Le retard qu’accuse l’Algérie dans le domaine des TIC s’explique par son système d’enseignement qui doit être remis en cause et revu selon les nouvelles pédagogies. C’est la conclusion à laquelle est arrivé Nidhal Guessoum, un astrophysicien et docteur de l'Université de Californie à San Diego.
Dans un entretien accordé au site internet Maghreb-Emergent, celui qui a passé deux années en tant que chercheur au NASA Goddard Space Flight Center estime que les élèves algériens ont un niveau bas aussi bien en sciences qu’en mathématiques !
« Je ne crois donc pas que ce soit un problème limité aux maths et certainement pas une question de frilosité à l’usage des TIC. C’est un problème de pédagogie, de ressources, de formation et de remise à niveau des enseignants, de tailles de classes, de salaires et autres », a expliqué Nidhal Guessoum qui est actuellement professeur de physique et vice-doyen à l'Université américaine de Sharjah aux Émirats Arabes Unis.
Pour cet expert, l’Algérie continue certainement de former de bons mathématiciens et informaticiens, « bien que peut-être pas en grand nombre ».
« Pour les millions d’élèves que nous formons, réussissons-nous à leur inculquer la nature et la pratique des sciences et des maths de manière acceptable, qui mène à des inventions, des solutions aux problèmes techniques que nous rencontrons, à une plus grande curiosité et un esprit de découverte, à des publications scientifiques en nombre et en qualité, etc, etc. Il y a de nombreux indicateurs qui permettent de conclure objectivement qu’en Algérie et dans le monde arabe, nous ne réussissons pas dans cette mission », poursuit-il pour analyser une problématique qui semble complexe, mais urgente à traiter, car l’avenir des TIC et des sciences en Algérie est menacé si les mêmes méthodes d’enseignement sont encore reconduites dans les années à venir.
« Les méthodes d’enseignement, les conditions d’enseignement, la culture générale n’encouragent pas à la science » en Algérie, déplore enfin ce scientifique qui s’indigne lorsqu’il voit les autorités accueillir un joueur de football avec les honneurs mais pas « le scientifique qui fait une carrière brillante » !