Depuis son apparition il y a dix ans, le smartphone, ce téléphone qui sert à connecter différents services et autres objets connectés, s’est banalisé avec la généralisation de l’internet mobile dans le monde. Et il n’arrête pas de connaitre des évolutions. Chaque année, c’est plus design et plus puissant. Mais à coté de cela on pense le smaprtphone du futur avec de nouvelles fonctionnalités.
Le Smartphone est devenu un appareil indispensable dans notre vie quotidienne. Le nombre de personnes équipées dans le monde ne cesse d’augmenter. Le nombre de smartphones vendus dans le monde a dépassé les 1,47 milliards en 2016 (contre 720 millions en 2012 et 179 millions en 2009) et on prévoit 2 milliards d’unités en 2020, selon les derniers chiffres publiés par le cabinet IDC.
En 2016, la croissance du marché des smartphones dans le monde a ralenti (+ 2,3 % contre +10 % en 2015). Le groupe coréen Samsung a vendu 311 millions d’unités en 2016. Tandis qu’Apple en a vendu 215,4 millions d'iPhone, soit 7 % de moins qu'en 2015, mais pour un total de 136,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Et les ventes de smartphones dépassent celles des téléphones mobiles classiques.
Le nombre d’utilisateurs de smartphones avoisine actuellement les 3 milliards d’individus dans le monde, selon une étude de l’équipementier télécom Ericsson qui prévoit 6,1 milliards de smartphones dans le monde d’ici 2020. A noter toutefois que le nombre d'abonnés au téléphone mobile dans le monde en 2016 a atteint 7,4 milliards d'abonnements, soit quasiment la totalité de la population mondiale (99.7%), selon les estimations de l'International Telecommunication Union.
En Algérie, le nombre d’utilisateurs de smartphone a dépassé les 16 millions d’individus en 2015, selon les chiffres de l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) qui reprennent le nombre d’abonnement à l’internet via la technologie 3G. Une étude faite par Ericsson Lab estime que les smartphones représentaient en 2014 plus de 26% des moyens d'accès à internet en Algérie, sachant que 63% des intentions d'achat de téléphone concernent ce type d'appareil. Soit plus de 10 millions d’utilisateurs au tout début du lancement de la 3G mobile. Et depuis, le smartphone ne cesse de prendre de l’ampleur dans notre vie de tous les jours.
Florilège des innovations
Les constructeurs de téléphones, eux, vont imaginer des évolutions pour ce device le « plus intime » de l’individu au 21eme siècle. D’ailleurs chaque année le Mobile World Congress (MWC), le plus grand salon de l'industrie de la téléphonie mobile, présente les technologies mobiles du futur. Une exposition d’envergure où se côtoient plus de 3000 exposants, 120 000 visiteurs professionnels, 5000 analystes industriels et représentants des médias internationaux venus de plus de 150 pays.
Pour l'édition 2017 qui s'est tenue officiellement du 27 février au 2 mars, c’était comme à l’accoutumée l’occasion pour les constructeurs de lancer leurs nouveaux modèles de téléphones. Pour Samsung qui a connu les déboires pour Galaxy note 7, il y aura le lancement de la Galaxy Tab S3, à défaut de présenter son Galaxy S8, alors que son compatriote sud-coréen LG a officiellement lancé le G6. Le Chinois Huawei a officialisé le lancement du P10 tandis que Nokia a fait son retour avec 2 terminaux de la série N (N3 et N5) ainsi que son mythique 3310 restylé. Il s’agit de l’optimisation des capacités des smartphones préexistants tout en rajoutant d’autres fonctionnalités pratiques comme la photo 360 degré et la réalité virtuelle.
Le smartphone modulaire
Les firmes présenteront les prototypes de ce que sera le téléphone mobile de demain. L’une des tendances compilées par le portail des technologies du futur « Nouvelles Technologies » pour les prochaines années est d’avoir un smartphone modulaire. Ce smartphone d’un nouveau genre propose d’assembler plusieurs modules qui sont modifiables indépendamment les uns des autres. L’objectif recherché est de réduire les déchets d’équipements électroniques et les coûts de réparation. Tous les éléments sont interchangeables. Si une pièce se casse il suffira juste de la remplacer. La firme américaine Google a été le précurseur pour ce type de smartphone dans son projet baptisé ARA qui a été mis en veilleuse depuis 2015 avant de le relancer pour la fin 2017. Il sera possible d’assembler sur sa structure de base des modules de différente couleur et de différentes fonctionnalités.
