Ne touchez pas à ma souveraineté!
Portée par un effet d'annonce qui ne souffre d'aucune ambiguïté, cette démarche ne fait aucun état de la participation de représentants des secteurs de souveraineté alors qu'une part belle semble être réservée aux zélateurs du libéralisme sauvage.
Elle a promis d'investir le champ des technologies de l'information et de la communication d'une manière étudiée et sur des bases particulièrement fondatrices. Procéder à une remise en cause drastique de tout ce qui a été entrepris par ses prédécesseurs ne semble pas être sa tasse de thé. Comme tout a un commencement, elle entend y aller doucement mais sûrement, les fritures étant telles qu'elle ne désire point irriguer de sourds dialogues. Pour accéder au stade suprême de la transparence, elle pense dur comme fer qu'un projet de loi est le socle à partir duquel il est possible de discuter, de se concerter pour mieux servir les intérêts bien compris d'un pays qui n'arrête pas d'être tourné en bourrique. Par des zélateurs patentés qui promettent monts et merveilles à des citoyens harassés par des chimères, des promesses non tenues, des échéances reportées aux calendes grecques.
Pourtant, ce ne sont pas les défis qui manquent. Des défis sempiternellement mis en avant par des feuilles de route qui invitent les secteurs concernés à plus de détermination lorsqu'il s'agit de valoriser davantage, pour les optimiser au mieux, toutes les installations, leur outil de production. Il ne peut en être autrement, à plus forte raison lorsque les investissements consentis ces dernières années par l'Etat répondent à des objectifs d'ordre stratégique, appelés qu'ils sont à contribuer valablement à couvrir les besoins de l'économie nationale en données et à amplifier les accès Internet haut débit. Cette option traduit une aspiration légitime.
Celle qui consiste à placer l'Algérie en position d'investir durablement dans l'innovation et de relever le défi de la modernisation. La construction d'un Etat moderne est aussi à ce prix, surtout lorsqu'elle procède d'une volonté politique clairement affichée par les autorités algériennes qui ont entrepris la mise en oeuvre d'une stratégie d'introduction des technologies de l'information et de la communication en vue de l'édification de la Société algérienne de l'information, du savoir et de la connaissance.
Le journal électronique TSA croit savoir qu'un groupe de travail a été installé par la ministre en charge du secteur à l'effet de préparer une première mouture d'un projet de loi portant sur la poste et les télécommunications. Toujours selon la même source, les cadres mobilisés pour les besoins de cette cause sont issus du ministère en charge de la Poste et des TIC, de l'Arpt (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) auxquels Iman Houda Feraoun veut associer les partenaires sociaux dont le FCE, les acteurs du secteur privé et les consommateurs.
Portée par un effet d'annonce qui ne souffre d'aucune ambiguïté, cette démarche ne fait aucun état de la participation de représentants des secteurs de souveraineté alors qu'une part belle semble être réservée aux zélateurs du libéralisme sauvage dont l'obsession consiste à faire passer le secteur public, avec à sa tête Algérie Télécom, sous des fourches caudines.
Et c'est loin d'être une vue de l'esprit, puisque tout au long des réunions du groupe de travail, les relais médiatiques de cette faune obnubilée par l'utilisation de l'argent de la vieille entendent sacraliser une approche susceptible de s'attaquer aux fondements mêmes de l'opérateur historique pour justifier le dégroupage, donc l'ouverture du réseau local d'Algérie Télécom à la concurrence.
Ce n'est donc pas sans raison si au niveau de TSA l'on soit amené à suggérer que le dégroupage, au demeurant tant revendiqué à cor et à cri par des providers privés, obligera Algérie Télécom à ouvrir l'accès à sa boucle locale aux opérateurs alternatifs afin qu'ils puissent proposer directement des offres téléphoniques ou Internet aux clients. Avec le nouveau texte de loi, suppute la source curieusement intéressée du journal électronique, l'Arpt pourra se prononcer et arbitrer sur des bases juridiques claires ou, en termes décodés, amener Algérie Télécom à permettre d'accélérer le développement de l'Internet par l'émergence d'acteurs privés dans le secteur.
Comme si ces providers n'existaient pas et n'avaient pas officié, voire bénéficié de liens payés en euros par l'opérateur historique dont les prestations relèvent désormais de la seule compétence des services du contentieux. Ayant déjà survécu à quatre ministres et pris quelques rides criardes, ce projet de loi mérite d'être recadré et porté par une veine patriotique susceptible de lui permettre d'asseoir la souveraineté nationale.
Au niveau d'Algérie Télécom comme de ses filiales Mobilis et ATS, on croit dur comme fer que tout ce qui peut contribuer, par un partenariat mutuellement profitable à l'avancée technologique de l'Algérie, est le bienvenu. Sur ce plan, des accords particulièrement avantageux lient déjà Algérie Télécom à de nombreuses sociétés étrangères. En attendant des providers nationaux ayant des capacités technologiques et financières propres, déterminés à investir, à honorer tant la notion de service public que les factures en relation avec les prestations de l'opérateur historique...
Source : L'expression