Parlons de contenu.DZ (2ème partie)

Quels sont les mécanismes nécessaires aujourd’hui à la création de contenu mobile ? Les préférences des développeurs ? Pour quelles raisons ? Est-ce applicable chez nous ?



Il faut savoir qu’après le lancement de ce concept de contenu applicatif par Apple en 2008, d’autres s’y sont essayés. BlackBerry, par exemple, a essayé de faire la même chose mais en se basant toujours sur son univers « verrouillé ».

Résultat : très peu de contenu en général et encore moins de contenu efficace! Google, à travers son bras « mobile » Android, s’y est également essayé. Une ouverture totale de leur Store, pas de processus de vérification des contenus, quiconque veut créer du contenu et le publier sur Google Play est le bienvenu.

Résultat : au second trimestre 2013, Google Play atteint le million d’applications et dépasse les 900 000 applications du iTunes Store d’Apple. D’un point de vue téléchargements également, Google enregistre 10% de téléchargements en plus que Apple, sauf qu’une étude Symantec a prouvé que plusieurs applications sur Google Play étaient des applications malveillantes !

Bien que retirées, elles le sont trop tard car seulement une fois signalées par les utilisateurs. L’utilisateur est pris au piège et son appareil peut parfois être endommagé ! On comprend du coup un peu mieux pourquoi, malgré ces chiffres donnant le tournis, Apple reste 2.3 fois plus rentable que Google Play (en ne prenant en considération que les revenus générés par le téléchargement d’applications mobiles seulement). Comme quoi la paranoïa peut avoir du bon !

Microsoft également (et plus récemment) a décidé de se lancer dans le bain. Et le moins que l’on puisse prédire, c’est qu’il a toutes les chances de taper fort s’il manœuvre de la manière adéquate, en particulier sur les marchés dits émergents. En effet, si l’on devait positionner Windows Phone par rapport aux deux autres protagonistes (qui se partagent quand même 90% du marché des applications mobiles), il serait pile entre les deux avec un léger penchant vers iOS. Windows Phone est une plateforme stable et tout aussi contrôlée qu’iOS. On trouve principalement cet OS sur les téléphones de marque NOKIA (très récemment rachetée par Microsoft) mais également sur certains modèles HTC, Samsung, et même Huawei. De quoi donc séduire les petites bourses.

Si l’on jette un œil sur les statistiques, une récente étude menée par la société Stardust révèle que le marché des applications mobiles est estimé à plus de 29 milliards de dollars en 2013. Si iOS et Android flirtent respectivement avec le million d’applications sur leurs stores respectifs, Windows Phone dépasse à peine les 200 000 Mais, au-delà des chiffres, que valent ces applications ?

Au total, plus de 700 000 applications peuvent être considérées comme mortes (aucune mise à jour, moins de 10 commentaires depuis leur mise en ligne) soit 69% des applications Windows Phone, 65% sur iOS et 41% des apps Android. En effet, 80% des commentaires sont rédigés en moyenne 18 jours sur l’App Store, 16 sur le Google Play Store et seulement 13 sur Market Place. Les développeurs préfèrent donc privilégier les mises à jour des applications les plus appréciées.


Par ailleurs, les développeurs sont plus actifs sur le système d’exploitation de Google. Tous les jours, 1 107 applications sont publiées sur Android, 978 sur iOS et 286 sur Market Place. En moyenne, les applications d’Android sont composées de 6 versions, 5 pour iOS et 3 pour Windows Phone.

Si 90% des applications téléchargées sont gratuites, la moitié des payantes sont issues d’iOS, 32% d’Android et 13% de Windows Phone. En moyenne, elles coûtent 3.49 euros au possesseur d’iPhone, 1.73 euros sur Android et 2.03 euros sur Windows Phone. Cela explique pourquoi, même si les téléchargements sont plus nombreux sur Android, Apple en tire le plus de revenus. Même si les critères choisis pour cette étude peuvent être améliorés, ils donnent une vision intéressante du marché des applications mobiles.

Si l’on se penche à présent sur les types d’applications connaissant le plus de succès, nous nous rendons compte que 80% des revenus sont générés par des applications de jeux sur Google Play et 75% sur iOS. Seulement, si nous poussons l’analyse un peu plus loin, nous nous rendons vite compte que ces statistiques sont applicables à des pays dits développés, offrant déjà un niveau de vie très élevé à leurs citoyens et des commodités que nous n’avons pas encore ici !

En effet, la même analyse effectuée sur des pays voisins, comme le Maroc par exemple, démontre que les premières applications connaissant un succès auprès des utilisateurs locaux sont des applications de géolocalisation, des applications ayant un impact direct sur la vie de tous les jours des utilisateurs.

Mais où en est-on aujourd’hui par rapport à cette industrie ? En Algérie, il n’est question d’applications mobiles et de contenu.dz que depuis le lancement de la 3G. Pourtant, quelques sociétés et autres « Geeks » algériens s’étaient lancés dans le développement d’applications mobiles sur les différentes plateformes, mais ce n’est qu’aujourd’hui que nous voyons que les opérateurs s’y intéressent de plus en plus à tel point que les concours se succèdent, souvent orientés vers la plateforme la plus ouverte (Google Play donc).

Les personnes s’intéressant aux autres plateformes de développement sont rares, les langages de développement étant différents et les contrôles imposés par iOS et par Windows Phone étant parfois rébarbatifs.

Mais où sont ces applications ? Où les trouve-t-on ? Comment les tester ? Vous les trouverez pour la plupart sur les Stores, bien entendu, mais cela oblige nos développeurs à les proposer gratuitement (paiement électronique inexistant et non convertibilité du dinar oblige) ou parfois payantes, mais clairement dans ce cas non destinées aux consommateurs algériens.


Nous nous consacrerons, lors du troisième volet, aux différents business modèles et aux leviers existant en Algérie pour permettre le réveil d’une telle industrie dans notre pays: plus de 29 milliards de dollars dans le monde de chiffre d’affaire, des jeunes algériens avec du talent à revendre, et un marché de plus en plus favorable ! Nous n’allons quand même pas passer à côté d’une telle opportunité ! Jusque-là, j’espère que vous serez au RDV de notre prochain chat en direct sur la page NTIC Magazine qui vous sera communiqué très bientôt sur Facebook. Alors, restez à l’écoute !