Conçu dans l’objectif de lutter contre l’obsolescence programmée, ce smartphone disposerait d’une durée de vie moyenne de 6 ans, ce qui correspond à une avancée non négligeable pour les utilisateurs.
Le Sud-coréen LG vole cependant la vedette à Google en lançant en 2016 son smartphone modulaire G5. Mais si la firme coréenne a ouvert la voie à ce genre de smartphone, il n’en demeure pas moins que le lancement du G5 a connu quelques ratés puisqu’il n’a pas connu le succès escompté. LG n’a pas reproduit ce concept dans le successeur du G5, en l’occurrence le G6, estimant le marché pas assez mûr. Sans pour autant l’abandonner complètement puisque l’objectif du constructeur est de parvenir à l’avenir à un smartphone évolutif.
Le smartphone projecteur
L’autre modèle de téléphone du futur est le smartphone projecteur. Le sud-coréen Samsung est précurseur du smartphone intégrant un pico-projecteur. En 2012, la firme commercialise sur le marché chinois la Samsung Galaxy Beam équipé d’un véritable vidéo-projecteur dans sa coque. Cet appareil puissant et très endurant ne gère toutefois pas les vidéos haute définition. Plus récemment, le fabricant chinois Lenovo a proposé un prototype de smartphone très convainquant, le Smartcast. Celui-ci est équipé d’un pico-projecteur laser le plus petit conçu à ce jour.
On peut faire pivoter le bloc optique soit pour projeter devant le téléphone soit pour envoyer l’image au loin sur un mur par exemple. Si on projette devant soi le champ lumineux affiché devient une interface virtuelle ; la caméra frontale combinée à une caméra infra-rouge parvient à détecter les mouvements. Ainsi, un clavier qui s’affiche sur une surface plane devant le téléphone devient un véritable clavier de saisie virtuel.
Le smartphone holographique
Enfin, mais toujours dans la continuité de l’image virtuelle transmise par le téléphone, le téléphone de demain pourrait être un smartphone holographique qui ferait jaillir des images holographiques.
Dans le domaine des images holographique plusieurs technologies sont en préparation. L’une des plus prometteuse est celle mise au point par une startup américaine dénommée LEIA en hommage à la princesse Leia dans star wars qui apparait dans un faisceau de lumière.
La startup prétend avoir mis au point un écran utilisant un rétro-éclairage spécial qui projette 64 images dans des directions différentes produisant un effet 3D transparent quel que soit l’angle de vision et donnant ainsi une impression d’hologramme. Il serait même, selon ce concept, de manipuler l’objet virtuel sortant de l’écran avec le doigt.
Altice, la maison-mère de l’opérateur de télécommunications français SFR, a officialisé un partenariat avec la société LEIA afin de proposer avant fin 2017 un smartphone capable de projeter des hologrammes.
Le smartphone, le catalyseur
Mais, au-delà des performances technologiques, le smartphone va encore révolutionner le monde numérique en ce sens qu’il sera le catalyseur et le lien du monde des objets connectés.
Les tendances préexistantes notamment la big data et l’internet des objets vont s’accélérer durant les prochaines années où on ne parlera plus de digital native mais de mobile native. Les spécialistes prédisent qu’il va y a voir de moins en moins d’applications mais plus de méta-applications qui vont intégrer des services qui vont permettre d’agréger des contenus.
Il faut dire que le mobile a changé fondamentalement non seulement la façon dont l’individu vit, communique et interagit avec son environnement mais a changé les attentes de consommateurs.
Selon le cabinet d’analyse Forester, un possesseur de smartphone consulte l’écran de son terminal 150 fois par jour. 40% des possesseurs de smartphones s’attendent à avoir une application quand ils vont dans les appstores, 70% qui s’attendent à avoir un site web mobile digne de ce nom.
