3G, 4G, quelles différences ?

Prévu depuis plusieurs années, le lancement de la 3G en Algérie ne cesse d'être repoussé, alors que nos voisins ont déjà adopté cette technologie depuis 2007 pour le Maroc, et 2009 pour la Tunisie. Après moult tergiversations, l'Algérie a choisi d'adopter cette technologie, au moment où la 4G a déjà commencé à remplacer la 3G dans certains pays. Quelles différences y a-t-il entre 3G et 4G ?


3G et 4G, deux objectifs différents

Si la 2G et la 3G ont été conçues pour améliorer les communications vocales, l'objectif premier de la 4G est de favoriser la transmission de données, afin d'accompagner la transformation des téléphones mobiles en véritables outils multitâches, avec l'explosion des smartphones. La navigation sur Internet en sera facilitée, par exemple pour regarder des vidéos en streaming. Cette dernière possibilité pourrait développer l'usage de la visiophonie, qui reste très peu utilisée actuellement, même si la 3G le permet, car la visiophonie nécessite un débit descendant (téléchargement vers votre mobile) élevé pour de bonnes performances.

De nouveaux usages devraient se développer sur les mobiles grâce à la 4G, à l'image de la géolocalisation, qui engendre un grand nombre de nouvelles applications. Certaines concernent la sécurité des personnes. Elles permettent par exemple de surveiller à distance ses enfants, ou des proches atteints de la maladie d'Alzheimer. D'autres proposent des vidéos géolocalisées, ou encore des informations touristiques sur chaque endroit visité, etc. De leur côté, les sociétés de technologie de paiement ont commencé à développer des applications mobiles de paiement en ligne. Une étude récemment publiée d'une de ces sociétés, indique que 50% des transactions s'effectueront par mobile d'ici à 2020 !

Des performances plus élevées avec la 4G

Lancée en 2001 au Japon, la 3G a permis un progrès significatif par rapport à la 2G, en passant d'un débit descendant de 128 Kbps en moyenne, à un débit allant jusqu'à 14 Mbps avec la dernière évolution de la 3G, la Super 3G. La 4G devrait permettre un énorme bond en avant, puisqu'elle fera passer ce débit descendant jusqu'aux alentours de 100 Mbps. La vitesse de la 4G serait donc largement plus élevée que les connexions ADSL disponibles actuellement en Algérie, dont la vitesse maximum est de 8 Mbps.

L'Union Internationale des Télécommunications (UIT) a instauré la norme IMT-Advanced en 2009, qui définit les critères exigés par la 4G : le débit descendant doit atteindre 100 Mbps en mouvement et 1 Gbps en stationnaire. Ces chiffres sont des performances théoriques. En pratique, les performances varient en fonction de plusieurs critères, comme la performance de la puce intégrée dans le smartphone ou la tablette, qui n'est pas la même suivant les modèles. De même, la distance par rapport aux antennes relais et le nombre d'utilisateurs connectés simultanément influent sur le débit. Pour le moment, seules deux technologies répondent à l'IMT-Advanced: le LTE-Advanced et le Gigabit WiMAX, des versions évoluées du LTE et du WiMAX, conçus pour la Super 3G (ou 3.9G), la dernière évolution de la 3G. Cependant, l'UIT a accordé à la norme LTE le label 4G, en raison des améliorations significatives qu'a apporté cette technologie, en comparaison avec les premiers systèmes 3G. C'est cette norme qu'ont choisi la plupart des fabriquants de mobiles et des opérateurs proposant la 4G.

Avec le développement de l'Internet mobile, l'objectif de la 4G est de faciliter la connexion à Internet et la transmission de données depuis un smartphone, une tablette ou même un laptop (avec une clé 4G). A l'heure où les smartphones et leurs applications de plus en plus riches en contenus inondent le marché algérien, le Ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication a annoncé la mise en place de la 3G avant le 5 juillet 2012, après l'avoir prévu pour fin 2011 dans un premier temps. Pendant ce temps-là, la 4G a déjà été mise en place dans certaines villes des Etats-Unis, du Japon, ou encore de la Suède. Devra-t-on attendre encore dix ans pour voir la 4G en Algérie ?

Driss Merabtene