Le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE), en partenariat avec l’UNCDF (United Nation capital development fund), ont organisé ce mercredi à Alger une journée d’études sur le thème de l’inclusion financière au moyen des technologies du numérique.
Lors de cette journée riche en débats, des experts nationaux et étrangers de renommée mondiale et des acteurs de premier plan du secteur financier algérien ont mis en exergue le rôle du digital dans le développement des services financiers innovants à même de permettre d’atteindre l’inclusion financière.
Intervenant au début de la rencontre, le Vice-Gouverneur de la Banque d’Algérie, Mouatassam Boudiaf, a annoncé que la loi sur la monnaie et le crédit, en cours d'amendement, prévoit des nouvelles mesures encourageant le paiement électronique en Algérie, à travers un cadre réglementaire qui ouvre la voie à l’émergence de prestataire de services de paiement (PSP).
Une annonce bien accueillie par l’assistance, mais qui trahit mal le retard incommensurable de l’Algérie en matière de finance digitale, et ce, alors que tous les indicateurs plaident pour l’adoption massive par les Algériens des solutions digitales. Les atouts sont là : L’Algérie présente dispose des taux élevés d’alphabétisation (90%+); de couverture internet (90% 3G) et de pénétration mobile (116%).
Les intervenants ont exploré les modèles à adopter pour atteindre une finance digitale inclusive. Ils ont conclu, sur le plan réglementaire, au modèle test & learn où les autorités monétaires laissant faire pour réglementer après. Il serait ambitieux pour l’Algérie qui doit rattraper son retard d’adopter un nouveau cadre réglementaire, souligne-t-on.
Sur le plan technique, les intervenants ont plaidé pour l’adoption de solutions techniques, peu onéreuse et simple d’application pour développer la bancarisation et adopter la monnaie électronique où le mobile jouera un rôle capital. Outre le mobile banking et le m-Payment, il s’agit d’apporter des solutions comme le porte-monnaie électronique qui ne nécessite pas de disposer d’un compte bancaire. Pour l’Algérie qui dispose de 60% de population non bancarisée, le portemonnaie électronique semble, selon les intervenants, la meilleure option. « Pour se donner les moyens de rattraper notre retard, il faut prendre des raccourcis », a souligné Farid Bourenani, CEO de Ecofinance and Investement Banking.
Il ne s’agit de la création monétaire, mais de « virtualisation » d’une monnaie existante, explique de son coté Youcef Louadj, CEO de Consultant Technologies. Ce service aurait pu être lancé par les opérateurs Télécoms depuis des années, tant il est semblable aux recharges téléphoniques de transfert de crédit. Un service de base qui pourrait être lancé en quelques semaine.
Le porte-monnaie électronique, une solution éprouvée dans de nombreux pays, permettrait de booster les transactions en ligne très rapidement. Alors que l’extension du réseau bancaire dans un pays aussi vaste que l’Algérie et la généralisation des terminaux de paiement, prendrait plusieurs années.