Ce changement fondamental a transformé le business d’une manière générale avec l’émergence du M-commerce et de nouveaux acteurs comme Uber ou Airbnb. Le défi pour les entreprises est d’anticiper les attentes des utilisateurs à travers l’intégration du service dans la technologie.
L’enjeu donc pour les constructeurs de smartphones est d’intégrer en natif des applications sous conditions d’apporter une réelle valeur ajoutée au consommateur. Ça sera « le nerf de la guerre » car sur les 23 applications installées en moyenne seulement 4 sont régulièrement utilisée, selon le cabinet Forester. Donc il ne suffit pas d’installer une application mais de l’utiliser durablement afin de créer une « expérience client innovante » en phase de ce que sera l’économie numérique de demain.
Farid Farah, enseignant-chercheur et consultant IT
« La "machine learning’’ va donner un cerveau au Smartphone de demain »
N'TIC : Est-ce que le téléphone mobile dans sa version Smartphone va connaitre encore des évolutions ?
F.F : Dans deux ans, la fabrication des Smartphones sera basée à la fois sur le software et le hardware. Par exemple, pour donner de la voix à l’écran tactile, il faudra changer le type de la chaine de production des terminaux mobiles. Après avoir remplacé le clavier physique par un autre virtuel piloté grâce à l’écran tactile, les utilisateurs de demain pourront piloter les fonctionnalités de leurs Smartphones par la voix c’est-à-dire à l’aide de commandes vocales. L'autre nouveauté attendue est le support des pressions tactiles plus ou moins fortes, donnant accès à un écran ou un service précis d'une application.
Le Smartphone n’est plus un téléphone, c’est un élément du monde du futur qui permettra à un utilisateur de consulter son médecin traitant via un selfie ou par vidéoconférence.
Il permettra à une personne d’accéder à son compte bancaire grâce à un « mot de passe selfie ». Les selfies qui fonctionnent avec une IA (Intelligence Artificielle) afin de se renseigner sur sa condition physique, en donnant par exemple la fréquence cardiaque, et même des conseils pour améliorer sa technique et mesurer l’exactitude des mouvements réalisés dans une séance de sport. Prendre une image 3D du corps pour la réalisation de vêtements sur mesure. Utiliser son Smartphone pour guider un drone afin de prendre des selfies d’un autre angle et/ou dans des conditions extrêmes. Se sont là autant de fonctionnalités du Smartphone de demain.
N'TIC : A quoi ressemblera justement le téléphone mobile ou le Smartphone de demain ?
F.F : Selon le cabinet Deloitte, en 2017, plus de 300 millions de Smartphones, soit plus du tiers des téléphones qui seront vendus dans le monde, seront dotés de fonctions intégrées de « machine learning » qui permettront d’exécuter des tâches importantes, même hors ligne. Cette avancée aura d’importantes répercussions non seulement sur la confidentialité et la sécurité au quotidien pour les utilisateurs, mais surtout dans les interventions en cas de catastrophe, la cybersécurité future des objets connectés et la santé.
Grâce aux fonctionnalités de « machine learning » incorporées dans les Smartphones, l’exécution des tâches quotidiennes des consommateurs sera automatisée. Les appareils mobiles s’amélioreront en s’exposant eux-mêmes à des données, plutôt qu’en étant programmés de manière explicite. La « machine learning » va donner un cerveau au Smartphone.
Chaque Smartphone devient un nœud qui stocke le message et le transmet au périphérique le plus proche, en créant une chaîne en cascade pour atteindre plus de devices et supprimer le besoin d’un réseau cellulaire.
Dans la fabrication des Smartphones, la technologie flexible permettra de créer des écrans 5 pouces ajustables en bracelet. On peut alors porter notre Smartphone comme une montre qui sera ultra fin et surtout ultra léger pour être mis dans une poche. Le Smartphone 100 % incassable existera dès l’année prochaine. La technologie des téléphones "durcis", résistants aux chutes, aux chocs et à l'eau, est actuellement en plein essor.
Il sera possible de téléphoner en milieu hostile, sous l'eau ou sur un chantier. Par ailleurs, la technologie Push To Talk se généralisera pour permettre à chaque téléphone d'émettre et de recevoir des appels dans les zones blanches (pas de réseau). Le Smartphone de demain peut être utilisé pour faire démarrer la voiture intelligente. Il permet également à l’usager de gérer à distance son lieu d'habitation, son véhicule et même son espace au lieu de travail !
