Imaginez une journée (ou peut-être même plusieurs) sans pouvoir utiliser ni Google, ni Facebook, ni Wikipédia... Ce véritable cauchemar pour nous autres geeks pourrait bien se transformer en réalité...
En effet, tous ces sites, et bien d'autres encore (Amazon, Yahoo!, Twitter, eBay, Paypal, LinkedIn...) menacent de blackout, pour protester contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act) aux Etats-Unis.
Le SOPA vise à renforcer les mesures à l'encontre des sites contrevenants aux droits d'auteur, principalement les sites de téléchargement illégal et de streaming, avec des peines plus lourdes, et la fermeture de ces sites, même si ils sont hébergés en dehors des Etats-Unis.
Mais ce n'est pas tout, puisque d'autres intermédiaires sont également menacés: Google devra déréférencer tous ces sites de son moteur de recherche, et bloquer la publicité sur ces mêmes sites via son service Google Ads. L'autre principal visé est le service de transactions Paypal, qui devra cesser toute relations commerciales avec ces sites.
La majorité des grands acteurs du web ont formé un lobby, NetCoalition, afin de lutter contre SOPA. Pour eux, ce projet de loi marque le début d'une forme de censure du web, qui pourrait très vite être élargie. De plus, il briderait leur capacité d'innovation.
«Cette loi est une guerre contre internet», a déclaré Markham Erickson, le directeur de NetCoalition. «De nombreuses sociétés discutent de la possibilité de mettre en place un Blackout. (...) Imaginez les services de Google.com, Amazon.com, Facebook.com et tous les autres rendus indisponibles, avec des slogans contre cette loi. Ce serait l'option nucléaire.»
Face à eux, se dressent les lobbies américains du film (20th Century Fox, Time Warner, etc.), de la musique (Universal, Mercury, etc.) et des chaînes de télévisions (ABC, CBS, ESPN, etc.), qui considèrent que le piratage leur fait perdre 300 000 emplois et 58 milliards de dollars par an. Ils accusent même les sites incriminés de «voler les produits innovants et créatifs des Etats-Unis».
Les internautes américains ont déjà commencé la mobilisation, et l'hébergeur GoDaddy en a fais les frais. Plus de 72 000 domaines ont ainsi été transférés lors d'une journée baptisée "Dump GoDaddy Day" (Débarrassez-vous de GoDaddy), le 29 décembre dernier, pour protester contre le soutien de l'hébergeur à SOPA. GoDaddy a depuis stoppé son soutien. Le site de micro-blogging Tumblr a de son côté été à l'origine de 87 834 appels de protestation vers le congrès américain, après avoir mené une campagne Anti-SOFA !
Driss Merabtene