BlackBerry Curve 8520, quelques défauts gênants

Le dernier né de RIM se positionne dans l'entrée de gamme. S'il reprend les points forts de ses prédécesseurs et apporte des innovations, quelques aspects négatifs ternissent quelque peu le résultat final. Test en 5 points.

Un clavier aux apparences trompeuses

De prime abord, les touches du clavier Azerty du BlackBerry Curve 8520 semblent très (trop?) proches les unes des autres. La saisie s’annonce plutôt périlleuse. Et pourtant à l’usage, les erreurs sont très rares. Si les doigts effleurent les touches voisines, la pression se fait toujours sur la lettre voulue. Sauf les très gros doigts auront vraiment du mal. Outre l’écriture prédictive (système SureType), très pratique, le BlackBerry offre un vérificateur d’orthographe des plus pertinents. Idéal pour ne pas envoyer un mail truffé de fautes à votre boss. La plupart des symboles sont accessibles via un menu dédié. Ponctuation et accent sont quant à eux disponibles en double commande sur le clavier. Seule la touche Control, pourtant présente sur les derniers HTC, manque à l’appel. Pour les polyglottes, de nombreuses langues sont au programme.

Démarrage sur les chapeaux de roue mais navigation à vitesse réduite

Champion du démarrage, le BlackBerry met moins de dix secondes avant d’être opérationnel. Une performance remarquable pour un smartphone. A titre de comparaison le dernier iPhone mettait 18 secondes et le HTC Touch Pro 2 près de 40 secondes. Pour la navigation dans les menus, la même vélocité est au rendez-vous. Notez que l’habituelle Trackball (bille de navigation) cède désormais sa place à un pavé tactile carré comparable à celui du Samsung i780. Ce nouveau système demande un certain temps d’adaptation. En effet, le défilement des menus est parfois trop rapide. Il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à deux fois pour tomber sur le bon icône.

Mais la plus grosse déception est ailleurs. Alors que les précédents Curve faisaient déjà l’impasse sur le haut débit, le 8520 ne résout pas cette lacune et n’offre toujours que l’Edge et le Wifi. Si pour la fonction Push Mail, vous n’aurez aucun souci, pour le surf, mieux vaut prendre votre mal en patience. Difficile de comprendre la politique de RIM en la matière... D'autant plus que ce Curve vise également le grand public, friand de surf sur Internet. Heureusement le terminal dispose d’une bonne accroche réseau. Le Wifi s’impose alors comme la meilleure solution pour surfer. Si pour les entreprises cette absence de haut débit peut être une bonne nouvelle pour limiter la consommation des utilisateurs (et donc la flambée des coûts), une telle lacune reste difficilement acceptable. 

Push Mail toujours aussi efficace, du mieux pour la navigation Web

Comme sur l’ensemble de la gamme BlackBerry, la navigation est assurée par le browser maison de la firme RIM. En l’absence d’écran tactile, la navigation s’effectue à l’aide du pavé tactile via lequel vous déplacez un curseur à l’écran. Précis, le joystick demande un certain temps d’adaptation de par sa vélocité de déplacement. Pour le zoom, le curseur se transforme en loupe afin de grossir texte ou photo. Pour les sites très riches, il est possible de modifier l’affichage par page en affichage par colonne. Plutôt pratique ! La fonction historique est parfaitement conçue et s’organise par date. Ajout de signets, enregistrement des pages, ajustement de la police… les options sont nombreuses pour un confort accru. Si le JavaScript est pris en charge, le flash passe à la trappe. Safari et la dernière version de Symbian reste un ton au-dessus, mais Internet Explorer demeure à la traîne.

Du côté de la solution Push Mail, plus besoin de faire l’éloge de la solution Blackberry. Elle prend en charge l’ensemble de vos comptes messagerie (Gmail, Hotmail, Yahoo, AOL…) : jusqu’à 10 différents. Pour les réseaux d’entreprise, Blackberry Enterprise Server (BES) s’intègre avec Microsoft Exchange, IBM Lotus Domino ou Novell GroupWise et offre un accès sécurisé à la messagerie d’entreprise. Egalement au programme des réjouissances : accès aux fichiers et gestion des emails à distance, fonctionnalités de calendrier améliorées, synchronisation de contacts privés et publics… Les pièces jointes sont bien entendu prises en charge avec une compatibilité des plus larges : Word, Excel, PowerPoint, WordPerfect, PDF, HTML, JPG, TIFF, ZIP…

Petit détail non négligeable, le Blackberry Curve 8520 est optimisé pour une utilisation avec un Mac. Plus besoin d’installer pilotes et logiciels en tout genre pour synchroniser votre appareil avec votre ordinateur estampillé de la célèbre pomme. Enfin !

L’autonomie à la traîne

Autrefois réputés pour leur excellente autonomie, les terminaux BlackBerry ont perdus de leur endurance avec le temps. Preuve en est avec ce dernier Curve. Si le constructeur annonce 17 jours d’autonomie en veille, la vérité est bien différente. A moins de ne pas utiliser le téléphone, vous tiendrez au mieux 4 jours. La connexion Wifi est très gourmande et le haut débit étant absent, on a souvent recours à cette connectique. Pour un usage intensif du web et des fonctions de communication, comptez une recharge tous les deux jours (c'est toujours mieux que l'iPhone 3GS qui exige un ravitaillement quotidien).

Un accès direct au Blackberry App World

Après l’App Store ou l’Android Market, c’est désormais au tour de BlackBerry de se doter d’une plateforme d’applications à télécharger. Accessible depuis un icône dédié, l’App World permet une personnalisation complète de votre smartphone. Il vous suffit de créer un compte PayPal pour acheter les utilitaires payants disponibles. Notez que de nombreuses applications sont gratuites. Au programme des réjouissances, un large catalogue de jeux parmi lesquels Guitar Hero ou Pro Golf, des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, des logiciels pour retrouver votre voiture, géolocaliser vos photos, réserver une voiture, un client Skype ou une application de reconnaissance vocale. Un vrai goût d’App Store mais en plus light puisqu’on dénombre moins de 3 000 références.

Verdict

Au final le Blackberry Curve 8520 capitalise sur les points forts ancestraux des terminaux RIM. Push Mail, clavier Azerty et fonctions professionnelles sont au top. Le surf est confortable mais ne peut malheureusement s’effectuer en 3G. L’autonomie aurait mérité d’être bien meilleure. D'un autre côté, ce dernier né de RIM possède un atout de taille : son prix.

Source: Businessmobile