La mission économique de l’ambassade de France à Alger, dans un rapport de synthèse daté de février, fait le point sur le secteur des télécommunications en Algérie.
“Après plusieurs années de stagnation, le secteur algérien des télécommunications connaît depuis le début 2004 une activité sans précèdent avec la vente de la deuxième licence privée de téléphonie mobile”, est-il expliqué dès l’entame de l’étude, avant de préciser que “les pouvoirs publics préoccupés par le développement du secteur privé, notamment de la téléphonie mobile, ont réussi à dynamiser un secteur jusqu’à présent paralysé par le monopole public”. Dans ce cadre, même s’il est expliqué que la croissance du nombre d’abonnés au service mobile des trois opérateurs (Djezzy, Nedjma et Mobilis) est très élevée, ce n’est en revanche pas le cas de la téléphonie fixe. “La téléphonie fixe peine encore à décoller”, est-il noté dans le rapport de la mission économique qui soulignera qu’elle “reste en dessous des standards régionaux”.
Aussi, et dans l’objectif de pallier cette insuffisance et de combler ce retard, il a été question pour les pouvoirs publics “d’adopter une politique volontariste pour transformer les opérateurs historiques fixe et mobile en sociétés modernes capables de rivaliser avec le secteur privé dans la perspective d’une privatisation”, note encore la mission. Expliquant que le gouvernement a mis en oeuvre, en 2000, un calendrier de réformes se fixant pour objectif d’introduire la concurrence dans ce secteur et mettre au standard international son secteur public de télécommunications, tant sur la qualité et la diversité de l’offre que sur l’amélioration du service universel, ce calendrier de réformes “a permis la vente de plusieurs licences mobile, VSAT, GMPCS et fixe et devrait aboutir à l’ouverture du capital d’Algérie Télécom”. Il est expliqué dans ce cadre que l’ouverture du capital de l’opérateur public représentait la dernière marche de ce calendrier de réforme, mais que cette privatisation, maintes fois annoncée, “n’est plus à l’ordre du jour”.
Évoquant le réseau de téléphonie de l’opérateur public, il est souligné que les investissements de Mobilis seront injectés en priorité dans la réalisation de la boucle locale radio pour la téléphonie fixe et au développement de la couverture GSM de sa filiale Mobilis, ainsi qu’au service permis par l’utilisation de nouvelles technologies tel le GPRS (opérationnel depuis le début de l’année 2005). Le chiffre d’affaires du groupe est passé de 21 milliards de dinars en 2000 à 90 milliards de dinars en 2007. Algérie Télécom projette d’investir environ 2,5 milliards de dollars d’ici 2010, est-il encore précisé. Pour ce qui est de Djezzy, Orascom Télécom Algérie (OTA), il est indiqué que “l’investissement réalisé jusqu’à présent pour le déploiement du réseau, non compris le coût de la licence, est estimé à environ 1 milliard de dollars à mi-2004, OTA a obtenu une licence VSAT pour 2 millions de dollars”. S’agissant de Nedjma, Wataniya Télécom Algérie (WTA), il est noté que “les investissements prévus pour atteindre une couverture des axes principaux et des villes de plus de 20 000 habitants s’élèvent à environ 1 milliard de dollars”. Évoquant les projets du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, la mission économique notera qu’il a été annoncé en septembre 2006 le lancement d’une licence de 4e génération UMTS. Une étude avait été menée à cet égard pour le choix technologique de cette prochaine licence d’exploitation. L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a émis, en juin 2008, un appel à manifestation d’intérêt dans le cadre du lancement du processus d’octroi de licences de téléphonie de 3e génération. Les offres sont en cours d’examen.
WiMax, la société SLC (Smart Link Communication), qui dispose de son propre réseau backbone, a introduit en Algérie l’Internet sans fil, à savoir le WiMax. Cette technologie a été lancée très récemment par l’opérateur public : l’offre proposée est le fruit d’un partenariat avec le fournisseur d’accès Internet Anwarnet, filiale du jordanien Anwar. Abordant FTTx, un projet concernant la technologie FTTx, elle “est actuellement en cours chez l’opérateur historique avec la création de sites pilotes, 3 réseaux expérimentaux de boucle locale en fibre optique FTTh ont été lancés à Oran et à Alger”, est-il indiqué.
Source: Liberté