les enfants algériens accros aux jeux vidéo
Les jeux vidéo sont devenus désormais le loisir préféré de la majorité des enfants. Que ce soit face à la télévision, à l’ordinateur, au téléphone mobile ou encore la Playstation, ils passent plus de trois heures par jour face à l’écran.
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C’est impossible d’y échapper. Pour les anniversaires ou encore pour les fêtes, il faudra bien se résoudre à offrir l’objet de toutes les convoitises : le jeu vidéo, PC, Mac, Nintendo, Sega, Playstation, X box, Game Boy… Difficile de s’y retrouver dans toute cette panoplie d’écrans lorsqu’on n’a pas été bercé par le langage mystérieux des technologies numériques.
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Quand on parle d’écran, on pense automatiquement à la télévision. Mais les enfants d’aujourd’hui ont cinq écrans : télé, cinéma, ordinateur, téléphone mobile et console de jeux vidéo. Les enfants naissent dans une société multi-écrans et le temps qu’ils passent devant est estimé à une moyenne de six heures par jour.
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Face à cette technologie qui accapare notre vie quotidienne, c’est le moment de s’interroger sur les dangers réels et les fantasmes de ces technologies ? La violence des jeux vidéo truffés de monstres sanguinaires, de massacres de piétons, peut-elle influencer les jeunes ?
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Peut-on devenir accro aux jeux ? Autant de questions que les Algériens ne se posent pas encore, ils se contentent d’obéir au moindre “chichi” de leurs enfants et de consommer ces produis de manière passive. Depuis sa création, la télé a toujours été critiquée, mais c’est face aux écrans les plus récents, Internet, mobile et jeux vidéo, que les parents se sentent le moins à l’aise face à des enfants maîtrisant sans peine les doubles-clics et les manettes.
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Les parents pour leur part ont une attitude plutôt “ambiguë” ; d’une part, ils pensent que ces écrans sont un signe de “modernité qui leur donne la capacité future de s’adapter au monde contemporain”. De l’autre, ils estiment que ces derniers comportent de nombreux risques, tels qu’exposer l’enfant à une violence excessive qui devient banale à la longue. Autant que la violence, ils redoutent, également, le caractère chronophage des jeux vidéo. Poussé à l’extrême, cela donne les “no-life”, adolescents ou jeunes adultes qui passent la majorité de leur temps face à l’écran avec une durée indéterminée. “Pour l’instant, j’arrive à contrôler mon enfant mais ce qui m’inquiète c’est le plaisir qu’il éprouve en jouant à des jeux de violence et en tirant sur des cibles…”, nous confie Houria la mère d’un petit garçon de sept ans.
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Sa collègue Malika s’inquiète de l’attachement de ses enfants à ces jeux et du nombre d’heures qu’ils passent face à l’écran. “Bien qu’elles fassent du sport et d’autres activités parascolaires, c’est face aux jeux vidéo qu’elles passent le maximum de temps. J’ai mis un mot de passe, je les menace d’éteindre sans enregistrer mais elles arrivent toujours à jouer 5 à 10 minutes de plus. Ça finit toujours en crises de larmes lorsque je les décroche de l’écran”, raconte-t-elle.
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Notre interlocutrice précise par ailleurs que sa petite fille, 8 ans, est d’une intelligence supérieure. “C’est une pro du jeu, elle bat tout le monde, même nous. Elle arrive à calculer les ripostes en un clin d’œil, mais ce qui m’inquiète c’est qu’elle n’utilise pas ce potentiel pour ses études. À l’école, elle est à peine moyenne”, remarque-t-elle. En effet, quatre parents sur cinq estiment que les jeux vidéo aident leurs enfants à s’adapter aux nouvelles technologies et développent leur imagination mais ils reconnaissent, par ailleurs, qu’il y a des désavantages, notamment une exposition excessive à la violence, au langage grossier ainsi qu’aux stéréotypes raciaux.
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Cependant ,les mères s’inquiéteraient davantage que les pères concernant le contenu des messages des jeux.
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Plusieurs études, faites en Europe et notamment en Amérique, ont prouvé que les jeux vidéo étaient un facteur déclenchant pour les épileptiques photosensibles. Cette forme d’épilepsie ne concerne qu’un épileptique sur 20. L’autre grand danger des jeux vidéo est ce que les Américains appellent la “cyber addiction”. Aux États-Unis et au Canada, les experts estiment que 6% à 20% des jeunes seraient accros aux jeux vidéo.
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Et ce phénomène se confirme. Une première en France, un jeune homme a été interné d’office en psychiatrie pour son addiction aux jeux vidéo. Cette addiction peut déboucher sur un dédoublement de la personnalité et entraîner une confusion entre la réalité et le virtuel.
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Comme toute chose, les jeux vidéo peuvent avoir, également, des avantages. Des chercheurs ont démontré que les jeux permettaient d’augmenter l’acuité visuelle et amélioraient la gestion de l’espace. Ils ont découvert également que ces jeux pourraient atténuer la douleur ressentie par certains patients, notamment les enfants sous chimiothérapie, pour la rééducation des victimes de brûlures de la main et d’atrophie musculaire.
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Cependant, il y a rien à craindre. Nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade de l’addiction, l’épileptique photosensible ou encore l’agressivité excessive. Mais ça va venir dans peu de temps, n’oublions pas que nous sommes dans une société où la violence est banalisée.
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D’ailleurs les premiers symptômes existent déjà et commencent à prendre des proportions dans la capitale. Nous avons rencontré un cas d’accoutumance aux jeux. Il s’agit d’un étudiant qui a abandonné ses études d’architecture durant le dernier semestre. “Il n’y a rien à dire à part que je n’ai pas vu le temps passer. Cela a commencé durant les vacances. je m’engageais à reprendre les cours après avoir atteint un niveau supérieur de Lineage II. Lorsque je me suis rendu compte, il était trop tard. J’avais joué longtemps, au point de rater même les examens de rattrapage”, confie le gamer qui a requis l’anonymat.
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<b>Par: N. A - Liberté </b>