Démocratiser l’accès aux TIC, tel est le mot d’ordre que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné aux ministres du Gouvernement lors du Conseil des Ministres tenu le 26 décembre dernier. Mais ce mot d’ordre sera-t-il réellement respecté en 2013 ? Dossier.
La nouvelle année 2013 sera celle des TIC ou elle ne sera pas ! La prophétie que les GEEKS algériens attendent depuis des années pourrait bel et bien se concrétiser. Mais pour cela, il faudrait que le gouvernement tienne toutes ses promesses. 3G, LTE, haut débit, nombreux sont les chantiers initiés qui devront dynamiser les TIC dans notre pays. Mais à quand leur livraison ? C’est la question que se posent tous les Algériens.
A ce niveau, le Chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a fait part de sa volonté de propulser ce secteur névralgique. Lors du dernier Conseil des Ministres, il a clairement indiqué qu’il est aujourd’hui urgent « d’arrimer notre pays à la nouvelle économie fondée sur l’utilisation accrue des technologies de l’information et de la communication ». Pour le président, « cette dynamique devra s’articuler particulièrement sur la promotion de l’accès à Internet à haut débit et à très haut débit au profit des citoyens et des entités économiques ».
La levée du monopole d’Algérie Télécom, la mesure phare…
Pour atteindre cet objectif, un projet de loi fixant les règles applicables aux activités de la poste, des télécommunications et à celles liées aux technologies de l’information et de la communication a été approuvé par le Gouvernement. Ce projet prévoit quoi au juste ?
D’abord, il comporte de nouvelles dispositions qui visent à consacrer la démocratisation de l’accès aux services de la poste, des télécommunications et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). Ensuite, il permettra de lancer les nouveaux services de la 3G et du paiement sur mobile, dont l’arrivée est prévue pour 2013.
Mais la mesure phrase de ce projet, lequel sera soumis à l’approbation du Parlement, est certainement la levée du monopole qu’Algérie Télécom exerce sur Internet, l’ouverture de son réseau et l’entrée des fournisseurs sur le marché.
Cette mesure est largement attendue par les professionnels des TIC en Algérie qui ont estimé à maintes reprises que la domination de l’opérateur historique a freiné le développement du web dans notre pays. L’introduction d’un nouvel opérateur sur le marché de l’ADSL et l’apparition de nouveaux fournisseurs d’accès à Internet devra donc sortir l’Algérie de sa torpeur. Mais comment sera gérée cette opération de levée de monopole ? Pour l’heure, personne ne le sait exactement.
Une nouvelle loi riche en ambitions
L’autre mesure qui a retenu l’attention est la mise en place d’un observatoire des TIC. Cet organisme devra veiller sur la régulation des TIC en Algérie. Il aura comme mission aussi de définir des politiques pour améliorer les politiques de développement des TIC en Algérie.
Cet observatoire devra, en outre, faire des propositions concrètes pour augmenter la part des TIC dans le produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie. Pour l’heure, cette part n’est que de 4%, loin de la moyenne mondiale qui est de 7% du PIB.
Comme on l’a vu, le projet de cette nouvelle loi sur les TIC est riche en ambitions et objectifs. Mais qu’est-ce qui garantira la réussite de ce nouveau projet ? Pour Younes Grar, expert en TIC, « il faudrait veiller à appliquer les nouvelles dispositions de cette loi pour qu’elle ne devienne pas un simple document, comme cela a été le cas pour le projet e-Algérie », a-t-il analysé sur les colonnes du quotidien El Watan.
Cet expert considère que « les bonnes intentions ne suffisent pas si, concrètement, il n’y a pas de suivi sur le terrain. Comment traduire toutes les nouvelles dispositions en actions concrètes ? Telle est la principale préoccupation ».
Enfin, il apparait clairement que l’Algérie a davantage besoin d’un plan concret que d’une série d’annonces et de promesses. Une nouvelle loi sur les TIC est certainement une bonne chose, mais un véritable plan d’action avec des effets palpables, c’est certainement ce qu’il faut pour déclencher une Révolution des TIC en Algérie. Une Révolution qui pourrait avoir lieu en 2013 si toutes ces conditions sont réunies…