Technologies satellitaires et spatiales, l’import-import
La nuée de technologies satellitaires qui existent sous d’autres cieux ne sont disponibles en Algérie que sous forme de produits et surtout de services importés. Comme la pomme de terre, la tomate, le sucre, l’huile et les céréales, les services liés aux technologies satellitaires et spatiales sont importés sous plusieurs formes, afin que le consommateur algérien puisse en profiter. Il suffit pour cela de jeter un oeil sur les smartphones qui circulent en Algérie pour le comprendre. Pour se géolocaliser, une application étrangère. Pour connaître la météo, encore une appli étrangère et pour le trafic routier… une appli étrangère. Les applications algériennes qui se servent des technologies spatiales et satellitaires n’existent pas. Ce sont les étrangers qui en profitent. Et le fait de ne pas avoir la possibilité de payer via son smartphone ne nous protège en rien. Au contraire, nous autres consommateurs sommes en train de nous habituer à ces services, et dés qu’ils trouveront un moyen de nous faire payer des services à valeur ajoutée, nous nous ruerons pour le faire. Il y va de même pour toutes les autres technologies notamment liées à l’environnement, tels que la climatologie, le contrôle de l’air ou de la température. Seuls des organismes publics en disposent et ils sont pour la plupart importés ou fournis clés en main par des mastodontes mondiaux du domaine. Il n’y pas de raison commercial à les maîtriser. Relever la qualité de l’air et la température à Paris peut être monétisé en France par des acteurs privés, mais pas en Algérie.
Enfin, concernant les télécommunications, c’est kif kif. L’Algérie, n’ayant pas de satellites propres pour ce type de services, est complètement dépendante de l’étranger, y compris pour ce qui est du savoir-faire. Il y va pourtant de l’indépendance du pays. D’ailleurs, certains Etats qui ont peur pour leur avenir, parce qu’ils se trouvent dans des régions en conflit ou qu’ils sont entourés de pays hostiles, pensent à créer leurs propres réseaux internet et de télécommunication. C’est le cas de l’Iran ou de certains pays des BIRCS. C’est dans ce sillage que l’Algérie s’apprêterait à lancer son premier satellite de télécommunication. Bien que le pays soit en retard sur beaucoup de points, les questions de souveraineté et d’indépendance sont sensibles, et les autorités ont bien compris que les télécommunications y sont directement liées. Si le projet se concrétise, l’Algérie sera le premier pays d’Afrique à posséder son propre satellite de communication.
L’activité spatiale : l’Algérie sauve la face
C’est une prouesse, une fierté et très peu de pays peuvent se targuer d’être arrivé à le faire. L’Algérie s’apprête à lancer son propre satellite de fabrication 100% algérienne, comme promis il y a quelques années de cela. Les chercheurs algériens avaient donné la date de 2016 pour le lancement de ce satellite Made in Algeria. Chose promise, chose due. Ils sont en passe de réussir leur défi. Et c’est le Ministre de l’enseignement supérieur, Tahar Hadjar, qui vient de l’annoncer. Le premier satellite 100% algérien, réalisé au niveau du Centre de Développement des Satellites (CDS) à Oran, plus précisément au niveau de la commune de Bir El Djir, sera lancé vraisemblablement en février 2016.
Baptisé Alsat 2B (il changera peut-être de nom), il a été mis au point par des compétences algériennes. Son objectif : poursuivre les mêmes missions que les premiers satellites Alsat-1A et Alsat-2A et répondre aux préoccupations de différents secteurs tels que l’aménagement du territoire, le cadastre et les ressources naturelles. Plus au point que ses prédécesseurs, ce satellite sera doté de caractéristiques techniques de haute performance (2.5 m de précision contre une trentaine pour Alsat-1A). Un grand pas pour l’Algérie qui n’en est pas à son premier coup en la matière. En effet, le pays a fabriqué et lancé deux satellites déjà en orbite, qui fournissent des données et images très utiles à l’Agence Spatiale Algérienne, ASAL, organisme chargé de la conception et de la mise en oeuvre de la politique nationale de promotion et de développement de l’activité spatiale.