Tout le monde se souvient d'Eepad, un fournisseur d'accès à Internet qui avait été évincé du territoire algérien à cause d'un litige financier avec l'opérateur Algérie Télécom en 2009. 4 ans après, son PDG Nouar Harzallah sort de l'ombre et revient sur cette affaire " liée à des personnes et à un pur conflit d’intérêts ", lors d'une entrevue accordée à Maghreb M, la web radio du site Maghreb Emergent.
Petit retour en arrière. Tout se passait bien pour la société Eepad, le premier fournisseur privé d'accès à Internet ADSL haut débit en Algérie. Le groupe a été créé en 1991 par son actuel PDG, Nouar Harzallah. Spécialisée d'abord dans la formation à distance, la société se lance en 2003 dans l’ADSL à haut débit pour devenir le deuxième opérateur algérien de l’accès à haut débit avec ASSILA, puis fournisseur de la téléphonie sur IP (VoIP) avec ASSILABOX en juin 2006.
Avec 62 points de vente à travers l’Algérie, l’EEPAD est implantée dans 42 wilayas et compte plus de 80 000 abonnés actifs ADSL et plus de 1 500 cybercafés connectés à l’ADSL Assila.
Mais tout se complique en 2009 lorsque Algérie Télécom déconnecte le fournisseur d'Internet. La cause : une dette faramineuse non payée de 3.8 milliards de dinars. Résultat : tous les abonnés du fournisseur se retrouvent sans connexion et ciao ciao l'Eepad. Algérie Télécom récupère tous les abonnés du FAI. Ce dernier décide de s'exiler en Tunisie et de se focaliser sur le développement d’applications et de contenus.
Aujourd'hui, M. Harzallah remet cette affaire sur le tapis et s'explique. " Le conflit commercial avec le monopole public Algérie Télécom à propos d’une créance de 3.8 milliards de dinars réclamée par le groupe public a été orchestré afin de mettre mon entreprise hors-jeu. Cette dette est orchestrée, elle n’a aucune base commerciale car les factures sont inexistantes. Il y a des personnes qui ont orchestré ça ", a-t-il déclaré sur les ondes de Maghreb M. Et de rajouter que " je suis convaincu que cette affaire est liée à des personnes, à un conflit d’intérêts mais je n’arrive pas encore à comprendre cet acharnement. Ces personnes ont induit en erreur les pouvoirs publics en leur disant que Eepad refusait de payer ses dettes. Nous avons proposé un échéancier de remboursement sur la base de la facturation réelle mais Algérie Télécom a refusé de collaborer, ce qui nous a poussés à aller en justice ".
Dans le quotidien national Liberté, M. Harzallah annonce son retour sur le marché algérien avec de nouveaux produits, notamment la Zala Key.
" Il s'agit d'une clé qui permet d’avoir accès à plusieurs services sur un seul support, à savoir regarder des chaînes de TV en direct, revoir des émissions ou des documentaires en différé, visualiser des vidéos thématiques, apprendre et étudier en visualisant des cours et des exercices corrigés en format vidéo et texte qui n’est autre que le programme Tarbiatic, créer sa communauté d’amis et partager des vidéos avec eux, communiquer avec ses amis en toute sécurité et, enfin, jouer. C’est une clé qui fonctionne en Algérie et à l’étranger pour peu qu’on dispose d’une connexion Internet et elle permet de transformer n’importe quel poste de télévision comportant un port HDMI en une Smart TV ", a déclaré le PDG. La Zala Key sera vendue à 9 000 dinars. Il faudra compter par la suite sur un abonnement mensuel de 300 dinars.
Le responsable évoque aussi la commercialisation prochaine d'une tablette à un prix avoisinant les 19 000 dinars.