Les progrès technologiques offrent à l’Afrique une opportunité importante de numériser ses systèmes d’état civil et de statistiques d’état civil, grâce à laquelle les avantages stratégiques de l’identité juridique pour tous peuvent être exploités pour le développement du continent.
C’est ce que déclare lundi dernier, la Secrétaire zambienne aux affaires intérieures, Mme Liya Mutale, lors de la 5ème conférence des ministres africains chargés des faits d’état civil (COM5), qui a débuté à Lusaka. Ladite conférence a eu pour thème : « Systèmes de faits d’état civil et de statistiques d’état civil innovants : Fondement pour la gestion de l’identité légale ».
Mme Mutale a affirmé que la technologie numérique, y compris l’utilisation intensive d’appareils mobiles en Afrique, offre une opportunité incomparable d’interopérabilité et de partage de données en temps réel via des systèmes interconnectés des secteurs public et privé.
« Des systèmes de faits d’état civil numériques, inclusifs et dignes de confiance, sont également des éléments essentiels pour accélérer la réalisation de nombreux Objectifs de développement durable relatifs à la pauvreté, la bonne gouvernance, la protection sociale, l’inclusion financière, l’égalité des sexes, la migration et la couverture sanitaire universelle », a-t-elle indiqué.
La secrétaire permanente a souligné également l’importance d’intégrer l’identité numérique dans les systèmes de faits d’état civil. « Cette combinaison contribue à améliorer la vie de millions de personnes tout en renforçant les capacités nationales en matière de déclaration de faits d’état civil et de production de statistiques d’état civil. Lorsque les systèmes d’identité numérique sont reconnus au-delà des frontières et utilisés en ligne, ils peuvent constituer une puissante plateforme pour l’innovation et accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, M. Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a souligné l’importance de la numérisation en tant que facilitateur du CRVS.
« Nous sommes réunis ici pour COM5 avec un mandat élargi et avec la reconnaissance totale que les faits d’état civil sont le fondement de l’identité légale - une exigence universelle pour l’ODD16.9 de fournir une identité légale pour tous, y compris la déclaration des naissances. Il faut également exploiter les dividendes de la numérisation », a-t-il dit.
« Une approche globale et intégrée des faits d’état civil, des statistiques d’état civil, y compris la cause de décès et la gestion de l’identité, contribue à mettre en place un système d’identité juridique solide et durable. Elle renforce également le système de santé, évite les doubles emplois, économise les ressources fait gagner du temps et offre une prestation efficace des services publics ».
Il a ajouté que le Plan stratégique 2017-2021 du Programme africain pour l’amélioration accélérée des faits d’état civil et des statistiques d’état civil (APAI-CRVS), avec la vision de rendre tout le monde visible en Afrique, offre une plate-forme permettant au continent de collaborer sur les questions relatives au CRVS.
« Je suis certain que si nous unissons nos efforts et que nous parlons d’une seule voix dans les différents pays dans lesquels nous travaillons, nous récolterons les effets multiplicateurs de notre collaboration », a indiqué M. Chinganya. Les uns après les autres, les intervenants à la conférence ont souligné l’importance pour l’Afrique de moderniser et de mettre en place un système complet de faits d’état civil et de statistiques d’état civil afin d’améliorer le sort de sa population.
La conférence était organisée par la Commission de l’Union africaine en collaboration avec la CEA, la Banque africaine de développement (BAD) et le Gouvernement de la Zambie. La Conférence bénéficie également de l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Plan International, du Colloque africain sur le développement de la statistique (ASSD) et d’autres partenaires.