Entre concurrents potentiels, soucieux de conquérir un marché de la téléphonie mobile, encore dans ses premiers balbutiements, la «guerre» des tarifs fait presque loi.
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C'est d'ailleurs avec grand plaisir que les abonnés, de plus en plus nombreux, assistent à cette interminable guerre, qui, même si elle profite plus aux opérateurs, rend néanmoins de plus en plus accessible, «un accessoire» considéré au départ comme un luxe difficile à acquérir. La conquête de ce marché que se disputent trois opérateurs, donne aujourd'hui lieu à une rude concurrence, à la fois en matière de tarifs proposés par chaque opérateur mais aussi des promotions et autres nouveautés, annoncées, presque quotidiennement, à grands coups de publicité dans les médias. Le constat est là, les prix des puces, tout comme ceux des communications, ont baissé d'une manière fulgurante ces dernières années. Une baisse qui a l'avantage d'accroître le nombre d'abonnés. Il y a quelque temps, le ministre des Postes et des technologies de l'information, Boudjemaa Haichour, avait indiqué, à propos de téléphonie mobile, que l'Algérie avance avec une rapidité fulgurante soulignant que le seuil des 10 millions d'abonnés à travers trois entreprises concurrentes dans le domaine a été atteint. Le ministre a, en outre, mis en exergue le rôle de l'ARPT qui est un organisme indépendant dans la prise de décision et le suivi dans le cas d'atteinte à la déontologie de la concurrence et qui doit répondre favorablement à l'ouverture économique du secteur. Il s'agit d'un marché ouvert à la concurrence où, l'attrait des prix et des prestations devrait peser lourdement dans le décompte des abonnés de chaque opérateur. Des appels à 3 ou 4 dinars, des puces vendues à 250 ou 300 dinars, des SMS gratuits, des périodes de validité de plus en plus longues, autant d'opportunité offertes aux consommateurs pour changer d'opérateurs au gré des prix et des promotions. Néanmoins, et en jouant sur ce registre de l'offre et de la demande et des exigences du marché, Djezzy a été sommé récemment, sous peine de se voir retirer son agrément par l'ARPT, de retirer une offre tarifaire, qui, à priori, gênerait énormément ses concurrents immédiats sur le marché de la téléphonie mobile en Algérie. La dernière décision de l'ARPT, déclarant Djezzy en position dominante sur le marché de la téléphonie mobile en Algérie, et lui exigeant de revenir sur les dernières baisses de tarifs annoncées à travers les médias, relance aujourd'hui le débat autour des critères qui déterminent la gestion de ce marché où, en principe, c'est l'intérêt du consommateur qui prime et où les estimations tarifaires n'obéissent, de fait, qu'à la seule loi du marché et de la libre concurrence. Cette décision pose aussi la lancinante question de savoir de quelle institution relève la structure des tarifs ? Relève-t-elle de l'ARPT ou du conseil national de la concurrence. Djezzy avait annoncé à grandes pompes dans les médias une offre promotionnelle vers 10 millions d'abonnés de 3,99 da l'appel de Djezzy vers Djezzy et de 4,49 vers les autres opérateurs. L'annonce a été suivie quelques jours seulement par une réaction de l'ARPT qui, par la décision N° 11 datée du 12 mars, avait sommé l'opérateur de téléphonie mobile de retirer son offre tarifaire relative au produit Allo OTA. Le conseil de l'ARPT ajoute dans la dernière résolution que «la décision annule et remplace la décision du 06 février 2007 portant dispositions transitoires applicables aux tarifs du service de la téléphonie mobile au public de type GSM de l'opérateur Orascom Telecom Algérie». Publiquement, la décision de l'ARPT n'a pas été contestée par les responsables de OTA, néanmoins, nombre d'abonnés se sont montrés étonnés d'une telle décision, d'autant plus que la baisse des prix, chez les autres opérateurs semble tolérée. «C'est la première fois que j'entends qu'un opérateur est sommé de revoir ses prix à la hausse, c'est plutôt le contraire qui se produit généralement», souligne un abonné de Djezzy, qui indique que ce n'est pas là une manière de défendre les intérêts des consommateurs, puisque l'un des bienfaits de la libre concurrence est de pousser les prix à la baisse.
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Outre la déclaration de dominance d'OTA sur le marché de la téléphonie mobile de type GSM, la décision de l'ARTP évoque d'autre paramètres, notamment le fait que l'opérateur égyptien n'a pas respecté les conditions de publicité des tarifs qui lui sont imposés par le cahier des charges. L'ARPT relève aussi à travers l'examen du fond du tarif proposé par OTA, le caractère substantiel de cette baisse annoncée par Djezzy sur son produit ALLO OTA. Enfin, l'autorité de régulation souligne que «la mise en application par OTA du changement tarifaire en question est en violation des dispositions réglementaires en vigueur». S'agit-il effectivement de mesures prises pour veiller à l'existence d'une concurrence loyale sur le marché et d'une opération de «mise en conformité» de OTA avec ses principaux concurrents, ou tout simplement, d'une tentative de sanctionner un opérateur qui a fait preuve de constance et qui a réussi, grâce à une bonne gestion à s'installer comme leader sur ce marché, avec, de surcroît, des services de pointe et des tarifs défiants toute concurrence.
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