C’est le véritable assistant numérique de son utilisateur. Lorsque ce dernier pose une question à l’application vocale, sa réponse sera personnalisée. Au lieu qu’il fournisse simplement la liste des restaurants du coin, il lui proposera celui qui correspond le mieux à ses goûts et à son budget. Grâce à la commande vocale, il appellera de lui-même les secours s'il constate que son utilisateur a eu un accident et qu’il n’est pas en mesure de téléphoner.
Le Smartphone de demain n’aura pas besoin d’une batterie. Les chargeurs ne seront plus utilisés. Il se rechargera tout seul via une borne d’un réseau de distribution d’énergie sans fil (wireless) ou avec les mouvements naturels du corps de son usager.
N'TIC : Alors quels sont les enjeux qui entoureront le mobile de demain ?
F.F : Synaptics lance une solution d’authentification multi-facteur pour smartphone combinant reconnaissance digitale et faciale. Cette dernière se basant sur la technologie de la start-up valaisanne KeyLemon.
Le futurologue Ray Kurzweil a ainsi annoncé qu'au cours du XXIe siècle, nous serons témoins de l'équivalent de 20 000 années de progrès technologique. Par exemple, la reconnaissance vocale, l'une des facettes de l'IA les plus utiles pour les consommateurs, s'améliore de jour en jour, car elle peut « apprendre » de millions de consommateurs à la fois.
L'utilisation de cette puissance dans le domaine de la personnalisation marketing permettra d'y réaliser également des améliorations rapides. Plus de publicités (re)ciblées pour un produit que vous avez déjà acheté ! Les publicités deviendront tellement intelligentes que les consommateurs les trouveront plus utiles qu’intrusives
Amazon a ainsi dévoilé le mois dernier Amazon Go, un concept de magasin traditionnel où l'identification du client, son panier d'achat et le paiement sont gérés depuis le Smartphone, tandis qu'Alibaba, qui a réalisé la majorité de ses ventes sur Smartphones au cours des fêtes de fin d'année, veut racheter plusieurs centres commerciaux en Chine, pour proposer à ses clients une expérience "omnicanale".
Le support privilégié pour le titre de transport dématérialisé restera le Smartphone, mais le test réussi de ce moyen donne envie d'aller encore plus loin. Cela pourrait être n’importe quel objet du quotidien. Le but étant que cela soit le plus simple d'utilisation possible.
N'TIC : Alors quelle place occupera le mobile dans la stratégie marketing des entreprises ?
F.F : La communication en entreprise évolue vers plus de mobilité et une expérience utilisateur simplifiée et optimisée. De plus en plus de professionnels utilisent un smartphone au bureau, signant la disparition des téléphones VoIP.
Le Smartphone s’avère être un outil d’apprentissage utile avec, bien entendu, une utilisation régulée par le travailleur. Chez la génération du numérique, le Smartphone s’impose comme le deuxième écran après celui de la télévision.
Faire entrer un client avec son Smartphone dans un magasin physique, après l’avoir alerté par une publicité sur son Smartphone lorsqu’il est de passage dans le quartier où est situé le magasin, deviendra une opération très facile et apportera alors aux annonceurs à la fois de l’audience et de la performance
Le Smartphone est devenu l’élément moteur de la communication digitale. En effet aujourd’hui que ce soit dans le domaine privé ou professionnel, les nouveaux usages de l’Internet mobile impliquent une expérience utilisateur plus instantanée, plus authentique et plus éphémère.
Les Smartphones sont un moyen d'atteindre le plus d'utilisateurs dans un temps limité puisqu'on a l'assurance qu'ils puissent consulter le contenu n'importe où. De plus, l'importance du visuel et l'aspect plus ludique qu'un site internet traditionnel rendent les applications mobiles plus adaptées au marketing digital.
Le Smartphone permet de capitaliser sur des vidéos publicitaires pour tirer davantage parti des plateformes sur lesquelles elles sont proposées. Et d'ici 2019, le contenu vidéo représentera 85% du trafic de recherche sur internet mondial.