Le gouvernement algérien réfléchit à une interdiction du téléphone Blackberry. Selon le ministre des Télécommunications, Moussa Benhamadi, le gouvernement évalue actuellement les dangers potentiels de ce smartphone. « Nous examinons la question. Si nous déterminons qu'il y a un danger pour notre économie ou notre sécurité, nous y mettrons fin », a prévenu le ministre dans une déclaration au journal El Khabar.
La déclaration de M. Benhamadi intervient après la crise entre la société canadienne RIM qui fabrique le Blackberry, et les gouvernements d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Ces derniers ont menacé d’interdire le Blackberry pour des raisons de sécurité nationale liées au cryptage du smartphone par RIM.
Mais si l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis représentent d’importants marchés pour RIM, ce n’est pas le cas de l’Algérie. Introduit par Djezzy en décembre 2006 puis commercialisé par Mobilis, le Blackberry n’est pas très répandu. Selon une source proche du secteur des télécommunications, le nombre de ces smartphones actuellement utilisés en Algérie ne dépasse pas les 2.000 unités.Leurs propriétaires sont surtout des chefs d’entreprises et des hauts cadres de sociétés privées.
En réalité, au lieu de s’inquiéter des 2.000 utilisateurs de Blackberry, le ministre des Télécommunications pourrait trouver d’autres motifs d’inquiétude. Par exemple, l’utilisation massive de Skype dans les entreprises et les administrations algériennes. Non seulement, le logiciel ne présente pas de garanties de sécurité suffisantes mais il pourrait être utilisé pour des écoutes sauvages. En France par exemple, Skype est interdit dans les grandes entreprises, les universités et les centres de recherche.
Enfin, que dire d’un pays qui souhaite interdire le Blackberry alors que de hauts responsables de l’Etat et des institutions officielles – y compris les ambassades à l’étranger - continuent d’utiliser les messageries internet comme Yahoo ou Google ?
Source: TSA