Comme disait l’autre, Internet ne sert pas qu’à passer son temps sur les réseaux sociaux ou les sites de football. Hélas, c’est souvent le cas et plus spécialement chez les jeunes personnes de la génération Y qui passent énormément de temps en train de rédiger des statuts, publier des photos ou discuter sur des plateformes de messagerie instantanée.
Sans jouer les donneurs de leçons et sans diaboliser ces pratiques (parfois bien utiles), je crois que c’est infiniment plus intéressant de consacrer plus de temps afin d’exploiter les capacités offertes par la Toile pour s’instruire et se cultiver, et notamment pour voyager virtuellement et découvrir les richesses culturelles créées dans d’autres contrées.
Un petit tour sur YouTube, pas pour voir les petits chats se casser la gueule mais pour découvrir par exemple le répertoire des divas arabes tels que Magda Erroumi ou Oum Kaltoum, des classiques de la musique flamenco avec l’incontournable Paco De Lucia, ou alors pour écouter les célèbres compositions de Vivaldi ou de Maurice Ravel… Cela est possible car nous vivons dans une ère florissante nous permettant d’avoir accès à des chefs d’oeuvre universels et intemporels d’où qu’on soit. Cette chance, nous devons d’une part la saisir et l’exploiter à fond, pas seulement pour la musique qui illustre ici l’une des possibilités, mais aussi pour le cinéma (depuis les débuts de cet art et à travers les différentes vagues de films hollywoodiens tels les westerns) et les sept autres arts que je ne vais pas citer ici dans le détail.
Nous devrions ensuite contribuer à l’enrichissement de ces portails à travers la promotion des artistes locaux et la mise en ligne des archives nationales appartenant à la télévision et la radio nationales, en faisant surtout en sorte de communiquer et promouvoir leur diffusion. Quant aux nouvelles productions, leur numérisation devrait être systématique, à condition de régler le sempiternel problème du e-paiement en Algérie dont dépendra la rémunération des artistes pour leurs oeuvres. En ce qui concerne le volet local des événements culturels, des sites intéressants existent actuellement nous permettant d’être au courant de l’agenda culturel et de présenter les artistes participant à ces rencontres.
Par contre, nous manquons à mon avis de sites qui recueillent les avis et appréciations des internautes après ces événements, comme par exemple le site allocine.fr qui est le principal thermomètre des succès en salle en France. Ce site permet en effet à des professionnels (critiques de cinéma et presse) autant qu’aux particuliers de noter et de laisser des commentaires sur les films vus en salle. Ce qui a créé une habitude chez les cinéphiles de consulter automatiquement ces évaluations avant de choisir le film à aller voir. Cela prouve que ça a apporté un service intéressant à un milieu ouvert à tous et spécialement à ceux qui ont des intérêts partagés. Ça peut donc aisément être appliqué au théâtre, aux vernissages, aux festivals ou tout bonnement aux différents lieux de loisirs fréquentés par les Algériens. Le défi n’est évidemment pas technique mais résidera dans la qualité du contenu à produire, l’engouement des internautes et la rentabilisation de ces services.