Le cas de l’Eepad, les cybercafés et les créances d’Algérie Télécom sont des dossiers évoqués par Moussa Benhamadi.
Le ministère de l’Intérieur va proposer une loi sur la gestion des cybercafés, notamment pour protéger les enfants et réguler l’activité. C’est ce qu’a révélé, hier, Moussa Benhamadi, le nouveau ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication lors de l’émission Tahaoulat de la Chaîne III. Le ministre a eu aussi à aborder certains problème liés au secteur. Il y a d’abord celui de l’Eepad. Les négociations sont à l’arrêt après de nombreuses tentatives pour trouver une solution, a-t-il dit. Même s’il n’a pas nié son rôle dans l’extension d’Internet. Les relations avec Algérie Télécom n’étaient basées que sur des considérations commerciales, a-t-il ajouté, ce qui ne l’empêche pas de demander la restitution de 3 milliards de dinars de dettes qui ne sont toujours pas payées. A la suite de quoi, AT a coupé son service Internet à l’Eepad. «En tant que ministre, j’encourage les sociétés à trouver une solution sans l’intervention de l’administration centrale. L’Etat n’intervient que dans la clarification des fondamentaux et non dans la gestion», dit-il.
Sur le problème des sociétés privées qui arrêtent souvent leurs investissements sans tenir compte des besoins du marché, le ministre dira que cette situation conduit l’Etat à tenir compte davantage des critères économiques dans sa gestion. «Cela veut dire que la privatisation ne doit pas être une fin en soi mais basée sur des critères économiques», souligne-t-il. Le ministre s’oppose à l’intervention de l’administration dans les opérations de privatisation ou de constitution de sociétés mixtes. A propos de Djezzy, il a déclaré que l’Algérie gère le dossier conformément à la loi de 2003 encadrant le secteur et les relations avec les investisseurs étrangers. «On n’empêche pas les privés d’investir mais il faut le respect de la législation» et «il n’y aura pas de quatrième licence pour l’instant car il y a saturation du marché», précise-t-il. Les créances d’Algérie Télécom se chiffrant à des milliards ont été abordées par le ministre. La recherche de la solution au problème est prise en charge depuis longtemps et par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a indiqué Moussa Benhamadi. Il a instruit les ministères pour qu’ils s’acquittent de leurs factures. Il y a des équipes qui travaillent pour déterminer le niveau des créances et cette opération se poursuit, selon lui. Pour les citoyens, il y a des milliards qui n’ont pas été payés depuis la fin de la décennie précédente.
Le ministre a exclu la privatisation d’AT en disant que cette ligne de conduite est adoptée depuis 2008. C’est la signature d’un contrat de performance avec l’Etat qui a été privilégiée pour améliorer l’efficacité de l’entreprise. Il y a aussi la participation de l’Etat par le biais du Fonds national d’investissement pour améliorer l’offre de services. Actuellement, 40.000 km de fibre optique sont disponibles et des nouveaux projets sont prévus pour étendre la capacité du réseau. Il s’agit de connecter de nouvelles régions pour répondre aux besoins de nouveaux projets de construction de logement, ajoute le ministre.
L’amélioration du service de la Poste passe par le guichet unique qui sera généralisé à toutes les communes. Le maintien des postes dans des zones éloignées est un pas essentiel pour éviter une rupture numérique entre la ville et les campagnes. La Poste a son rôle dans l’aménagement du territoire et dans la fixation des populations dans leur habitat rural, explique le ministre. A propos de la carte de retrait, elle n’a pas connu une expansion importante car il n’y a pas de culture du citoyen pour l’utilisation de ces nouvelles technologies même s’il n’est pas totalement fermé à leur introduction, précise encore le ministre.
Au sujet des paraboles, il y a l’expérimentation de la parabole collective à Aïn Bénian qui sera généralisée après avoir déterminé la partie chargée de la gestion et de l’entretien, selon le responsable du secteur. Il y a aussi la fibre optique qui est expérimentée. AT et le Mptic ont installé un groupe de travail en lien avec le ministère de la Communication pour proposer une loi dans les prochaines semaines afin de permettre cette activité. Il y a un projet de production d’un million d’appareils pour utiliser cette technologie. Pour l’abonnement au prépayé par mobile, il y a un travail effectué avec la Banque d’Algérie et le ministère des Finances pour mettre au point cette technique.
Source: L'Expression