Bilal Kalem, fondateur de l’école de formation dans le domaine du digital Formini, revient dans cet entretien sur le parcours de son entreprise à l’international.
N’TIC Magazine : Pourriez-vous revenir brièvement sur le parcours de Formini ?
Bilal Kalem : J'ai créé la société iOS en 2012 à mon retour de France. Nous proposons aux entreprises de les accompagner lors de la mise en place de leur plateforme de virtualisation et cloud qui permet à l'entreprise de relever les challenges de mise en place de plateforme informatique hautement disponible.
Afin d'accompagner nos clients, depuis 2012, nous livrons des formations dans notre domaine d'expertise. Formini a été créée en 2016 mais l'agrément n’a été signé par le wali d'Alger que le 2 mai 2017. Grâce à notre expérience de plus de 5 ans, nous avons en moins de 6 mois obtenu des marchés de formations avec des clients tels que Natixis Algérie, Lafarge/GICA, Télédiffusion d'Algérie ( TDA ), Samsung C&T Corporation et ETAC ( les téléphériques d’Algérie qui remplace ETUSA ).
Nous avons signé aussi en octobre 2017 un accord de partenariat avec VMware qui nous accrédite en tant que Training Center Authorized by VMware. Il existe en Algérie deux partenaires VMware seulement : Formini et un concurrent français installé en Algérie. Nous pouvons dire que nous sommes la première école de formation 100% algérienne partenaire formation VMware.
N’TIC Magazine : Quelles sont les ambitions de Formini ?
BK : L’objectif de Formini est de permettre aux cadres d'entreprises de bénéficier de formations ( en mode classroom, en ligne ou sur site du client ), sans se déplacer en Europe où aux USA, mais aussi de développer des compétences algériennes pour leur permettre d'acquérir des certifications reconnues au monde entier, dans l'optique de leurs ouvrir des perspectives de carrières internationales.
D'habitude Sonatrach, par exemple, envoie ses ingénieurs en France pour les former aux nouvelles technologies VMware. Aujourd'hui, nos instructeurs algériens certifiés par VMware, délivrent des formations en Algérie chez Formini. Par conséquent, nous permettons à Sonatrach de réduire les dépenses liées aux frais de déplacement. Aussi, Sonatrach aura des interlocuteurs de formation algériens qui comprennent le marché ainsi que le besoin technique de l'Algérie.
Nous avons commencé à exporter le service de formations vers l'Europe et l'Afrique francophone. Concurrencer et obtenir des marchés à l’international c'est notre objectif.
N’TIC Magazine : Justement, parlez-nous un peu de ces opérations d’exportation que vous avez réalisées ?
BK : Nos missions d’exportation consistent à envoyer nos formateurs algériens, qui sont bien formés, compétents et certifiés à l’international, pour délivrer des formations en nouvelles technologies. Parmi les pays où nous avons eu l’honneur de délivrer ces formations, je peux citer la France, la Belgique, la Suisse, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la R.D. Congo (Kinshasa ), Madagascar et Haïti
En une année seulement, c’est-à-dire durant l’exercice 2018, Formini a exporté pour plus de 50 000 euros de services de formation, totalement rapatriés.
N’TIC Magazine : N’est-il pas difficile pour une entreprise algérienne d’aller vers les marchés extérieurs dans ce secteur ?
BK : Le challenge a été surtout d’expliquer à la banque où nous sommes domiciliés en Algérie en quoi consiste l’exportation de services de formation. Car, à notre grande surprise, il fallait d’abord convaincre notre banque en Algérie de nous autoriser à obtenir un compte bancaire en devises et commencer à exporter nos services de formation. Plus de deux mois rien que pour faire cela.
N’TIC Magazine : Le gouvernement soutient-il suffisamment le développement des exportations de services ?
BK : L’ALGEX (Agence Nationale de la Promotion Du Commerce Extérieur) nous a bien accueilli et nous a donné les explications nécessaires, mais nous n’avons pas senti plus que cela comme soutien. Par exemple, nous n’avons pas le droit au frais de missions car Formini ne dispose pas du nombre minimum d’employés exigé par la loi pour en bénéficier. Or, pour développer les exportations de services numériques, il faut mettre en place des mesures de facilitation et d’accompagnement pour les entreprises qui souhaitent exporter.