PS4 et Xbox One : bonnet blanc et blanc bonnet ?
Alors que la PS3 et la Xbox 360 ont apporté la HD au monde des consoles, la génération suivante doit établir de nouveaux standards. Le prochain saut technologique en termes de résolution d’image n’est pas pour tout de suite ; la 4K en est encore à ses balbutiements, et il faudra certainement attendre une génération de plus avant qu’elle ne se banalise dans les chaumières. La PS4 et la Xbox One ont donc pour challenge de mettre de réelles nouveautés sur la table, et c’est dans cette guerre froide entre Microsoft et Sony qu’on aboutit à… deux consoles quasiment identiques.
Une architecture similaire, signée AMD
Adapter un jeu sur plusieurs plateformes n’est pas chose aisée. Les développeurs doivent s’accommoder des différences d’architecture entre PC et consoles, ce qui aboutit à des portages multiplateformes de qualité inégale. La prochaine génération corrige le tir en adoptant une architecture très proche de celle d’un PC, à base d’un processeur et d’une solution graphique signés AMD. C’est donc à un Jaguar 8 coeurs, fréquencé à 1.6 GHz pour Xbox One, et à 2 GHz pour la PS4 qu’on aura droit.
Les processeurs graphiques sont tous deux des Radeons, avec un léger avantage théorique pour celui de la PS4 qui délivre 1.84 teraFLOPS, contre 1.23 teraFLOPS pour celui de la Xbox One. La mémoire vive fait la même taille sur les deux supports, 8 Go, mais encore une fois, la PS4 l’emporte d’une tête avec une RAM DDR5, contre du DDR3 pour la One.
Dernière caractéristique et pas des moindres, le stockage qui est de 500 Go sur les deux supports. Pourquoi celui de la PS4 est meilleur quand même ? Parce que son disque dur est amovible. Il est trop tôt pour s’aventurer à comparer les performances des deux machines, et on gagnerait à parier qu’elles seront quasiment identiques. Ce qui est sûr, c’est qu’elles ratatinent littéralement l’ancienne génération, à tous les niveaux. Les moteurs graphiques les plus récents peuvent ainsi être exploités dessus, emmenant le jeu vidéo salon vers des territoires que seuls les PCistes ont déjà exploré.
Le Cloud gaming, une promesse pas si lointaine
Le Cloud, encore le Cloud, mais cette fois-ci servi à la sauce jeu vidéo. Microsoft et Sony ont massivement investi dans des Data Centers pour assurer des fonctions en ligne inédites sur consoles. A terme, il s’agirait de délocaliser sur le Cloud une partie des calculs graphiques, afin que la Next Gen ne tombe pas trop vite dans l’obsolescence.
Concrètement, on joue avec une connexion internet à haut débit (ni Microsoft ni Sony n’ont conçu leurs machines en prenant en considération les performances d’Algérie Télécom), et le traitement de l’image se fait à distance, assurant des résolutions et un nombre d’images par seconde digne d’un PC à 200 000 DA sur une console cinq fois moins chère (enfin, cela dépend du taux de change).
On entrevoit déjà les soucis que pose une telle vision des choses. Il est clair qu’un jeu qui demande des ressources Cloud pour fonctionner ne pourra pas rester rentable ad vitam, faudra-t-il alors payer un abonnement pour profiter d’un jeu qu’on a déjà acheté ? Qu’en est-il des pays où la connexion internet ne permettra pas de telles prouesses ?
Dans tous les cas de figure, le Coud gaming, bien qu’évoqué, n’est pas pour tout de suite. Le Cloud apportera tout de même son lot de fonctionnalités aux consoles, notamment en termes de connectivité avec les tablettes. Dans ce domaine, des démonstrations ont bien eu lieu, et ce n’est pas sans rappeler la façon dont Nintendo a introduit la tablette au sein du jeu vidéo avec sa Wii U.
