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, censée protéger les droits des usagers, refuse toujours d’intervenir.

Comme au premier jour de cette crise qui secoue le cyberespace algérien, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications est encore aux abonnés absents. «Nous ne pouvons faire de déclarations à propos du conflit qui oppose Algérie Télécom à l’Etablissement d’enseignement professionnel à distance. C’est un différend purement commercial, l’ARPT n’est donc pas concernée» a indiqué, hier, le responsable de la communication de cet organisme indépendant. Pourtant, l’une des missions essentielles de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications est de défendre et de protéger les usagers de ce secteur. Selon la loi 2000-03 fixant les règles générales relatives à la Poste et aux Télécommunications, l’ARPT se doit «d’arbitrer les litiges qui opposent les opérateurs entre eux ou avec les utilisateurs». L’Autorité a donc été défaillante alors que son intervention aurait permis de défendre les intérêts des usagers et de trouver un terrain d’entente entre les antagonistes dans le cadre fixé par la réglementation en vigueur. Dimanche, l’opérateur public a accepté de rétablir la connexion Internet à condition que son «partenaire » privé paie ses dettes avant le 26 mai. Une «dernière chance», pour reprendre le communiqué d’AT.

Au-delà de cette date limite, l’Eepad ne pourra plus offrir de service Internet à ses abonnés. Encore une fois, dans ce conflit, ce sont les 87 000 particuliers et les 1 600 cybercafés clients de l’entreprise de Nouar Harzallah qui seront les premiers lésés. Le préjudice financier et moral a déjà été important lors de la coupure imposée par Algérie Télécom durant cinq jours. Pour sa part, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information est le seul à avoir évoqué la problématique de la clientèle de l’Eepad. «Algérie Télécom a engagé une opération dans le but de récupérer et de recouvrer ses créances sans porter préjudice aux usagers de l’Internet», a déclaré Hamid Bessalah, dimanche, en marge de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information. Toutefois, il ne précise pas comment éviter ce «préjudice». D’ailleurs, le ministre, qui agit en premier responsable de son secteur, a insisté une nouvelle fois sur le recouvrement des dettes de l’opérateur historique. «Si l’Eepad a vu sa connexion coupée c’est que justement il n’a pas honoré ses engagements au sujet des échéances établies pour le paiement de ses créances», notera-t-il.

Source: Le Soir d'Algérie