M’hamed Dabbouz, DG par intérim d’Algérie Télécom (AT), a abordé hier la question de la convergence fixe mobile non seulement comme une technologie à déployer mais aussi comme un challenge. Préalablement à cette phase, le patron d’AT a argumenté l’importance d’un plus grand déploiement de l’Internet à haut débit et surtout l’amélioration de la qualité. En marge de la rencontre nationale des directeurs des systèmes d’information (DSI) organisée hier au siège d’AT,
M. Dabbouz a annoncé aussi qu’à la fin 2011 l’Algérie enregistrera 2 millions d’accès Internet haut débit avec l’ambition d’atteindre en 2014 les 6 millions d’abonnés comme prévu dans le cadre du programme quinquennal.
Une projection plutôt démesurée par rapport à l’état actuel dans lequel se trouve l’Algérie. Autrement dit, un secteur très peu développé ou en deçà des attentes comme estimé par un rapport émanant du cabinet Oxford Business Group en 2009. Malgré des chiffres prometteurs, la situation n’a guère évolué du moins pas au rythme souhaité, et ce, malgré tous les moyens dont disposent le pays. M. Dabbouz, plutôt optimiste, parle d’avancées conséquentes notamment depuis le lancement du Msan (nœud d’accès multiservice) qui donnerait une connexion de haut débit, de meilleure qualité avec la possibilité d’atteindre les 20 mégas pour les professionnels et 8 mégas pour les résidentiels, mais pas seulement. En plus d’Internet, c’est aussi une technologie qui offre plusieurs services à valeur ajoutée dont l’IPTV, la visioconférence, la visiophonie, des lignes spécialisées et des contenus multimédias comme le gaming et la HD vidéo. Destiné en premier lieu à désenclaver les localités dépourvues du téléphone et des services Internet ainsi que les quartiers fortement touchés par les perturbations à répétition de la connexion, le réseau Msan est actuellement déployé à travers cinq wilayas, à savoir Alger 100 000 accès, Oran 100 000, Constantine 100 000, Chlef 50 000 et Sétif 50 000.
La première phase de mise en place de cette technologie acquise chez les fournisseurs chinois ZTE et Huawei porte, en effet, sur 400 000 équipements dont 123 500 accès déjà disponibles. à Alger, 24 500 accès ont été installés à travers 82 sites et 15 000 lignes sont prêtes à la commercialisation à travers plusieurs localités dont Batalha et Chrarba qui bénéficient chacune de 1 000 accès et Heaoua de 1 500 lignes. Le nouveau centre commercial de Bab-Ezzouar, situé dans le nouveau quartier des affaires d’Alger raccordé par 1 500 équipements Msan, était la première infrastructure à bénéficier de cette nouvelle connexion dont profite aujourd’hui donc un peu plus de 1 000 clients algérois.
En attendant la généralisation avec toute l’équité requise pour les régions enclavées, il n’est pas question de négliger les autres aspects. Les systèmes d’information participent aussi et directement à la création de valeur et sont une source d’innovation. Les échanges entre DSI permettront d’ailleurs de structurer et coordonner la demande et surtout d’avoir suffisamment de poids pour imposer aux fournisseurs des conditions plus avantageuses. Ils doivent aussi permettre de dynamiser le marché local et l’industrie des Tic.
Des arguments qui ont poussé le ministère de tutelle à initier le processus de création d’un espace de concertation des DSI des entreprises et autres administrations algériennes.
Source: El watan