Multiplication des constructeurs partenaires, modèle de boutique en ligne très ouvert, licence open source... Andrew Rubin, responsable d'Android, revient sur la stratégie Google pour conquérir un marché de la publicité en ligne annoncé comme prometteur.
"Il y aura 18 à 20 terminaux qui intégreront Android d'ici à la fin de l'année." Les propos d'Andrew Rubin, responsable de la plate-forme Android, dans une interview donné aux Echos (06/07/2009) confirment l'intérêt que portent les constructeurs à la plate-forme mobile de Google. D'autant que celle-ci est, pour mémoire, ouverte et gratuite. Chaque constructeur peut l'installer sur ses terminaux sans avoir de quelconque licence commerciale à négocier avec Google.
A ce jour, quatre smartphones ont intégré Android : les HTC Dream, Magic et Hero et le Samsung Galaxy qui sera prochainement proposé, en France, par Bouygues Télécom. Mais Motorola et Acer, notamment, préparent également des offres Android.
Une vingtaine de terminaux sous Android ne seront pas de trop à Google pour conquérir une part conséquente du marché de la téléphonie mobile. "Pour nous, tout est une question d'échelle et de taille critique pour qu'un maximum de personnes continuent d'utiliser sur mobile les produits tels que YouTube, Gmail, Maps qui sont tous gratuits", explique le responsable de Google. Le modèle économique de Google étant uniquement basé sur la publicité en ligne, l'entreprise de Mountain View a donc besoin d'une audience élargie pour le mettre en œuvre de manière efficiente.
Mais Andrew Rubin ne fournit aucun objectif en terme de part de marché en rappelant qu'Android n'a pas un an d'existence commerciale et qu'il est trop tôt pour se prononcer sur le sujet. Google n'en reste pas moins convaincu du développement du marché de la publicité sur les terminaux mobiles. "Il y a aujourd'hui 1,8 milliard de PC sur Terre contre 4 milliards de terminaux mobiles. Si nous voulons atteindre une taille critique, il est évident que le téléphone mobile est le meilleur produit de masse actuellement."
C'est notamment pourquoi Android ne se limite pas aux smartphone mais peut également s'étendre aux ordinateurs et décodeurs de télévision interactive. Pour autant, Google prend soin de ne pas s'afficher en concurrence frontale avec Windows de Microsoft. "C'est Internet qui a permis à Google d'être ce qu'il est aujourd'hui et c'est là où se situe la valeur", justifie le responsable de Mountain View. Il n'empêche que lorsque Acer commercialiser ses netbook en dual boot android et windows, il sera difficile de ne pas parler de concurrence.
En attendant, Google met tout en œuvre pour attirer les développeurs avec l'agrément des opérateurs sur un modèle un peu différent de celui d'Apple avec son App Store. L'Android Market rémunère les développeurs (ceux qui facturent leurs applications) à hauteur de 70 %. Les 30 % restant sont versés aux opérateurs télécoms ainsi motivés à laisser s'échapper une partie de leurs abonnés à leurs propres services. D'autre part, Google n'impose aucune censure sur les applications proposées pour peu qu'elles respectent la loi. Autant d'éléments susceptibles de séduire les développeurs et, donc, d'attirer les utilisateurs. A ce jour, Android Market compte plus de 5000 applications, encore loin, il est vrai, des 50.000 de l'App Store. Pour combien de temps encore?
Source: Silicon