Les FPS, ou First Person Shooter, sont des jeux vidéo de tir à la première personne, ce qui signifie que l’on voit l’action se dérouler à travers les yeux du protagoniste qu’on incarne. On retrouve donc dans chaque jeu un arsenal propre à l’univers présenté, souvent des armes à distance et plus rarement des couteaux pour le corps à corps en cas d’extrême nécessité.
Le FPS s’est petit à petit dissocié du classique jeu d’action pour épurer son contenu et se concentrer sur les phases de tirs, devenant un concentré d’adrénaline et accentuant le réalisme grâce à cette caméra spécifique, qui nous met dans la peau du personnage. On enfile son arme en bandoulière et on dit au revoir à sa famille, il est temps de troquer ses yeux avec ceux d’un soldat bien loin du confort de votre canapé.
Un peu d’histoire…
Durant les années 70, le jeu vidéo n’est encore qu’un champ en friche, où des studios tachent de déterminer quel genre embrassera la sympathie du plus grand nombre. Parmi les candidats au grand sésame, la vue subjective connait ses premières applications sous la forme de jeux de tanks et de simulateurs de vols. On citera Interceptor sorti en 1975 ou Space tactics et Battlezone, tous deux sortis en 1980.
Les moteurs graphiques de l’époque ne permettant pas d’avoir la profondeur et la texture dont on jouit de nos jours, les jeux d’arcades font la loi et se démultiplient sous l’étendard de la vue subjective. Il est difficile de faire ressortir un jeu phare à cette époque, car chacun apporte son innovation : le verrouillage de cible, le multi-joueurs en réseau local, ou l’affichage de l’arme utilisée à l’écran.
Autant d’innovations qui augurent l’arrivée en 1993 de la référence Doom, qui donnera même son nom à un genre, les Doom-like. Il est le débouché du travail effectué par le Studio id Software, qui sortit l’année précédente Wolfstein 3D dont il s’inspirera grandement pour son chef d’œuvre. L’ambiance gore et agressive du jeu lui valut de nombreuses critiques, et semble être la première pierre apportée à la controverse autour des jeux vidéo. En effet, son immense succès (plus de 30 millions de joueurs) créa les premiers cas de dépendance et généra un débat autour de la gestion du contenu jugé trop porté sur les massacres et la violence.
Il demeure tout de même un grand pas en avant pour ce genre, affirmant le jeu en réseau comme une plus value essentielle des FPS en permettant des compétitions internationales. L’arsenal proposé est composé de pistolets, fusils à pompes,… et introduit définitivement la vue de l’arme à l’écran comme la vue par défaut du genre.
Les années 2000 et l’essor des FPS multi-joueurs
Le nouveau millénaire a vu un saut qualitatif toucher les FPS, dû à la généralisation de la 3D ainsi que l’essor économique du marché. Les meilleurs jeux sortis après cela restent encore des valeurs viables pour tous ceux qui veulent goûter au vintage et aux Oldies, vous ne risquez pas d’être déçus.
Après la déferlante Doom, le multi-joueurs attire de nombreux concepteurs de jeux vidéo, qui y voient une excellente manière de fidéliser les joueurs en leur faisant affronter leurs amis grâce à la vue subjective qui rapproche le joueur du personnage incarné. Débarque alors le phénomène Half-life en 1999 qui, à contre-courant de Doom, développera une réelle intrigue et ne se contentera pas d’offrir de la chair à canon au joueur pour qu’il vide son chargeur aveuglément. On se met dans la peau de Gordon, un scientifique qui tente de survivre dans une base secrète après le débarquement d’extraterrestres à la suite de manœuvres douteuses.
En dehors de l’intrigue bien ficelée, on souligne le souci du détail, la qualité des textures et le grand nombre d’armes disponibles. Half-life inspirera à sa sortie deux informaticiens américains qui, prenant sur leur temps libre, décident de développer un petit jeu pour divertir la communauté internet, en s’inspirant de l’outil de développement l’accompagnant. C’est ainsi que débute l’aventure Counter Strike. Le jeu est basé sur une opposition entre terroristes et forces anti-terroristes composés d’équipes de joueurs s’affrontant sur plusieurs cartes. Voyant l’intérêt que suscite le jeu, la firme à l’origine de Half-life rachète ses droits tout en conservant le principe de gratuité du jeu. On assiste alors à la déferlante Counter-Strike qui passionne encore de nombreux jeunes veillant en groupe dans les cybercafés ou jouant à partir de chez eux.
L’hégémonie des FPS enfin établie
Suivra un autre jeu cultissime qui ajoutera quelques pièces élémentaires à la machine FPS. Il s’agit d’Halo, à l’origine d’une franchise au succès planétaire dont chaque nouvel opus est attendu par tous. Le premier eut un tel retentissement qu’il est considéré comme le moteur de la réussite de la Xbox (c’est un contenu exclusif à la console) et l’affirmation du potentiel des jeux de tirs à vue subjective sur les consoles. C’est aussi un immense succès commercial avec plusieurs millions d’exemplaires vendus.
Halo, c’est l’histoire d’une guerre futuriste avec des armes…futuristes. On a droit à une panoplie d’engins de mort spécialement conçue pour ce jeu. On voit aussi de petites améliorations au niveau de la jouabilité qui deviendront des règles fixes. Ainsi, on peut donner un coup ou envoyer des grenades sans se séparer de son arme.
En 2002 apparaît Battlefield 1942, un jeu qui vous plonge dans l’ambiance de la seconde guerre et vous offre le choix entre forces alliées ou forces de l’axe. A vous alors d’influencer l’histoire. Le mode multi-joueurs fait ici figure de mode principal. Quant à la campagne solo, elle n’est qu’auxiliaire et présente un intérêt moindre.
Suivra FarCry et son île aux sables fins. Fini les ambiances morbides et les champs de bataille, ici on a l’opportunité d’évoluer sur une île tropicale et d’avoir affaire à une progression scénaristique très bien structurée, offrant au joueur l’occasion d’aborder le jeu à sa manière propre. Cela démontre les multiples opportunités offertes par les FPS, qui peuvent épouser la plupart des scénarios possibles.
C’est en 2003 qu’apparaît ce qui deviendra l’une des séries les plus vendues de l’histoire du jeu vidéo et qui suscite un véritable culte chez un grand nombre de gamers. Il s’agit de Call of Duty. On y incarne un soldat combattant les ennemis de la nation durant de courts niveaux où on aura un grand choix d’armes et tout autant d’ennemis. Le premier épisode prend place durant la seconde guerre mondiale. Quant au dernier en date, Call of Duty Ghost, il a été vendu à plus de 20 millions d’exemplaires.
Bien que critiqué pour ses campagnes trop courtes et sa vision très américaine du monde, avec une division bien trop simpliste entre « méchants étrangers » et « gentils américains », la qualité de cette série demeure exceptionnelle car un grand soin est apporté aux textures et aux mécanismes de jeu.