La transformation numérique est un moteur clé de l’innovation et de la croissance durable qui peut garantir que la quatrième révolution industrielle transforme l’Afrique en une puissance mondiale, déclare Bernardo Sarmiento, Directeur du renforcement des capacités commerciales, branche de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).
M. Sermiento s’exprimait lors de l’évènement parallèle de l’ONUDI intitulée, « Faire de la quatrième révolution industrielle un succès pour l’Afrique » à la 53ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, de la Commission économique pour l’Afrique, à Addis-Abeba.
« La population africaine est une opportunité de permettre le développement socio-économique numérique, mais la transformation numérique doit être inclusive de tous », dit-il.
Le Commissaire de l’Union africaine aux infrastructures et à l’énergie, Amani Abou-Zeid, déclare que pour que l’industrialisation se produise, les pays africains doivent investir dans la technologie et les innovations, car elles favoriseront l’intégration régionale, généreront une croissance économique inclusive, créeront des emplois et briseront la fracture numérique.
« Cela éliminera la pauvreté, réduira les inégalités, garantira la libre circulation des biens et des services sur le continent », déclare Mme Abou-Zeid.
Stella Ndabeni-Abrahams, Ministre sud-africaine des communications et des télécommunications, affirme que les pays africains doivent s’associer pour la transition vers l’économie numérique et veiller à ce qu’aucun pays ni personne ne soit laissé pour compte car c’est là que le monde se dirige. Il n’y a pas d’industrialisation sans technologie, dit-elle.
« Jusqu’à présent, les données indiquent que seules quelques grandes villes d’Afrique - Lagos, Le Cap, Nairobi, Le Caire et Accra - sont nos pôles technologiques. C’est bien en dessous du niveau des autres continents », précise Mme Ndabeni-Abrahams.
« Pour tirer parti des autres continents, les pays africains doivent se concentrer sur le développement des compétences technologiques, les formations, le codage des données et l’esprit d’entreprise ».
Bogolo Kenewendo, ancien Ministre de l’investissement, du commerce et de l’industrie du Botswana, déclare que le continent doit relever les défis de la pauvreté, des inégalités et du chômage pour une transition sans heurt à l’économie numérique.
« Il est important d’examiner la transformation numérique et l’économie numérique à partir de nos systèmes ou produits de connaissances autochtones si nous voulons vraiment être inclusifs », dit-elle, ajoutant qu’il y a un fossé entre les décideurs, les exécutants et les personnes, ce qui est un obstacle pour une transformation numérique fluide de l’Afrique.
« Nous n’avons pas besoin d’investir des millions pour créer des pôles d’innovation. Il ne faut pas des millions pour mettre en place des structures. Tout ce qu’il faut, c’est une structure simple qui puisse nourrir les jeunes entreprises naissantes et l’entrepreneuriat ».
Mme Kenewendo déclare que l’échec des pays africains à travailler avec leurs moyens, « signifie simplement que nous n’allons jamais réaliser la quatrième révolution industrielle parce que les pays pensent qu’ils doivent d’abord être au niveau de la Silicon Valley ».
Elle dit que les pays africains doivent formuler et mettre en œuvre des lois, politiques et réglementations nécessaires pour accélérer la transformation numérique pour le développement national, régional et continental.
« Pour mettre en œuvre les politiques et stratégies, l’Afrique doit investir dans une éducation diversifiée, les STEM et garantir l’accès à Internet pour tous. L’innovation doit répondre aux besoins du continent et aborder la cybersécurité », indique-t-elle, ajoutant qu’il est nécessaire de sensibiliser sur les problèmes qui affectent la technologie, y compris la protection des données.
La Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique se tient sous le thème, « Industrialisation durable et diversification de l’Afrique à l’ère du numérique dans le contexte de la Covid-19 ».