L’Algérie rachètera Djezzy

Ahmed Ouyahia a tenté d’apporter, hier, des clarifications et des confirmations quant au dossier qui a fait couler beaucoup d’encre : Djezzy.


Très catégorique, le chef de l’Exécutif annonce que l’Etat acquerra définitivement la société Djezzy, filiale algérienne d’Orascom Telecom  Holding (OTH) en cession au géant russo-norvégien Vimpelcom et ne traite qu’avec la partie cosignataire du contrat. «L’Algérie ne reconnaît qu’un seul interlocuteur, à savoir Orascom Telecom Holding (OTH), cosignataire du contrat, et nulle autre partie», a précisé Ouyahia qui estime que les chiffres balancés concernant la valeur de cette dernière ne nous intéressent point. «L’Etat algérien rachètera Djezzy, quels que soient les obstacles. On spécule beaucoup sur la valeur de cet opérateur téléphonique», déplore l’orateur en référence au prix «équitable» fixé récemment à 7,8 milliards de dollars par le patron de Vimpelcom, Alexander Izosimov. «Si les deux parties ne parviennent à aucun accord, nous allons faire appel à des experts internationaux pour procéder à l’évaluation financière de Djezzy», a-t-il indiqué, en rappelant toutefois que Djezzy avait encore beaucoup de factures impayées.

«Les propriétaires d’OTH doivent apurer leur situation fiscale, a-t-il dit. Ils doivent régler encore 17 milliards de dinars (225 millions de dollars environ), s’acquitter de leurs dettes envers l’ARPT (Autorité de régulation de  la poste et des télécoms) et de celles engendrées par la dissolution de leur opérateur du fixeLacom» en novembre 2008. OTH est également accusée par la Banque d’Algérie de fraude dans les transferts de 190 millions de dollars, a précisé M. Ouyahia. Conformément à la législation algérienne, la société  Djezzy doit payer 20% de la plus-value à l’Algérie au moment de la vente. Dans l’attente de l’acquisition par l’Algérie de la société Djezzy, «les intérêts économiques du pays demeurent préservés car le propriétaire de la société est interdit depuis deux ans d’effectuer des transferts car n’ayant pas assaini sa situation vis-à-vis des impôts et en raison des accusations portées contre lui pour violation de la législation des changes».

Source: El Watan