La baisse d’activité, qui a marqué le marché de la téléphonie mobile ces dernières années, a été accompagnée par la multiplication des téléphones portables copiés, de qualité douteuse et aux prix relativement bas.
Il y a un peu plus de trois ans, seuls les accessoires téléphoniques introduits en Algérie étaient copiés. Aujourd’hui, les téléphones contrefaits côtoient ceux des grandes marques dans les magasins comme dans les étals installés dans les rues de nos villes. Bien souvent conscients qu’il s’agit d’appareils copiés, une bonne partie des consommateurs achète volontiers ces téléphones pour leurs bas prix. Il faut dire aussi que la différence de prix entre un produit d’origine et un faux peut atteindre les 300%. « Le prix d’un Nokia 6300 original tourne autour de 13 000 dinars au moment où la copie du même téléphone est cédée à seulement 4 000 dinars. Le prix des iPhone, selon les modèles, se situent entre 30 000 et 90 000 dinars. Les copies quant à elles sont vendues entre 7 000 et 10 000 dinars », nous dit un commerçant qui indique au passage que les téléphones les plus copiés sont les Nokia et les iPhone en raison de la demande existante en Algérie sur ces modèles. Viennent ensuite, les téléphones de marques Sony Ericsson et Samsung. « De manière générale, aucune marque n’est épargnée. Nous pouvons trouver des copies de toutes les marques existantes actuellement sur le marché algérien », nous dit-on encore.
Les appareils copiés viennent de Chine et sont importés généralement par de petits commerçants. «Il faut savoir aussi que tous les téléphones fabriqués en Chine ne sont pas des faux.Il existe des modèles chinois originaux dont les prix tournent autour des 25 000 dinars. Ces appareils vendus en Algérie n’entrent pas dans la catégorie des produits contrefaits, mais restent quand même des appareils de qualité modeste en comparaison avec les modèles proposés par les grandes marques », précise un commerçant de la banlieue d’Alger. Les effets de la contrefaçon ont été ressentis par les commerçants spécialisés dans le domaine de la téléphonie mobile. «Personnellement, je ne vends pas de téléphones copiés que je sais d’ailleurs reconnaître assez facilement. Ceci m’a fait perdre à peu près 20% de mes clients», déplore un revendeur de téléphones portables. Craignant de perdre une partie de leur clientèle, beaucoup de commerçants ont décidé de vendre des téléphones originaux en même temps que les appareils copiés.
A l’image d’autres marchés, celui de la téléphonie mobile subit l’invasion des produits contrefaits. Un phénomène qui fera vraisemblablement partie de la réalité de ce marché pour encore longtemps.
N'TIC 51 / JANVIER 2011