Informatique et école algérienne, toujours pas de connexion !

Si on voulait faire l’état des lieux du niveau d’apprentissage des nouvelles technologies à l’école, on pourrait recevoir le code d’erreur 404. Ce message – bien connu des internautes – est émis par les serveurs HTTP lorsqu’une page web recherchée est introuvable. C’est hélas le cas aujourd’hui de l’enseignement de l’informatique dans certains paliers du parcours des élèves. C’est un fait rare.

 

Marc Prensky, inventeur du terme « digital natives », a dit ceci en 2001 : « nos élèves ont radicalement changé. Les étudiants d’aujourd’hui ne sont plus les personnes pour qui notre système éducatif a été conçu pour enseigner ». Cette phrase est toujours d’actualité en ce qui nous concerne, vu le programme proposé ainsi que les méthodes appliquées par le corps enseignant pour délivrer la connaissance à la « génération Z ».

Cette génération, celle de nos neveux et de nos petits cousins, s’est appropriée avec force et intelligence la technologie et son utilisation fait partie de leur ADN. Par conséquent, cela crée un décalage avec la manière d’utilisation de ces outils par les adultes en général et les enseignants en particulier. De ce fait, la plupart des enseignants n’ont pas su intégrer l’outil informatique à leur travail pédagogique, lorsqu’ils ne l’ont pas tout bonnement interdit en classe sous prétexte que ce serait inadéquat avec l’apprentissage et que ça ne représenterait qu’un jeu ou un divertissement.

Je vous entends me dire : que nenni ! “ Nous avons dans notre école une médiathèque ou un laboratoire informatique ”. Ou alors, “ chez nous, nous disposons d’une salle avec un ordinateur par élève où nous apprenons deux fois par semaine les composants de l’ordinateur ou les formules de calcul Excel ”. Ce n’est évidemment pas de cela dont il s’agit. Il est question de savoir comment tirer profit de l’intérêt de l’élève à travers ces supports qui nous entourent et sont omniprésents dans la vie des écoliers. Vous n’avez qu’à voir ce que font les écoliers dès qu’ils rentrent à la maison…

Les technologies de l’information doivent se substituer ou venir compléter les canaux de communication qui existent entre les professeurs, les fonctionnaires de l’éducation, les élèves ainsi que leurs parents. Les emails, Facebook et Twitter peuvent contribuer à cela. Elles doivent également être mises en oeuvre quotidiennement afin d’innover dans la façon de transmettre le savoir et dans la mise en pratique de certains concepts pédagogiques. Je pense à l’introduction de contenus pédagogiques numériques (et non numérisés !) adaptés à chaque palier et aux supports de cours notamment.

Ne devons-nous pas commencer à réfléchir à une application sur tablette pour alléger les cartables sans toutefois remplacer tous les livres scolaires? D’autres applications mobiles peuvent permettre de suivre l’évolution du niveau d’apprentissage des élèves via des exercices corrigés par le système (exemple avec le site imadrassa.com) ou par l’enseignant directement en ligne, et via des jeux éducatifs et des contenus ludiques. On connaît également les tableaux interactifs connectés qui facilitent bien des choses aux maîtres ainsi qu’aux élèves.

Enfin, en plus de l’utilisation de l’informatique comme support, je crois pertinemment que nous devrions créer une filière TIC avec les filières scientifiques et littéraires afin de susciter au plus tôt des vocations chez certains lycéens en leur inculquant des notions avancées en programmation de logiciels et en conception de systèmes d’information.