Six semaines de silence. Orascom n'a plus eu aucun contact avec le gouvernement algérien depuis la fin du mois de juin concernant la vente de sa filiale Orascom Telecom Algérie, qui exploite la marque Djezzy. Le groupe égyptien multiplie pourtant les tentatives pour obtenir des informations sur les objectifs des autorités algériennes dans ce dossier. Dernière en date, la lettre datée du 21 juillet dernier, adressée au premier ministre Ahmed Ouyahia, dont TSA a pu se procurer une copie.
La lettre, rédigée en français, est signée du PDG d'Orascom, Naguib Sawiris. Elle a été réceptionnée le jour même par cabinet du Premier ministre (voir cachet sur copie du document). Dans cette lettre, Naguib Sawiris exprime ses craintes quant au sort de Djezzy suite aux multiples difficultés que connait actuellement OTA pour opérer en Algérie. « Tout retard dans la conclusion de la vente de Djezzy, dans les conditions d'exploitations actuelles, pourrait avoir des conséquences très préjudiciables pour OTH et ses investisseurs ». Depuis le 15 avril dernier, la Banque Centracle d'Algérie a bloqué toutes les transactions internationales de l'entreprise, l'empêchant ainsi de payer ses fournisseurs ou de rapatrier ses dividendes. « Depuis avril 2010, Djezzy, n'a pu remplir ses obligations de paiement aux fournisseurs pour un montant de plus de 1,524 milliard de dinars (…) les fournisseurs de Djezzy (…) ont menacé de suspendre leurs services et même d'intenter des actions en justice pour non-paiement », écrit le PDG d'Orascom.
Autre problème, l'impossibilité pour OTA d'importer de nouvelles cartes SIM et autres équipements, bloquées au Douanes algériennes. « Cela expose Djezzy à des ruptures de stocks et pénurie de pièces de rechange », argumente Sawiris. « Djezzy va de plus en plus subir des pannes d'équipement irréparables, qui auront un impact sévère sur la qualité de son réseau ». Dans ce contexte, le PDG d'Orascom demande au premier ministre algérien de débloquer la situation, notamment en entamant les négociations annoncées depuis avril dernier et toujours au point mort. « Djezzy, OTH et leurs investisseurs espèrent très sincèrement (…) que vous engagerez des actions rapides afin soit de conduire le Gouvernement Algérien à entamer des négociations avec nous, menant soit à la conclusion de la cession de nos actifs en Algérie (…), soit de nous permettre de poursuivre notre exploitation en Algérie sans faire face aux difficultés extrêmes actuellement rencontrées. Mais le gouvernement semble pour l'instant jouer la montre dans ce dossier en faisant durer l'évaluation financière d'OTA. Le 22 juillet dernier, le ministre de la poste et des TIC, Moussa Benhammadi, et le ministre des Finances, Karim Djoudi, avaient laconiquement déclaré que les négociations commenceraient « bientôt ».
Source: TSA