Facebook Messages : les messages électroniques soumis au filtrage

Facebook n’est cette fois pas épinglé pour ses pratiques en matière de confidentialité et de respect de la vie privée. Le réseau social est accusé de censurer le contenu des messages de ses utilisateurs, dont les courriels électroniques de son tout nouveau service Facebook Messages.


Dans sa volonté de centraliser les échanges électroniques de ses utilisateurs, Facebook marche désormais sur les plates-bandes de Google, Yahoo et de Microsoft. Le nouveau service du réseau social, Facebook Messages unifie courriels, SMS, chat et permet de créer une adresse @facebook.com. Mais contrairement aux webmails classiques tels que Gmail et Hotmail, Facebook applique des restrictions sur le contenus des messages échangés.

Des emails qui ne peuvent contenir de liens TPB ou torrent

Cette politique n'est toutefois pas nouvelle chez Facebook, même si elle reste inhabituelle dans le domaine des services de messagerie électronique. Le site américain Wired a ainsi constaté qu'aucun message contenant un lien pointant vers The Pirate Bay n'était autorisé. Toute tentative d'envoi se solde immanquablement par un échec et l'affichage d'un message avertissant l'utilisateur que le message a été bloqué. De manière générale, les liens BitTorrent sont bloqués, y compris lorsqu'ils concernent des contenus libres de droit. Le P2P est ainsi considéré comme relevant uniquement du téléchargement illégal.

« Nous avons des systèmes qui préviennent les abus sur Facebook et le spam, et que nous allons continuer à déployer avec le nouveau Facebook Messages » s'est expliqué un porte-parole du réseau social. Ce dernier n'a pas souhaité détailler ces systèmes de filtrage et les règles en vigueur.

« Le même système automatisé bloquant ces liens est susceptible d'être déployé où il est démontré une infraction à l'égard des droits de propriété intellectuelle » avertissait déjà Facebook en 2009. Parole tenue donc avec Facebook Messages.

Lamebook, Failbook et Seppukoo déjà censurés par Facebook

Cette pratique du réseau social, si elle s'applique pour le moment essentiellement aux liens, laisse craindre des dérives et un contrôle accru des informations et contenus accessibles par les utilisateurs de Facebook. Le Monde a d'ailleurs constaté que Facebook bloquait aussi les références au site Lamebook contre lequel il a engagé des procédures pour utilisation abusive de sa marque et de son logo. Facebook a en représailles bloqué les liens dirigeant vers Lamebook et la possibilité de cliquer sur le bouton « j'aime » placé sur les contenus du site. Mais il également supprimé la page Facebook de fans de Lamebook.

Si le réseau social a plaidé l'erreur et déclaré être engagé à promouvoir la liberté d'expression, il n'en est pourtant plus au coup d'essai. Le site parodique français Failbook.fr s'était lui aussi attiré les foudres de Facebook, tout comme Seppukoo.com qui expliquait aux internautes comment désactiver leur profil Facebook.

Source: ZDnet