Entreprendre en étant encore à l’université est une tendance qui a vu le jour il y a quelques années au sein des universités algériennes. Ces initiatives estudiantines se multiplient et se traduisent le plus souvent par la participation à des concours de startups en vue de mettre en place un projet viable à faire mûrir durant le cursus universitaire.
Cette tendance est impulsée par plusieurs facteurs, principalement les facilitations accordées aux porteurs de projets. Ces derniers ont accès aux crédits bancaires, l’existence d’un cadre et l’obtention facile d’un registre de commerce.
Mais avoir un environnement économique favorable à la création d’entreprise n’est pas les premiers facteurs qui impulsent cette tendance. Il s’agit plutôt de la nécessité de créer des ponts entre l’université et le monde du travail.
Selon Samir, étudiants à l’École polytechnique, entreprendre étant à la fac permet de mettre toutes les chances de son côté pour entamer rapidement une carrière après les études universitaires.
«Tous les jeunes diplômés de différentes formations rencontrent les mêmes problèmes, principalement le manque d’expérience. Les employeurs demandent souvent un minimum d’expérience, et la majorité des étudiants n’ont que des stages dans leur CV. C’est pourquoi il est aujourd’hui nécessaire de penser à l’entreprenariat à l’université, d’une part pour acquérir de l’expérience et d’une autre part pour s’entrainer à être créatif », souligne cet étudiant.
Certains ont d’ores et déjà franchi le pas. Encore à l’université, Souames Anis et Larbi Abd-El Rahman, étudiants à l’École nationale polytechnique, sont les initiateurs du site «Khbich.com». Lancé en 2017, alors qu’ils étaient en première année, cette plateforme propose aux étudiants de différentes universités, des cours, des exercices et sujets d’examen.
«Notre site propose de la documentation en ligne aux étudiants de plusieurs filières : architecture, médecine, pharmacie, et bien d’autres spécialités. Ce fonds est accessible à tous les utilisateurs sans abonnement. Les étudiants peuvent également télécharger l’application Khbich sur leur smartphone», précise Souames Anis.
En parallèle de leurs études, ils s’occupent de ce site qui connaît un réel engouement dans le milieu estudiantin. Consultés par des étudiants sur tout le territoire national, Souames Anis se dit fier de cette réussite et le conforte dans son choix de faire de ce site 100% algérien une plateforme de référence.
«Nous devons tout le temps et constamment apporter des améliorations à notre produit. L’idée est bonne, puisque les consultations sont en constante évolution, mais rien ne garantit sa pérennité. Le vrai challenge dans l’entreprenariat est de pérenniser le cycle de vie de son entreprise », ajoute le jeune entrepreneur.
Pour que ces idées créatives éclosent, l’accompagnement de ces jeunes porteurs de projets dans le développement de leurs idées est plus que nécessaire. Dans ce sens, l’Algérie a vu naître ces dernières années des incubateurs et des programmes pour la promotion de l’esprit entreprenariat.
Parmi ces initiatives, le laboratoire d’idées pluridisciplinaires «Créativum» de l’École Nationales polytechniques. Sa vocation : rassembler dans le même espace, des étudiants, des enseignants, administrateurs, techniciens et autres acteurs afin d’encadrer les étudiants dans la création de leur startup.
Gérer ses études universitaires et se lancer en parallèle dans une aventure entrepreneuriale, n’est pas chose aisée, mais c’est réalisable. C’est ce qu’affirme Walid Benblidia un des fondateurs de la plateforme de mise en relation entre freelancers et entreprises «Freehali».
«Nous sommes trois informaticiens derrière la création de la plateforme Freehali. Cette solution informatique nous l’avons lancée quand on était à la fac. Une fois nos diplômes en poche, nous avons fait de cette startup une entreprise qui aspire aujourd’hui à exporter sa solution», souligne Walid Benblidia. La plateforme «Freehali» a été pensée pour gérer la carrière des freelancers. Il s’agit d’un outil de mise en relation professionnelle dans différents domaines. Dotée d’un système d’évaluation, cette solution garantit les intérêts des deux parties.
En somme tenter l’aventure entrepreneuriale pendant le cursus universitaire, est dans la majorité des cas porteurs de valeurs professionnelles.