Le marché de la téléphonie mobile est encore porteur, l’on estime son évolution future à 4% au minimum.
Sur initiative de l’opérateur de téléphonie mobile Nedjma, Ahmed Lemoui, expert en télécommunications, a fait l’état des lieux de la téléphonie mobile en Algérie. Un secteur qui aura, selon lui, contribué à la formation de plus de dix mille cadres et employés par les opérateurs et la création de dizaines de milliers d’emplois dans leur environnement. Reconnu pour son franc-parler et son ton direct, le conférencier a surtout relevé les énormes anomalies qui entachent la jeune expérience de la téléphonie mobile dans notre pays.
Aussi, a-t-il expliqué qu’à l’orée de l’année 2010, le marché de la téléphonie mobile sera caractérisé par des avancées appréciables et des retards préjudiciables au pays et aux opérateurs. C’est probablement, la fin d’une période triennale (2007-2009) qui a particulièrement marqué le marché de la téléphonie et qui fera certainement l’objet de nombreuses analyses qui tenteront de livrer les raisons profondes qui sont à l’origine de sa durabilité et les conséquences qu’elle a induites sur le comportement des différents acteurs dominants de ce marché. Sous le chapitre des progrès réalisés, l’intervenant a relevé que l’élément dominant de ces progrès concerne le taux de pénétration qui se situe autour de 85% soit un nombre d’abonnés supérieur à 29 millions et qui sans doute clôturera l’année 2009 autour de 30 millions d’abonnés. Dans son exposé, M.Lemoui a aussi mentionné les nombreuses tares qui pèsent négativement sur ce secteur-clé, notamment la pénalisation de l’usager qui se voit privé de certains services auxquels il pourrait avoir naturellement droit. Il s’agit, par exemple, de la migration entre opérateurs et de la portabilité du numéro.
Bien que techniquement possible, cette option n’est pas encore concédée au client algérien, a-t-il regretté. L’autre lacune pointée du doigt n’est autre que la continuité du service, c’est-à-dire la capacité donnée à l’usager de profiter à tout moment, en tout endroit, d’une couverture réseau fiable, cette dernière ne pouvant hélas être obtenue que par le roaming national. Un paramètre, a-t-il ajouté, qui peut très bien être atteint, car les réseaux des opérateurs sont maillés. Tout en revenant sur les retards enregistrés en Algérie en matière d’encadrement des tarifs par l’Arpt, il a regretté ainsi qu’aucune association de consommateurs n’ait encore vu le jour et qui monterait au créneau en cas de dépassement et afin de mieux faire valoir les droits des abonnés auprès de l’Autorité de régulation.
Enfin, cet expert a qualifié d’aberration toute hésitation à introduire les nouvelles technologies. A commencer par la 3G et l’Internet haut débit. «Ne pas le faire va à l’encontre des intérêts des entreprises et des individus. Désormais, le principe cardinal est d’introduire les nouvelles technologies!», a-t-il insisté tout en précisant que la 3G est promise à une croissance certaine dans un pays comme l’Algérie dans lequel des opérateurs ont choisi d’investir.
Source: L'Expression