Les mobiles décrochent les avions de Ryanair

D'ici à 2008, il sera possible d'appeler avec son propre téléphone portable sur l'ensemble de la flotte de la compagnie aérienne low-cost « Hé, devine d'où je t'appelle ? Oui, devine. Non. Non, non plus, pas là. Et non. JE SUIS DANS L'AVION. » Jusque-là, le portable dans les airs tenait du test prudent pour les compagnies aériennes. Mais l'une d'entre elles vient d'annoncer qu'elle allait généraliser rapidement sa présence.
Ryanair vient en effet de signer un accord avec OnAir, la filiale de Sita et d'Airbus chargée d'équiper les avions, y compris ceux de Boeing. Les passagers de ses vols pourront utiliser leurs propres portables. Les appels, pris en charge par une « pico-cellule » dans l'avion, seront redirigés vers un satellite, et, de là, vers des relais télécoms terrestres.
Le portugais TAP, l'anglais BMI et Air France avaient déjà passé un tel marché. Mais Ryanair est, selon OnAir, « la première compagnie à installer Mobile OnAir sur l'ensemble de sa flotte ». Dès le second semestre, cinquante Boeing de type 737 seront équipés. Le reste de la flotte suivra en 2008.
Assez vite, donc, le service sera disponible sur toutes les lignes gérées par Ryanair. En France, la compagnie propose des vols depuis de nombreux aéroports (Paris-Beauvais, Carcassonne, Nîmes...) et a ouvert en mai sa première base dans l'Hexagone, à Marseille.
Des téléphones qui peuvent être désactivés la nuit
Quant aux prix, Ryanair promet qu'ils seront du niveau de ceux constatés pour l'itinérance (roaming) à l'international. Une déclaration pas forcément rassurante, la Commission européenne étant actuellement en guerre ouverte avec les opérateurs européens pour qu'ils modèrent les tarifs des communications entre pays. Pas besoin en revanche de souscrire à un forfait chez Ryanair. Le coût des communications apparaîtra sur la facture de son opérateur mobile, lequel versera une commission à la compagnie aérienne.
La question du dérangement sonore n'est pas évoquée pour l'instant. Pourtant, OnAir permet de configurer sa technologie pour en empêcher l'usage à certains moments. D'abord pour des raisons réglementaires : aucun coup de fil ne sera possible à l'atterrissage, au décollage et, plus généralement, en dessous de 3 000 mètres d'altitude. Mais il est aussi possible de rendre les portables inutilisables sur certaines plages horaires, par exemple la nuit.
OnAir a aussi prévu une option dite « Appuyer, pas parler » : dans ce cas, le portable ne pourra être utilisé que pour envoyer des SMS ou accéder au Web via GPRS, et non pour bavarder.

Ludovic Nachury , 01net.