Le Collectif des fabricants de l'électronique, de l'électroménager et des mobiles, regroupant près d'une quarantaine d'entreprises privées et publiques, proteste contre la décision du Ministère de l’Industrie et des Mines d'exclure le montage de la téléphonie mobile du dispositif préférentiel d'importation des kits SKD/CKD.
Le ministère de l'Industrie et des Mines a décidé que le montage local de la téléphonie mobile « ne bénéficiera plus du dispositif préférentiel d'importation SKD/CKD », tel que stipulé par le Projet de loi de finances pour 2020. Les raisons évoquées la faiblesse du taux d'intégration nationale enregistré dans la filière et la hausse de la facture d'importation de ses composants.
Considérant, dans une lettre adressée à Mme Djamila Tamazirt, que cette décision fondée sur « des données totalement erronées » est porteuse de « répercussions néfastes aussi bien sur les producteurs que sur l’économie nationale ».
Le Collectif propose « une révision à la hausse des droits de douanes du régime SKD concernant la téléphonie mobile » et le maintien du « Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) pour l'importation des produits finis ».
Pour préserver la filière, regroupant « quelque 6.000 emplois directs et plus de 20.000 indirects », il est également proposé de mettre en place « un Comité regroupant des représentants du ministère de l’Industrie et du Collectif des fabricants, pour travailler sur un plan de conversion du régime SKD vers le régime CKD » adapté à la filière.
Selon le document repris par l’APS, le coût d'importation des composants utilisés dans le montage de la téléphonie mobile a connu une « ascension fulgurante », notamment suite à l’avènement de la 3G et la 4G en Algérie, en passant de plus de 400 millions dollars en 2014 à plus de 650 millions dollars en 2016. Durant cette période, « l'importation des téléphones mobiles était majoritairement en produits finis et soumise à un droit de douanes réduit à 5% », souligne le document qui relève, toutefois, une « baisse » de la facture à moins de 230 millions suite à l'interdiction de l’importation de produits finis, engagée en 2017. En 2018, cette même facture a atteint 511 millions, suite à la conversion des importations produits finis vers l'industrie de montage local (SKD), ajoute la même source.
Reconnaissant que les actuels taux d'intégration nationale dans le montage de la téléphonie mobile étaient « infimes », le Collectif estime que « les perspectives de leur amélioration étaient importantes », notamment par la mise en place d'un dispositif SKD/CKD adapté à la filière. En outre, le Collectif rappelle que la fermeture des usines de montage de la téléphonie mobile, conduirait, entre autres, au passage d'un marché régulé à un marché informel dans lequel il sera difficile d'identifier l'origine et la qualité des produits.