Si en Algérie, les internautes rêvent toujours de la 3G, au Maroc, on se prépare à accueillir la 4G ! Oui le Maroc, qui n’est ni le Japon, les Etats-Unis ou l’Allemagne, ces pays avancés sur tous les plans, surpasse ainsi l’Algérie dans le domaine du haut débit et prouve qu’il ne faut nullement être un pays européen pour pouvoir offrir à ses internautes une connexion digne de ce nom.
Les internautes marocains sont donc choyés. L’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) vient d’annoncer qu’elle lancera son appel d’offres pour l’octroi des licences de 4G à la fin de cette année. Et pendant ce temps-là, en Algérie, l’ARPT n’a pas encore été saisi officiellement pour préparer l’appel d’offres pour l’octroi des licences 3G !
Le Maroc et l’Algérie ne partagent pas du tout la même vitesse de croisière. Au Maroc, ce pays voisin qui ne dispose nullement de réserves de changes immenses, accélère son entrée dans la 4G, cette nouvelle génération de téléphonie/internet mobile très développée en Corée du Sud, par exemple, et depuis assez peu en Europe.
Il est à souligner que la 4G, c’est encore une technologie radio, donc sans fil. Elle est plus performante que la 3G et va s’appuyer sur des bandes fréquences différentes. Elle devrait permettre des débits théoriques 10 fois supérieurs de ce que permet la 3G. Au Maroc, les autorités ont pris l’option de miser sur la 4G pour remédier aux lenteurs constatées dans l’utilisation de la 3G.
En effet, les instances chargées du développement des TIC au Maroc ont constaté que la connexion offerte par la 3G s’affaiblit de jour en jour à cause des débits partagés entre tous ceux qui sont présents à un moment T sur une cellule. Victime de son succès, la 3G ne peut plus satisfaire la demande des internautes marocains qui représentent 49% de la population marocaine.
Une politique qui porte ses fruits
Et si pour le moment les téléphones prenant en charge la 4G sont chers, d’ici l’an prochain, date à laquelle la 4G commencera à être déployée, les prix commenceront à baisser, rassurent plusieurs experts marocains. Mais peu importe le prix qu’il faudra payer, les marocains sont persuadés que tout cela sera tout de même moins cher à mettre en oeuvre qu’une connexion de haut débit dans des régions enclavées.
Contrairement à l’Algérie qui a choisi de dépenser des milliards dans l’acquisition d’un réseau développé de fibre optique, le Maroc a voulu économiser son argent en optant pour le réseau de la 3G et 4G. Rappelons enfin que la stratégie marocaine de développement de l’information et de l’économie numérique a été saluée par les organismes internationaux car elle porte ses fruits.
L’opération, baptisée Maroc Numeric 2009-2013 et lancée en 2009 par le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des
Nouvelles Technologies, s’organise « autour de quatre priorités stratégiques : la transformation sociale par les technologies de l’information; l’orientation des services publics vers les usagers; l’informatisation des petites et moyennes entreprises; le développement de l’industrie des technologies de l’information au niveau national ».
Les résultats ne se sont pas fait attendre : le nombre d’internautes s’est multiplié (49% de la population dorénavant) et il s’agirait, selon le cabinet Oxford Business Group, d’un des taux les plus hauts d’Afrique du Nord. En matière de TIC et de haut débit, le Maroc vient de donner une belle leçon à l’Algérie.