L’Algérie s’est engagée depuis 2000 (promulgation de la loi n° 2000/03 du 5 août 2000) sur le chemin des réformes du secteur des télécommunications. Huit ans après, quel regard peut-on porter sur cette expérience ? Notre pays a-t-il su faire le bond qualitatif souhaité ou a-t-il plutôt avancé à petits pas ? Ces questions ont leur importance au moment où les technologies de l’information et de la communication sont devenues un des piliers de la prospérité des nations et que le multimédia n’est plus un gadget des temps modernes. Avec une population de 36 millions à l’horizon 2010, les jeunes adoptent très vite les produits et tendances.
La preuve, les cybercafés ont ouverts dans plusieurs quartiers y compris populaires et la vente des terminaux (téléphones portables) est en hausse, renforcée par des actions marketing des équipementiers (Nokia, Samsung, Sony Ericsson).
Les jeunes fréquentent les cybercafés essentiellement pour consulter leurs e-mails ou dialoguer avec des internautes du monde entier.
Une petite catégorie utilise internet pour consulter des ouvrages ou de la documentation qui procurent une mine d’informations pour les étudiants et les universitaires.
Google s’avère être un bon moteur de recherche pour dénicher la bonne information.
C’est aussi un moyen pour connaître les modalités et les pièces à fournir pour ceux qui veulent immigrer ou obtenir un visa. Actuellement, le site VisasFrance (https://dz.visasfrance.org ) est de plus en plus consulté. Cette nouvelle procédure, qui a été mise en place grâce à la technologie, a permis d’améliorer l’accueil des demandeurs en permettant au requérant de suivre l’état d’avancement de sa demande et réduire la durée de traitement des dossiers. Depuis son ouverture le 5 Octobre dernier, cette nouvelle structure a déjà traité 5 200 demandes de visas.
Qu’est ce qui empêcherait nos structures officielles (wilaya, Daïra, services des impôts) de s’inspirer de ce modèle ? Un exemple tout simple : si les demandes de n’importe quel papier au niveau des APC s’effectuent par internet, en faisant remplir le formulaire par le demandeur avant même qu’il ne se déplace, il ne resterait plus à l’agent que la vérification du document et ensuite l’impression et la signature. Bien sûr, le demandeur aura eu toutes les informations nécessaires concernant les documents à fournir pour retirer le papier en question.
L’affluence dans les cybercafés est toujours aussi grande, surtout après l’échec de l’opération Ousratic, un PC par foyer.
Une opération que tente de relancer Hamid Bessalah, l’actuel ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication. Une enquête d’évaluation a été commandée au Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (Cread) mais il faudra plus que de la simple bonne volonté d’un ministre, aussi motivé soit-il, pour qu’elle puisse atteindre ses objectifs.
Sur le plan théorique, l’Algérie déploie des efforts appréciables pour réduire la fracture numérique mais en pratique, seule la téléphonie mobile a tenu ses promesses.
Profitant du besoin des citoyens en termes de communication et de la faible télé densité du téléphone fixe (aujourd’hui, il existe 3,2 millions de lignes téléphoniques fixes), les trois opérateurs se sont vite lancés dans la bataille.
Djezzy reste leader et garde une sécurisante longueur d’avance sur Mobilis, filiale d’Algérie Télécom.
Nedjma a carrément opté pour le multimédia, mariant la voix à la data. «Un pari risqué» affirment certains observateurs, mais qui lui permet de tenir sur un marché qui arrive graduellement à saturation.
Il ne s’agit plus de vendre des puces mais d’imaginer des services à valeur ajoutée qui puissent départager la concurrence. Les abréviations GPRS, MMS, WAP entrent dans le vocabulaire des algériens et prennent un sens concret. D’autres services sont introduits: l’appel en conférence, le chat par SMS, le roaming prépayé, la consultation de boîtes électroniques Hotmail et Yahoo !, et tous les services offerts par Nedjma Net (vie religieuse, météo, bons plans,…).
HUIT ANS APRES LA REFORME DES TELECOMMUNICATIONS, L'Algérie à la recherche d'un bond qualitatif
- nabil