3G ou 4G ? L’Algérie à la croisée des chemins

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La technologie 3G ne cesse de faire parler d’elle depuis quelques mois en Algérie. Qu’il s’agisse des autorités, des professionnels du secteur, des nouvelles technologies ou même des particuliers, tout le monde semble avoir conscience de l’intérêt de ce service, considéré comme étant une technologie à adopter absolument. Plus récemment, un autre sujet a fait parler de lui, celui de la 4G. L’on se demande, désormais, s’il ne vaudrait pas mieux passer à la 4G plutôt que la 3G.


Une façon de rattraper un retard en sautant simplement une étape. Mais au-delà des débats, aucune décision définitive ne semble avoir été prise. La situation est quelque peu floue et avec pour seule conviction le fait de croire que l’Algérie doit adopter une nouvelle technologie permettant aux appareils téléphoniques portables d’être des outils fiables lorsqu’il s’agit de se connecter à Internet. Des sources proches du dossier nous assurent que le passage à cette nouvelle technologie séduit les autorités algériennes mais un certain nombre de difficultés semblent se dresser face à ce choix.

« L’Algérie a décidé d’adopter cette technologie mais nous nous retrouvons actuellement face à un dilemme et il nous faut trancher. Adopter la 3G comporte des risques car elle pourrait devenir obsolète puisqu’elle se fait graduellement remplacée par la 4G dans le monde. Nous allons donc nous retrouver dans une situation où nous aurions investi du temps et de l’argent pour, en fin de compte, nous retrouver avec une technologie dépassée», indiquent nos sources. La solution de la 4G se dégage donc tout naturellement. Nos sources signalent, à ce propos, qu’une « étude en rapport avec ces technologies de nouvelles génération et les possibilités de leur adoption en Algérie est actuellement en cours ». Cette étude devra vraisemblablement donner suffisamment d’éléments d’information pour permettre une prise de décision réelle.

Une question de contenu

Cependant, les choses ne sont manifestement pas aussi simples, puisque, outre le choix de la version à introduire en Algérie, d’autres questions doivent trouver des réponses. Il s’agit de la question très épineuse du contenu algérien. Beaucoup hésitent en ce qui concerne l’adoption de la 3G ou même de la 4G, considérant que le préalable devra être l’enrichissement du contenu algérien. Ce simple élément risque de générer un grand retard puisque le contenu algérien fait lui aussi débat depuis fort longtemps et reste, il faut l’avouer, assez pauvre. D’autres estiment, en revanche, que le plus important est l’introduction de ces technologies en Algérie, affirmant que le contenu suivra de façon systématique. L’autre question à trancher est celle de la licence liée aux services 3G ou, le cas échéant, 4G. « Faut-il que ces licences soient accordées gratuitement aux opérateurs de téléphonie mobile ou, au contraire, faut-il les céder gratuitement ?». Une autre question qui semble diviser pas mal d’acteurs du secteur des TIC. Une partie considère que la gratuité devrait être un élément encourageant l’évolution rapide de ces nouvelles technologies, une manière comme une autre
de rattraper le temps perdu.

D’autres ne voient pas de raison pour laquelle les opérateurs de téléphonie mobile ne paieraient pas ce service, puisque leur objectif final est d’en tirer financièrement profit. Cependant, la grande question en ce qui concerne ce sujet est, en fait, de savoir pourquoi l’Algérie a pris tant de retard pour se retrouver aujourd’hui face à un choix difficile alourdi par de multiples interrogations. La réponse qui nous a été donnée par M. Younes Grar, ancien conseiller du Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication et actuel chef d’entreprise spécialisée dans les services de téléphonie, est assez simple. « Nous n’avons pas pris la décision au bon moment», nous dira-t-il. Il considère, à ce sujet, que l’Algérie aurait dû prendre la décision de passer à la 3G il y a quelques années. Sans cette réticence, les algériens ne se seraient pas retrouvés à la croisée des chemins entre la 3G et la 4G.

Dans toute cette confusion, il existe quand même deux certitudes. La première est que l’Algérie veut aller vers les technologies de nouvelle génération. La deuxième, moins brillante il faut le dire, est que personne ne sait quand cette technologie sera utilisée chez nous.

Le mauvais élève

Le retard de l’Algérie dans ce domaine est mis en relief par l’avancée enregistrée par nos voisins immédiats, la Tunisie et le Maroc. Si la Tunisie en est à ses premiers pas avec la 3G, adoptée depuis un peu plus d’une année, le Maroc lui a fait du chemin dans ce domaine. Notre voisin de l’ouest a fait connaissance avec cette technologie depuis bientôt quatre ans. La 3G y a fait, semble-t-il, un triomphe. Vers la fin de l’année 2009, le nombre d’utilisateurs marocains de services 3G a atteint les 566 575. La tendance est manifestement à la hausse au Maroc puisque ce chiffre représente une progression de 182,85% en comparaison avec l’année précédente. De même que durant le troisième trimestre de l’année 2009, la progression du nombre d’usagers a été de 20,86%. En 2007, lors du lancement de ce service, le nombre d’utilisateurs était de 32 722 abonnés. Interrogé, un chef d’entreprise marocain spécialisé dans le domaine des technologies fera remarquer, toutefois que le service 3G n’est pas accessible à tous les citoyens en raison de son coût. Il s’adresse plutôt à une catégorie assez particulière composée essentiellement de chefs d’entreprises et de professionnels. Il nous informe que, d’une manière générale, la qualité du service est « très bonne ».

Il est possible par ailleurs de faire une extrapolation sur la base de l’expérience de nos voisins, notamment en ce qui concerne le coût de ce genre de technologie. L’on peut s’attendre en Algérie, dans un premier temps du moins, à des tarifs quelque peu élevés. Cette technologie est toutefois très attractive puisqu’elle permet aux usagers de se connecter avec une capacité de 1 Mégabits par seconde. Il est utile de signaler, enfin, que les spécialistes du domaine des TIC assurent que dès l’année 2014, le plus grand nombre d’internautes se connecteront au réseau mondial à partir de leurs téléphones portables. Ces appareils sont désormais loin d’être de simples outils permettant de téléphoner. Il s’agit, et ce sera encore plus vrai à l’avenir, de véritables ordinateurs de poches.  (la suite p.2)