Géolocalisation et vie privée: sommes-nous traqués à notre insu?


La géolocalisation a du bon et du moins bon. Au-delà des progrès technologiques, une question se pose avec acuité : sommes-nous traqués à notre insu ? Il y a de forte probabilité que ce soit le cas. Décryptage.



Faut-il avoir peur de la géolocalisation ?



Les chercheurs de l’Université du Minnesota ont révélé qu’en utilisant un téléphone pas cher et un logiciel open source, on peut suivre la localisation des utilisateurs de téléphones mobiles à leur insu sur le réseau GSM. Ainsi, une personne tierce pourrait facilement suivre l’emplacement d’un utilisateur de téléphone mobile à son insu car les réseaux cellulaires de téléphonie mobile échange constamment les emplacements d’utilisateurs de téléphones mobiles. Il faut savoir que pour un appel vocal entrant, le réseau doit localiser le dispositif afin qu’il puisse allouer les ressources appropriées pour traiter l’appel. Votre réseau de téléphonie mobile possède des informations de localisation de votre téléphone dans une région dans le but de vous trouver plus facilement.

Pour cela, les tours de téléphonie mobile diffusent des informations de paging dans la zone de localisation de votre téléphone et puis attendent que votre téléphone réponde lors de la réception d’un appel. La carte SIM contient une base de données dont un numéro fixe et unique qui permet d’identifier son détenteur. Pour rester toujours joignable, le mobile reçoit, à un intervalle de temps, des signaux émis par les antennes, afin de déterminer laquelle des stations devra prendre en compte les communications lors du déplacement de l’usager d’une cellule à l’autre.

Faut-il avoir peur de la géolocalisation? Les avis divergent. En tout cas, beaucoup ne semblent pas disposés à s’en passer. Premier constat : elle fait de plus en plus d’adeptes, notamment via les applications développées sur les smartphones. Les équipementiers l’utilisent souvent comme argument de vente. C’est devenu même un incontournable, un classique dans le marché des téléphones intelligents.

Deuxième constatation : de nombreux sites de réseaux sociaux se sont lancés dans la géolocalisation. Facebook, Foursquare ou Google utilisent ainsi ce petit procédé pour permettre à leurs utilisateurs d’indiquer leur position, et voir immédiatement si d’autres amis sont dans le coin. Un simple clic, et l’application se charge de donner votre emplacement de manière très précise. D’autres applications proposent de faire des rencontres via la géolocalisation, en les indiquant sur une carte qui est autour de vous.

La géolocalisation permet aussi en un instant de situer autour de l’utilisateur l’ensemble des « points d’intérêts ». Cinémas, cafés, restaurants ou boutiques, un simple clic permet d’accéder à de nombreuses informations sans avoir besoin de se lancer dans des recherches fastidieuses sur le Net. Mais dans ces espaces virtuels, tout n’est pas parfait. Il y a des craintes qui s’expriment. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), Autorité de contrôle française en matière de protection des données personnelles, assure que la géolocalisation pose un véritable problème en matière de vie privée. « Le développement des smartphones et de leurs fonctionnalités doivent s’accompagner d’une prise de conscience collective des risques en matière de protection de la vie privée et de mesures propres à faciliter la sécurisation des données personnelles des usagers ».


Réseaux sociaux «géolocalisés», une question de confiance



Dans ce contexte, il faut savoir que les smartphones d’Apple sont capables d’indiquer et de tracer tous les déplacements du propriétaire de l’appareil. Certains patrons peu scrupuleux n’hésitent pas à espionner leurs employés. Une pratique autorisée, mais seulement si le salarié est au courant, et que la géolocalisation est désactivée au moment des pauses. La géolocalisation est utilisée aussi dans les relations de couple. Certains conjoints s’en servent pour espionner leur moitié.

En Algérie, on est encore loin de ce débat qui agite le monde. La géolocalisation est un marché en expansion. Agréées au nombre de 14 au départ, elles sont aujourd’hui 41 sociétés à exploiter ce créneau sous l’égide de l’Autorité de Régulation des Postes et des Télécommunications (ARPT) qui leur permettent de fournir des solutions aux entreprises tant nationales que privées, notamment dans le domaine des transports et de la gestion des flottes à l’échelle nationale.

Kamel RAHMOUNI