Quand la Next Gen chasse en territoire Nintendo
Le génie de Nintendo s’exprime à travers ses propositions ludiques inédites. La Wii U, avec son gameplay asymétrique et son gamepad hybride, tablette et manette, ne manque pas de bonnes idées. Sony et Microsoft comptent bien se frotter à ce concept et adoptent pour cela deux approches différentes. Chez Sony, le « gamepad» en question existe déjà dans le commerce. Un écran tactile…deux sticks analogiques…des gâchettes et des boutons…la PS Vita, bien sûr ! La Vita est une formidable console, handicapée par un catalogue trop mince à son lancement, et la PS4 constitue une aubaine pour la relancer. Outre le fait de pouvoir utiliser la Vita comme contrôleur pour la PS4, la vraie bonne idée est ailleurs :
Imaginez, la console de salon est en train de fonctionner alors que vous n’êtes pas à la maison. La PS Vita peut alors servir d’écran et de manette à distance, on peut alors jouer à la «PS4» n’importe où, n’importe quand, grâce à la Vita ! Ce scénario fait évidemment rêver, mais comme on peut s’y attendre, il requiert une connexion internet d’une grande fiabilité, et le service n’est pas prêt d’être disponible sous nos latitudes.
Côté Microsoft, vous n’avez pas à investir dans une deuxième console, n’importe quelle tablette fera l’affaire. SmartGlass est une application qui permet certaines subtilités. Alors que le joueur principal a la manette en main, un joueur secondaire peut lui apporter son aide grâce à la tablette, en provoquant des changements sur l’environnement de jeu. L’expérience décrite est volontiers multi-joueurs, et confine le joueur secondaire à des tâches basiques, basées uniquement sur des interactions tactiles.
Ce genre d’initiatives n’a pas encore trouvé écho chez les développeurs. Sur Wii U, à part les jeux Nintendo spécifiquement développés pour tirer parti du gamepad, les développeurs tiers confinent l’écran tactile à un afficheur d’inventaire ou de map. La chose, bien qu’ayant du potentiel, demeure encore très « gadget », et les jeux Nintendo risquent de garder le dessus dans ce domaine.
Des consoles sociales, le multi-joueurs réinventé
Les TIC ont certes été marquées par les révolutions technologiques et par les mobile devices, mais c’est aussi une évolution des rapports humains que les TIC ont provoqué ces dernières années. Les réseaux sociaux imposent de nouveaux codes, et les consoles Next Gen réinventent le multi-joueurs en surfant sur cette vague. La frontière entre campagne solo et multi tend à s’amenuiser avec la Next Gen.
Les consoles profitant du Cloud, elles, permettent aux joueurs de rejoindre leurs camarades en pleine partie à n’importe quel moment. Il est possible de demander de l’aide, de surfer sur Internet en plein jeu à la recherche d’une solution, ou encore d’envoyer la vidéo de sa partie en cours en quelques secondes. Le MMO peut enfin débarquer sur consoles, ajoutant à leur catalogue un genre jusqu’ici réservé au PC.
Sur PS4, le bouton Share, directement ajouté à la manette, permet de diffuser sa partie en une simple pression. Sur Xbox One, un partenariat de Microsoft avec Twitch TV permet de faire le même exercice en utilisant Kinect. Cet ensemble de nouvelles interactions entre joueurs apporte une dimension ludique supplémentaire et installe les prémices d’une scène e-sport mondialisée. Merci le Cloud.
Jeux en monde ouvert ou claque graphique, pourquoi choisir ?
Avec les limitations de la PS3 et de la Xbox 360, certains compromis devaient être faits. D’un côté, les jeux misant sur leurs graphismes proposaient des level designs en « couloirs ». On avance tout droit dans un environnement très scripté en s’émerveillant devant les textures et les effets de lumière. Puis, on peste devant le manque d’originalité du soft, ou sa durée de vie ridicule. D’un autre côté, on trouvait les jeux en monde ouvert qui proposent une expérience ludique plus riches, des quêtes secondaires en veux-tu, en voilà, des choix moraux, des avatars travaillés et…des graphismes « moyens » dont on s’accommode au nom du gameplay.
Avec la Next Gen, promis, tout ça, c’est fini ! Les jeux en monde ouvert adopteront les graphismes les plus poussés, libérés des handicaps techniques de naguère. L’oeil peu entraîné ne verra pas vraiment la différence de niveau entre les graphismes d’une PS4 et ceux d’une PS3, mais c’est avant tout l’échelle du monde dans lequel évolue notre personnage, les expressions faciales, la façon dont se meuvent les footballers dans un Fifa, le nombre d’ennemis affichés sans faire tomber le framerate qui sont revus à la hausse…des détails qui, cumulés, offrent une expérience plus profonde, plus riche pour le gamer.