Une étude de News Media Alliance, l'association professionnelle de la presse américaine, estime à 4,7 milliards de dollars le chiffre d'affaires généré par Google en 2018 par contenus mis en ligne par les sites d'information, contre 5,1 milliards de dollars générés par l'industrie de la presse aux États-Unis dans son ensemble grâce à la publicité numérique.
Selon cette étude rendue publique lundi, entre 16% et 40% des résultats de recherche Google sont des contenus d'actualités. Pour les auteurs de l’étude, « Google s'appuie de plus en plus sur l'actualité pour augmenter l'utilisation de ses produits par les consommateurs ».
La publication de cette étude intervient la veille d’une audition consacrée par la commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants à la question des rapports entre la presse et les grandes plateformes internet, notamment Google.
Ce mardi 11 juin, plusieurs représentants des médias américains seront entendus par la commission des lois antitrust de la Chambre des représentants. Ils veulent obtenir une dérogation au droit de la concurrence pour être autorisés à négocier collectivement face à Google et Facebook, sur le partage de leurs recettes, la visibilité des contenus sur ces sites, et le contrôle des données d’audience.
Google a d’ores et déjà critiqué l’étude des médias américains qu’elle juge inexacts. « L'essentiel des recherches liées à l'actualité ne produit pas de publicité […] Chaque mois, Google News et Google Search génèrent dix milliards de clics vers des sites d'information, ce qui entraîne des abonnements et des revenus publicitaires », a indiqué une porte-parole de Google.
De son coté, David Chavern, président de News Media Alliance, affirme que les éditeurs de presse doivent continuer à investir dans un journalisme de qualité, « ce qu'ils ne peuvent pas faire si les plateformes acceptent ce qu'ils veulent sans payer ». « L'information veut être gratuite, mais les journalistes doivent être payés », a-t-il ajouté dans un communiqué.