Vie privée bafouée. Ce 26 mai, Microsoft, Google et Yahoo ont reçu un courrier des CNIL européennes. Les données personnelles des internautes sont retenues plus longtemps que légalement prévu.
Trois petits tours et puis s’en vont ? Certainement pas. Le G29, le groupe de travail réunissant l’ensemble des Commissions Nationales Informatique et Libertés européennes et présidé depuis 2008 par la CNIL française, poursuit sa mission de protection de des données. Il a adressé le 26 mai un courrier aux moteurs de recherche Microsoft, Google et Yahoo. Le problème pour ce garant de la vie privée et des libertés sur le Web ? Le manque de protection des données personnelles des utilisateurs lors de leurs recherches sur ces moteurs. Et plus particulièrement, la rétention d’informations (adresses IP, cookies et historique des sites Web visités), contrairement à ce que prévoient les prescriptions du G29.
Si ces trois moteurs de recherche symbolisent la puissance numérique américaine, Google, avec ses 95% de part de marché en Europe, est plus particulièrement visé par les CNIL européennes. Le géant du 'search' stocke les données de navigation de ses utilisateurs durant neuf mois et ne détruit pas complètement l’adresse IP de l’internaute. Agitant la bannière « l'informatique doit respecter l'identité humaine, les droits de l'homme, la vie privée et les libertés », les CNIL du G29 indiquent à Microsoft, Google et à Yahoo qu’ils devront répondre devant un auditeur extérieur de leurs agissements, et faire preuve de leurs bonnes conduites.
Ces courriers ont été envoyés peu de temps après la mise en cause de Google pour son service de navigation virtuelle Street View. A l’insu de son plein gré, le moteur de recherche avait photographié les badauds lors de ses reconnaissances citadines. Pas de quoi rassurer les 75% de français qui ont déjà « un niveau d’inquiétude élevé quant à l’utilisation de [leurs] données personnelles » sur le Web (cf. article sur l'enquête TNS Sofres: Internet, mon amour).
Source: Silicon