L’affaire, qui vient d’être bouclée par les services de la gendarmerie de Aïn Témouchent, renseigne on ne peut plus clairement de l’ampleur que prend le phénomène de l’évasion fiscale en Algérie.
La société Samha Samsung vient de faire l’objet d’une grande arnaque par un de ses clients basé à l’ouest du pays. Près de 43 milliards de centimes de marchandises acquises avec un faux registre du commerce, dont près de 500 téléviseurs, des machines à laver, des lecteurs DVD, des climatiseurs, des chaînes stéréo et des réfrigérateurs. La fraude fiscale s’élève, selon les éléments de l’enquête diligentée par la compagnie de Aïn Témouchent, à 7 milliards de centimes. Un véritable scandale qui rime avec un crime financier prémédité contre la société.
Tout a commencé en décembre dernier quand les gendarmes d’El-Maleh ont, au cours d’un barrage, arrêté un camion en provenance de Tlemcen pour un contrôle de routine. Le conducteur, dont le véhicule était bourré de marchandises en électroménager, détenait tous les documents pour acheminer les articles vers Oran. Mais quels documents ! Des faux. Un registre du commerce scanné. Le propriétaire des documents avait d’abord transporté ces produits vers une représentation basée à Tlemcen pour échapper aux fouilles des services de sécurité. Une fois arrivée à la capitale des Zianides, cette marchandise sera transbordée pour être acheminée vers son dépôt basé à Oran. Le pot aux roses sera immédiatement découvert : le registre du commerce fourni aux gendarmes présentait des anomalies flagrantes. Informé des faits, le responsable des affaires juridiques de Samha Samsung déposera une plainte à la compagnie de gendarmerie de Aïn Témouchent chargée de l’enquête. L’extension de compétences effectuée, les saisies opérées sur-le-champ s’élèvent à près de 6 milliards de centimes, mais aussi de 600 millions de centimes en argent liquide découvert dans le même dépôt. Cette manière de faire, une escroquerie qui ne dit pas son nom, mais surtout une évasion fiscale avérée, visait à tromper les détaillants sommés, quant à eux, de payer l’impôt à la place du propriétaire du dépôt. Cette pratique nous renseigne également comment ce genre de clients indélicats spéculent sur les produits en détenant un monopole sur la distribution.
Une chose est sûre, le dossier a été transféré à la justice qui devra incessamment trancher. Signalons qu’un complice, l’auteur du registre du commerce scanné demeure en fuite et fait l’objet de recherches par les services de la Gendarmerie nationale. Selon notre source, deux affaires similaires sont également en cours de traitement à Aïn Témouchent. Les victimes ne sont autres que les sociétés Henkel (dossier en traitement à Hammam Bouhdjar) et l’usine des corps gras. Les escrocs utilisaient de faux registres du commerce.
Source: Liberté